Une double victoire pour les Carabins

Un premier match pour la recrue Jonathan Sénécal, quart-arrière des Carabins de l’Université de Montréal, qui n’a pas raté son entrée sur le circuit universitaire : l’ancien joueur étoile d’André-Grasset a offert une prestation inspirée en réussissant 25 de ses 35 passes pour un gain de 342 verges, avec 2 passes de touché et 1 interception.

Après avoir reçu des résultats négatifs aux tests de dépistage de la COVID-19, les Carabins ont illico embarqué dans l’autobus en direction de Sherbrooke, pour le botté d’envoi prévu à 16 h. Et ils ont justement ouvert le pointage, grâce au botteur de précision Benjamin Lies, qui a réussi le premier de ses quatre placements dans le match, cette fois sur 37 verges.

À l’aise dans sa pochette protectrice, Jonathan Sénécal a repéré Mikael Arseneau pour sa première passe de touché au football universitaire canadien, sur 12 verges.

L’unité défensive du Vert & Or a par la suite forcé le touché de sûreté, grâce à une pression importante sur Sénécal, vers la fin du deuxième quart.

Deux autres bottés de précision de Benjamin Lies, et les Carabins ont retraité au vestiaire en avance 16-2 et en contrôle du match.

Le quart-arrière du Vert & Or Anthony Robichaud a rendu les choses intéressantes à la moitié du quatrième quart en inscrivant le majeur au sol, après une course effrénée de 11 verges. Sherbrooke sabrait donc l’avance montréalaise, qui se situait maintenant à 19-9.

Mais le jeune Sénécal n’avait pas dit son dernier mot ; à l’aide d’un laser précis, il a atteint le receveur Carl Chabot sur 36 verges. Ce touché a concrétisé la victoire des Carabins.

Le jeune homme, qui avait décidé de s’aligner avec les Huskies de l’Université du Connecticut, en NCAA, avant de revenir au Québec avec les Carabins, a conclu sa journée sur ce moment d’exaltation.

Si la victoire était appréciée dans le camp des vainqueurs, le fait d’avoir tout simplement pu disputer le match était l’élément saillant chez les joueurs et les entraîneurs, après la rencontre.

« Honnêtement, avoir pu jouer a été fantastique pour le foot. Les gars ont montré de la résilience, ils voulaient vraiment jouer, les 24 dernières heures n’ont pas été faciles, et c’est ce qui me rend le plus fier », a d’abord dit l’entraîneur-chef, Marco Iadeluca, qui dirigeait son premier match à la barre des Carabins.

« Arriver à Sherbrooke, rester concentrés, malgré tout ce qu’on a vécu dans les dernières 24 heures, c’est incroyable. » Ancien d’André-Grasset lui-même, Iadeluca n’était pas surpris outre mesure de la prestation de son jeune prodige.

« C’est son premier match en trois ans. Ce jeune a un talent incroyable et il va progresser chaque semaine. »

– Marco Iadeluca, entraîneur-chef des Carabins, au sujet de Jonathan Sénécal

« Les dernières 24 heures ont été mouvementées pour nous, honnêtement. La situation a éclaté vers minuit, personne n’était couché ! Mais ce qui comptait à la fin, c’était jouer le match, et on a bien fait ça. C’est le départ au niveau universitaire auquel je m’attendais. On s’entraîne chaque jour contre une excellente unité défensive », a dit Jonathan Sénécal.

Ce dernier a démontré une belle complicité avec le receveur de passe de première année Hassane Dosso, un produit des Filons de Thetford Mines.

Dosso a accumulé des gains aériens de 135 verges.

« Ça ne fait pas longtemps qu’on se connaît, mais on a développé une belle connexion, et ça promet, a affirmé Sénécal. Le travail de la ligne offensive est aussi à souligner ; les gars m’ont donné tout le temps nécessaire pour effectuer mes jeux et faire mes lectures. »

L’attaque du Vert & Or de l’Université de Sherbrooke a dû attendre au quatrième quart avant d’inscrire ses premiers points. Avec une attaque de 207 verges au total et des difficultés à établir le jeu au sol, le Vert & Or a des éléments sur lesquels travailler au cours des prochains jours.

« On a eu de la misère à s’imposer au sol, et ça nous a fait mal en fin de compte. Mais on a bien roulé, on a montré de belles choses. On n’est pas contents du résultat sur le tableau, mais on a fait de bonnes choses, c’est encourageant », a dit le quart-arrière Anthony Robichaud.

Charles Giroux a été le receveur de passes le plus productif du Vert & Or, avec 7 attrapés pour 116 verges.

Les gagnants, les joueurs

« Les grands gagnants aujourd’hui, ce sont les joueurs. Ils ont pu jouer un match, eux qui ont fait beaucoup de sacrifices dans la dernière année. Ils se sont relevés, ils sont restés à l’école. J’ai beaucoup de respect pour eux », a indiqué l’entraîneur-chef du Vert & Or, Mathieu Lecompte.

« Sans vouloir se trouver d’excuses, on doit être meilleurs, on doit mieux jouer. On a écopé de trop de pénalités, des pénalités qui ont été coûteuses. On a affronté une excellente équipe, qui a fait les gros jeux aux bons moments. On apprend de cette première. »

– Mathieu Lecompte, entraîneur-chef du Vert & Or

La visière au lieu du masque

Il y a eu un match de football, donc, samedi à Sherbrooke. Mais c’était loin d’être assuré, tôt cette journée-là.

En effet, l’organisation montréalaise a confirmé vers 9 h que l’un de ses joueurs, doublement vacciné, avait été déclaré positif à la COVID-19.

S’en est suivi un branle-bas de combat pour faire passer le test de dépistage à une quinzaine de joueurs de l’équipe, qui avaient été en contact modéré avec le joueur en question.

« Tous les joueurs en question étaient doublement vaccinés, par ailleurs. Mais la consigne de l’INSPQ [Institut national de santé publique du Québec] exige le port du masque [médical] pendant 10 jours, même après un test négatif […]. Tous les intervenants étaient autour de la table, et on a demandé de ne pas avoir le masque en jeu, mais une visière complète, ce qui a été accepté par la Santé publique de Montréal. Ce compromis a été accepté de façon exceptionnelle », a expliqué Gustave Roel, président-directeur général du Réseau du sport étudiant du Québec, samedi à Sherbrooke.

Un seul cas positif parmi les 15 joueurs testés aurait immédiatement forcé l’annulation du match.