Dix espoirs sous la loupe
Jakub Dobes, 22 ans, gardien
Choix de 5e tour, au 136e rang, en 2020
Selon le plan initial, Dobes sera l’adjoint de Cayden Primeau à sa première année dans les rangs professionnels, chez le Rocket de Laval. Mais Primeau obtiendra-t-il un poste à Montréal ? Sera-t-il réclamé au ballottage s’il est rétrogradé ? Casey DeSmith le rejoindra-t-il à Laval s’il n’est pas échangé ? Autant de questions sans réponse pour l’instant. Dobes, originaire de la République tchèque, a été fumant à ses deux saisons à Ohio State, dans la conférence Big Ten, avec une fiche de 42-28-5, une moyenne de 2,28 et un taux d’arrêts de ,926 en deux ans. Mais Primeau a aussi dominé dans la NCAA et il n’a toujours pas percé. Alors, attendons.
David Reinbacher, 18 ans, défenseur droitier
Choix de 1er tour, au 5e rang, en 2023
Il n’y aura pas grand suspense dans son cas, contrairement à Jesperi Kotkaniemi en 2018 et Juraj Slafkovsky l’an dernier, puisque Reinbacher semble destiné à disputer une autre saison en Suisse, à Kloten, où il jouait déjà un rôle prépondérant l’an dernier à seulement 18 ans. Il y a entre autres amassé 22 points en 46 matchs. Reinbacher est très mobile pour un défenseur de 6 pi 2 po et 194 lb, a du chien à revendre, et il n’est pas dénué de flair offensif. En raison de l’abondance de jeunes défenseurs à Montréal, il aura le luxe de se développer à son rythme et de ne pas être perçu comme le prochain sauveur de l’organisation. S’il devient un deuxième ou troisième défenseur, le Canadien aura fait un bon choix.
Logan Mailloux, 20 ans, défenseur droitier
Choix de 1er tour, au 31e rang, en 2021
Sans doute l’espoir le plus surévalué de l’organisation. Certains voient en lui un Brent Burns pour le Canadien. Mailloux a obtenu 53 points en 59 matchs à London dans la Ligue junior de l’Ontario et certains de ses buts à l’aide de tirs foudroyants de la pointe ont galvanisé des fans, mais il a amassé la moitié de ses points en supériorité numérique et neuf défenseurs ont obtenu plus de points que lui, la plupart plus jeunes, puisque Mailloux a eu 20 ans en avril. À sa défense, Mailloux n’a pas beaucoup joué en raison de la pandémie et de sa suspension. Il a du rattrapage à faire, notamment dans ses prises de décision avec la rondelle, son positionnement, son explosion en patin arrière et sa mobilité latérale, mais il sera entre bonnes mains à Laval. Il a un certain potentiel, mais ceux qui voudraient le voir jouer au sein d’une deuxième paire de défenseurs à Montréal cette année seront déçus.
William Trudeau, 20 ans, défenseur gaucher
Choix de quatrième tour, au 113e rang, en 2021
Autant Mailloux est perçu par plusieurs comme la future vedette du Canadien, autant on parle trop peu de Trudeau, repêché trois tours plus loin en 2021. Ce jeune homme a seulement six mois de plus que Mailloux et s’est hissé au sein de la première paire de défenseurs du Rocket… dans la Ligue américaine. Trudeau a amassé 24 points à ses 36 derniers matchs à Laval contre des rivaux nettement plus vieux et aguerris. Comme quoi les perceptions, des fois… Il y a cependant beaucoup de défenseurs gauchers à Montréal et Trudeau devra patienter encore quelques années, profiter de blessures ou obtenir une chance ailleurs.
Owen Beck, 19 ans, centre
Choix de 2e tour, au 33e rang, en 2022
La révélation du camp d’entraînement l’an dernier. On s’est même demandé à un certain moment s’il n’allait pas entamer la saison à Montréal, ce qui aurait constitué un exploit rare pour un choix de deuxième tour de 18 ans. Intelligent, discipliné, travaillant, Beck a tout pour plaire à ses entraîneurs. Il a amassé 41 points en seulement 30 matchs à son retour dans les rangs juniors, à Mississauga, mais seulement 25 en 30 au sein de sa nouvelle équipe, Peterborough, en deuxième moitié de saison. Pourra-t-il devenir un centre offensif dans la LNH ? L’avenir nous le dira. En toute logique, il disputera une troisième saison dans les rangs juniors et constituera l’un des leaders de l’équipe canadienne au Championnat du monde junior.
Filip Mesar, 19 ans, centre/ailier
Choix de 1er tour, au 26e rang, en 2022
Pour un attaquant au profil offensif repêché au premier tour, un rendement de 51 points, dont 17 buts, en 52 matchs dans les rangs juniors à 19 ans est décevant. On dit à Kitchener qu’il multipliait les chances de marquer, mais le sport étant un monde de résultats, Mesar n’a pas produit à la hauteur des attentes. Le jeune homme a beaucoup mieux fait avec la Slovaquie, au Championnat du monde junior, contre les meilleurs de son groupe d’âge, avec six points en cinq matchs. Mesar se serait fait dire qu’il disputera la saison dans la Ligue américaine. On verra un peu mieux ce dont il est capable. Il n’a pas un très gros gabarit, à 5 pi 9 po, mais il est doté d’une belle mobilité et possède une intelligence et une créativité supérieures à la moyenne. Une année importante pour lui.
Sean Farrell, 21 ans, ailier
Choix de 4e tour, au 124e rang, en 2020
Compte tenu de sa domination outrageuse dans la NCAA, avec 53 points en 34 matchs, et de son expérience au Championnat du monde au sein de l’équipe américaine avec des joueurs de la LNH, on aurait pu s’attendre à des performances un peu plus relevées de Farrell en fin de saison à Montréal. Il a été plutôt timide, entre autres en raison de son incapacité à gagner ses batailles pour la rondelle, avec son gabarit de 5 pi 9 po et 175 lb. Il dit avoir gagné en force physique au cours de la morte-saison. Il devrait dominer au tournoi des recrues, mais le véritable test pour lui viendra plus tard. Une saison à Laval ne devrait pas faire de tort, à moins qu’il nous surprenne au camp d’entraînement.
Emil Heineman, 21 ans, ailier
Choix de 2e tour, au 43e rang, des Panthers de la Floride en 2020, obtenu des Flames de Calghary avec un choix de 1er tour en 2022 (Mesar) contre Tyler Toffoli
Heineman avait connu un bon début de camp d’entraînement l’an dernier, avant de retourner en Suède, où il a obtenu 15 points en 35 matchs à Leksands, en première division (SHL). Il a eu un impact immédiat à Laval en fin de saison avec sept buts en onze matchs et l’organisation montréalaise tient cet ailier rapide et fougueux en haute estime. Un poste à Montréal n’est pas hors de portée pour lui s’il y a des blessés. Sans lui prédire autant de succès, on peut comparer son style à celui d’Artturi Lehkonen. Du moins celui de Montréal, moins productif offensivement, pas celui de Denver, avec ses 51 points en 64 matchs.
Joshua Roy, 20 ans, ailier
Choix de 5e tour, au 150e rang, en 2021
Un premier choix de la LHJMQ en 2019, un brin décevant à ses débuts dans les rangs juniors, d’où une attente de plus de quatre tours au repêchage de la LNH, une éclosion offensive à compter de 2021-2022 avec 119 points, après un camp d’entraînement en demi-teinte à Montréal, et une révélation au Championnat du monde junior en janvier avec 11 points en 7 matchs et un rendement défensif irréprochable. Le Canadien a peut-être un joueur d’avenir entre les mains, mais ça passera par Laval d’abord, pour un an ou deux.
Riley Kidney, 20 ans, centre
Choix de 2e tour, au 63e rang, en 2021
On aurait pu nommer Jan Mysak, Jared Davidson, Xavier Simoneau ou Florian Xhekaj à sa place. Mais on lui réserve la dernière place de notre top 10 parce que deux saisons de plus de 100 points dans les rangs juniors, ce n’est pas un fait banal. Aussi dominant a-t-il pu être chez les juniors (65 points en 29 matchs à Gatineau en deuxième moitié de saison), autant a-t-il toujours eu de la difficulté à briller lorsque le niveau de compétition était plus élevé. Il a connu deux premiers camps d’entraînement difficiles à Montréal et on l’a à peine vu au Championnat du monde junior. Sait-on jamais, mais il ne faudrait pas se surprendre non plus s’il se retrouvait dans l’ECHL en début de saison vu le nombre élevé d’attaquants à Laval.