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Royer veut fabriquer les meilleures bottes militaires au monde

Pour l’instant, Royer marche au pas.

L’entreprise des Cantons-de-l’Est va fabriquer les 40 000 paires de bottes militaires dont elle a obtenu le contrat cet été selon les strictes spécifications du ministère de la Défense du Canada.

Mais le manufacturier souhaite mettre à profit son expertise dans les bottes de sécurité spécialisées pour suggérer des améliorations et fabriquer un jour les meilleurs godillots au monde.

Rien de moins.

Bien sûr, la possibilité d’ajouter une quinzaine de personnes à son effectif de 150 employés constituait une excellente nouvelle pour l’entreprise.

« Mais bien franchement, le véritable intérêt pour nous, c’est le levier que ça nous donne au niveau de l’investissement technologique », exprime son président, Simon La Rochelle.

Grâce à cette nouvelle entente, Royer élargira encore son arsenal technologique : l’entreprise pourra se procurer des robots pour tailler les pièces et empeignes, ainsi que des appareils de couture automatisés, sur lesquels des ouvriers non spécialisés pourront faire de 70 à 75 % du travail avant de laisser la finition aux couturières.

« Les couturières, ça n’existe plus, dit-il. Nous, on en a 26 ou 27. Quand il y en a une qui part, elle est irremplaçable. »

Fibre patriotique

La commande fait également vibrer une fibre patriotique.

« C’est important que nos soldats achètent un produit canadien, lance le président. Dans un contexte de conflits géopolitiques, c’est un peu délicat quand il n’y a plus personne au Canada pour fournir des souliers à nos soldats. »

Une fibre budgétaire, aussi…

Le ministère de la Défense peut autoriser ses militaires à acheter les godillots de leur choix, le plus souvent étrangers, pour lesquels il leur accorde un crédit d’environ 320 $.

« On les fournit pour moins de 150 $. C’est du simple au double. »

Jusqu’à présent, les spécifications strictes du ministère de la Défense ne laissaient pas de latitude aux manufacturiers expérimentés.

« Quand il y a une déconnexion entre l’expertise de l’industrie et le concepteur du produit à Ottawa, ça amène un produit qui est plus difficile à fabriquer et deux fois moins performant », fait valoir l’entrepreneur.

« Mon directeur du développement de produits est un ancien militaire. Ça vient le chercher viscéralement qu’on ne puisse pas faire une meilleure botte. »

Cette fois-ci, il pourra donner toute sa mesure.

« Ce qui est le fun dans le contrat qu’ils nous ont donné, c’est qu’ils ont ouvert la porte à de la collaboration. »

Une longue et vaste expertise

Fondée en 1934 à Lac-Drolet, l’entreprise est demeurée dans la famille Royer jusqu’à ce que Simon La Rochelle, qui en était le directeur du développement de produits, prenne la relève en 2012.

Une seconde usine a été ouverte à Sherbrooke en 2019.

L’entreprise vend environ 100 000 paires par année. Quelque 150 modèles différents sont entièrement confectionnés à ces deux endroits, plus 90 modèles en partie fabriqués en Asie, dont elle fait la finition au Québec.

« On est les Gaulois de notre industrie au Canada », formule Simon La Rochelle.

L’entreprise a survécu à la vague de délocalisation en se concentrant sur les bottes de protection à haute valeur ajoutée.

« On fait un produit qui est utilisé dans les fonderies et les alumineries, partout dans le monde, donne-t-il en exemple. Tu peux mettre cette botte dans le métal à 1000 °C, et elle va résister quelques secondes, le temps de protéger le travailleur. »

C’est ce genre d’expertise que l’entreprise veut mettre à profit pour améliorer les bottes militaires canadiennes.

« On veut les convaincre de nous faire confiance, et on va faire la meilleure botte militaire au monde », lance avec conviction Simon La Rochelle.

« Le soldat canadien va pouvoir dire : “Je n’ai pas besoin d’acheter rien d’autre, nulle part ailleurs.” »

Record de 79 km/h pour un hors-bord électrique québécois

À titre de réinterprétation des fameux canots automobiles des lacs italiens, le Bruce 22 du fabricant québécois d’embarcations électriques Vision Marine Technologies devrait permettre à ses occupants d’admirer doucement le paysage, mais la petite embarcation vient néanmoins d’atteindre la vitesse record de 79 km/h lors d’un important évènement nautique américain. Une centaine de milliers de spectateurs assistent chaque année au Lake of the Ozarks Shootout, au Missouri, où des embarcations de tous types tentent de battre des records de vitesse sur un parcours de trois quarts de mille (1,2 km). Les 28 et 29 août, le Bruce 22, propulsé par son nouveau moteur hors-bord E-Motion 180E, y a établi une marque pour un bateau électrique certifié USGA et CE. L’exploit de l’embarcation résonne (silencieusement) dans le marché américain, où Vision Marine veut faire connaître sa monture. « Nous allons livrer nos premiers moteurs E-Motion 180E en décembre 2021 », a indiqué son directeur des ventes, Eric Boyer.

Recherchées : entrepreneures en quête de soutien

On cherche des entrepreneures qui veulent un coup de main. Montréal inc. a lancé un appel à candidatures pour son nouveau programme Recharge, destiné aux entrepreneures de Montréal. Soutenu financièrement par la Ville de Montréal et la Banque TD, ce programme cherche des entrepreneures de plus de 18 ans – le programme précise : ambitieuses – dont l’entreprise est en activité depuis deux à cinq ans. Il propose un accompagnement personnalisé et sur mesure aux entrepreneures établies qui ont des défis d’accès au financement, de commercialisation ou qui souhaitent revoir leur modèle d’affaires, notamment à cause des perturbations liées à la COVID-19. Bref, Recharge veut aider les entrepreneures essoufflées à « faire le plein d’expertise, de conseils, de contacts et d’énergie ».

Mieux faire avaler la technologie aux restaurateurs

En collaboration avec le gouvernement du Québec et Alfred Celliers Intelligents, l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) vient de lancer un programme de formation et d’accompagnement gratuit destiné aux restaurateurs et hôteliers du Québec, pour les aider à intégrer les nouvelles technologies dans leurs activités de restauration. La formation en deux modules sera donnée en ligne dès octobre. On y trouvera des formations sur les meilleures pratiques en gestion, sur l’utilisation des nouvelles technologies en restauration ainsi que sur les nouvelles pratiques et technologies numériques visant à améliorer la rentabilité. Le premier module d’environ 45 heures compte 19 webinaires interactifs de 2 ou 3 heures. L’information sera rendue digeste par des spécialistes et formateurs expérimentés. L’un de ceux-là, la PME UEAT de Québec, a mis au point un système de commande en ligne utilisé par des restaurateurs du monde entier.

125 000 kg

C’est le potentiel de culture annuelle de cannabis des deux installations québécoises de Cannara Biotech inc., qui s’étendent sur plus de 1 650 000 pi2. L’entreprise vient d’obtenir une modification à son permis délivré par Santé Canada, l’autorisant à vendre des produits de cannabis 2.0, c’est-à-dire comestibles. D’abord destinés au marché québécois, ces deux premiers produits seront mis sur le marché à l’automne « après plusieurs mois de recherche et développement approfondis ».

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