Famille

Un livre dans sa valise

L’heure des vacances a sonné pour de nombreux Québécois vendredi. Il en va de même pour Gérard la gerboise. Le petit rongeur est excité de partir au camp avec ses cousins adorés. Si excité qu’il en oublie sa valise sur le bord de la route. Loin de la maison avec pour seul bagage un livre, Mini Gerry découvre bien des utilités à cet ouvrage de 24 pages. Parasol, télescope, épée : il suffit d’un peu d’imagination pour s’amuser. Avec cette sympathique aventure, le collègue de La Presse Charles-Éric Blais-Poulin propage l’amour des livres de belle façon.

— Véronique Larocque, La Presse

Vacances

Destination : la maison

Bien que les restrictions liées au voyage en temps de pandémie soient levées, l’idée de passer les vacances à la maison demeure attrayante pour de nombreux Québécois. L’objectif : relaxer, enfin.

« J’ai volontairement décidé de ne pas voyager. Les deux ans de pandémie ont été trop difficiles dans mon cas », raconte Svarta Boucher. Avec deux adolescents qui ont été grandement touchés par la pandémie et des semaines de travail de 90 heures dans le domaine bancaire, elle s’est accordé un répit. « J’ai besoin de poser mes pénates », affirme-t-elle.

Trois semaines de vacances à la maison sont prévues. Svarta Boucher n’a pas d’horaire précis, mais sa liste d’activités est bien garnie : plonger dans une pile de livres, désencombrer son condo, rattraper des séries télévisées, parcourir des pistes cyclables.

La travailleuse autonome Louise Poulin a aussi décidé de rester chez elle pour ses vacances. Fatiguée de devoir faire « sa petite valise » chaque jour et parcourir plusieurs kilomètres afin de présenter des animations historiques dans des écoles, elle consacre son été à son « cocon ». Elle prévoit réaménager des pièces de la maison et s’offrir aussi quelques escapades – à teneur historique !

« Avant la pandémie, environ 40 % des gens au Québec faisaient un voyage avec au moins une nuitée », expose Isabelle Falardeau, professeure au département d’études en loisirs, culture et tourisme de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).

« De manière générale, les vacances à la maison ne sont pas si marginales que l’on peut se l’imaginer quand on regarde Instagram ou notre fil Facebook. »

— Isabelle Falardeau, professeure au département d’études en loisirs, culture et tourisme de l’UQTR

Dominic Lapointe, professeur-chercheur au département d’études urbaines et touristiques de l’ESG UQAM, abonde dans le même sens. « Il y a plein de gens qui n’ont pas accès à l’idée de vacances à l’extérieur de la maison. »

Ceux qui restent à domicile le font pour toutes sortes de raisons. Les personnes sondées par la Chaire de tourisme Transat qui ne voyageront pas cette année ont évoqué un budget trop serré (38 %) et de l’incertitude liée à la crise sanitaire (33 %).

« L’effet vacances »

Il y a aussi un « phénomène plus volontaire », indique Isabelle Falardeau, comme les gens qui décident de ne pas voyager pour des considérations éthiques, environnementales – ou parce que l’envie n’est juste pas là.

« Toutes les raisons sont bonnes pour rester à la maison, rappelle Sylvie Boucher, psychologue et coach de vie. L’important est que ce soient de vraies vacances. » Il faut faire le vide et aussi le plein, préconise-t-elle.

La psychologue nous donne quelques trucs pour reproduire « l’effet vacances ». Tout d’abord, on effectue une coupure nette avec le travail. On avertit collègues et patron qu’on ne sera pas disponible. On bloque les courriels du boulot, et on met hors de vue tout le matériel informatique du travail si on est en télétravail.

On détermine ensuite quelques périodes réservées pour faire les tâches ménagères puisque le piège d’être chez soi est – justement – de voir toutes celles qui sont à faire.

Tout le reste de notre temps devrait être réservé au repos et à se ressourcer par nos activités préférées ou celles que nous voulons découvrir. « Il faut surtout ralentir le rythme et apprendre à vivre le moment présent », conseille Sylvie Boucher.

Pas tout à fait sédentaires

« L’accessibilité à une offre culturelle en contexte urbain et au plein air en région non métropolitaine fait que – tout à coup – on est capable d’amener les vacances à la maison », explique Dominic Lapointe.

Svarta Boucher compte bien profiter des activités culturelles offertes près de chez elle. Quelques expéditions dans les régions à proximité sont aussi au programme, dont un séjour au spa et une descente de rivière à Glen Sutton.

Louise Poulin planifie d’aller dans des musées et des lieux historiques un peu partout au Québec. « Je suis allée récemment jusqu’à Montebello pour aller voir le manoir de Louis-Joseph Papineau », raconte-t-elle.

« Des personnes [qui font leurs vacances à la maison] vont inclure des excursions proches de chez elles », souligne Isabelle Falardeau. Des zones d’excursion qui sont habituellement d’environ 60-100 km, indique-t-elle, et qui permettent de visiter des attraits à proximité sans nécessairement séjourner sur place.

Attention toutefois de ne pas planifier trop d’activités, avertit la psychologue Sylvie Boucher. Deux ou trois activités par semaine seraient l’idéal, selon elle, afin d’avoir aussi « des moments pour ne rien faire ».

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