Mauricie et Centre-du-Québec

« Le manque de lavage de mains est la faille », selon le CIUSSS

TROIS-RIVIÈRES —  — Le manque de lavage des mains de la part de travailleurs de la santé explique en bonne partie l’éclosion de cas de coronavirus dans le réseau de la santé, estime le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec qui s’attarde dès maintenant à résoudre le problème, notamment par la signature d’une lettre par laquelle les employés s’engagent à se laver suffisamment les mains.

La Dre Lise-Andrée Galarneau, microbiologiste et infectiologue au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, a fait ce constat lundi en présentant un état de la situation concernant la COVID-19. Le réseau de la santé a mis énormément d’efforts pour la protection des patients contre la contamination. Maintenant, il mettra aussi beaucoup d’efforts pour éviter la contamination entre les travailleurs. Quand un travailleur introduit le virus dans son milieu professionnel, il infecte patients et collègues en quelques jours, contrairement au patient vecteur du virus qui va infecter ses voisins de chambre, mais pas nécessairement le personnel.

« Quand le travailleur donne des soins, il contamine par l’hygiène des mains faite de façon non optimale. Il y a aussi la contamination entre collègues. Ils sont vigilants lors des soins donnés aux patients. Mais quand ils arrivent au poste de garde, le masque part. Ils doivent respecter la distanciation, ne pas se toucher le visage. C’est pour ça que tant de travailleurs se sont contaminés entre eux. Le manque de lavage de mains est la faille », explique la Dre Galarneau.

En baissant la garde lors de leur pause-repas ou en allant fumer une cigarette, des employés contaminent leur masque et leur environnement de travail, soutient le CIUSSS. Ils peuvent ainsi infecter des patients. Se laver les mains avant et après chaque intervention auprès d’un patient est une façon efficace d’en faire plus, selon la Dre Galarneau.

Taux de lavage

Avec les virus habituels, un taux de lavage de 70 % était visé, car entre 70 % et 100 % de taux de lavage des mains, il n’y avait pas de différence dans le résultat du contrôle des virus. Le CIUSSS régional vise maintenant un taux de lavage de mains de 100 %. Pour y arriver, l’organisation mise sur cinq chirurgiens disponibles pour aider au contrôle des mesures d’hygiène auprès du personnel.

Le CIUSSS va aussi demander à son personnel d’être attentif au moindre symptôme qui pourrait être relié au coronavirus. Si c’est le cas, les employés doivent s’absenter du travail. Ils devront s’engager par écrit à respecter ces consignes. Et la direction devra aussi ralentir ses ardeurs pour demander à ses travailleurs de rentrer au travail malgré des symptômes.

« Pour certains, c’est une petite toux, une perte de goût, énumère la spécialiste. Ça ne les empêche pas de travailler, mais ils font entrer la COVID. »

« Avec la COVID, on s’attendait à ce que tout le monde soit sur le dos, mais ce n’est pas comme ça tout le temps. On doit prendre les précautions en tout temps, comme si tous les usagers étaient contagieux. Même chose pour un collègue. »

— La Dre Lise-Andrée Galarneau, microbiologiste et infectiologue au CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre- du-Québec

Ces mesures pour éviter la contagion du personnel s’ajoutent à une nouvelle façon de faire en ce qui concerne la gestion des éclosions en établissement. Si un centre d’hébergement a un seul cas de coronavirus, tous les usagers seront placés en isolement.

Tout autre portrait

Selon la Dre Galarneau, les spécialistes de la santé savent comment réagir face à des éclosions comme le Clostridium difficile. Le portrait est tout autre quand il s’agit de la COVID-19. « Le C. difficile infecte les usagers, pas les travailleurs du système de santé. Quand ça va mal, cela touche 3 % de la population hospitalisée. Pour la COVID-19, dans des centres pour personnes âgées, ça peut aller plus qu’à 80 % de la population de nos établissements, et ça touche les travailleurs. On avait des façons de faire qui étaient efficaces depuis des années avec les pathogènes qu’on avait. Avec la COVID, il faut en faire plus et différemment. Le défi n’est pas fini. »

Questionné à savoir si, avec le constat du manque de lavage de mains, on ne remettait pas ainsi la faute sur les employés dans les cas d’éclosion, le président-directeur général du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, Carol Fillion, rappelle que tout le monde de la santé apprend à vivre avec la COVID-19. « On ne cherche pas de coupables. On encourage le personnel à utiliser avec le plus de rigueur les outils de protection individuelle. On va vivre entre un an et deux ans avec la COVID dans notre communauté. On doit développer notre expertise. On a un peu plus d’un mois d’expérience et déjà, les travailleurs respectent les consignes. »

En bref

Estrie

Une machine à 600 000 $ pour détecter la COVID-19

L’Estrie s’est donné des moyens supplémentaires pour lutter contre la COVID-19. Le CIUSSS de l’Estrie–CHUS a récemment fait l’acquisition d’un COBAS 6800, le deuxième appareil haut débit du genre autorisé et installé au Québec, qui permet notamment de détecter la COVID-19. Depuis le 19 avril, l’appareil, acquis pour la somme de 600 000 $, améliore l’accessibilité, la qualité, l’expertise et l’efficience des services médicaux à la population. « L’acquisition du COBAS 6800 permettra de soutenir les équipes dans la poursuite de la gestion de la pandémie de COVID-19, en plus d’assurer le rôle suprarégional de l’établissement pour les analyses du VIH, de l’hépatite B et de l’hépatite C », souligne le Dr Jean Dubé, codirecteur médical et chef du département de médecine de laboratoire.

— Mélanie Noël, La Tribune

Saguenay–Lac-Saint-Jean

Des files dans les écocentres pour la réouverture

On pouvait observer des files de véhicules, lundi matin, à proximité d’écocentres du Saguenay–Lac-Saint-Jean, qui ont pour la majorité rouvert leurs portes après un mois de fermeture. Décidément, les citoyens sont nombreux à profiter de la période de confinement pour faire leur grand ménage du printemps. À l’écocentre d’Hébertville, au Lac-Saint-Jean, une dizaine d’automobilistes faisaient déjà la file, peu avant l’ouverture lundi matin, à 8 h. Au Saguenay, une dizaine de véhicules faisaient aussi la queue à l’écocentre de Chicoutimi-Nord à l’heure du dîner. Les citoyens doivent notamment respecter une distance minimale de deux mètres avec les préposés aux écocentres, porter des gants et trier leurs matières avant de se présenter sur place, peut-on lire sur le site internet de la municipalité de Saguenay.

— Myriam Gauthier, Le Quotidien

Sherbrooke

Des adeptes d’activités sexuelles en nature interceptés

Quatre adeptes d’activités sexuelles en nature ont été interceptés pour ne pas avoir respecté les règles de distanciation physique à Sherbrooke. Ces hommes âgés de 70 ans et plus ont été surpris en dehors des sentiers multifonctionnels du parc Jeffrey-Gingras, la fin de semaine dernière. Le problème est récurrent chaque printemps à cet endroit situé entre la rivière et le boulevard Saint-François. Des constats d’infraction de 1000 $ ont été remis aux contrevenants.

— René-Charles Quirion, La Tribune

Mauricie

Le CIUSSS veut arrêter le va-et-vient dans les établissements de santé

La direction du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec veut arrêter la mobilité des travailleurs de la santé entre les centres de soins, même si la pénurie de main-d’œuvre oblige actuellement les travailleurs sans symptômes à changer de lieu de travail. Le CIUSSS a expliqué, lundi, qu’un travailleur qui est dans une zone où il y a une transmission restera dans cette zone et n’ira pas travailler dans un autre établissement. La transmission demeure de modérée à faible dans cette région, qui a été écartée du déploiement militaire même si le CIUSSS avait fait part de ses besoins au fédéral.

— Martin Lafrenière, Le Nouvelliste

Outaouais

Une situation « insoutenable » pour les préposés aux bénéficiaires

Une éventuelle deuxième vague de COVID-19 fait « très peur » aux préposés aux bénéficiaires du réseau de la santé de l’Outaouais, dénonce le syndicat qui les représente et qui avance que la situation précaire qui existait avant la pandémie est maintenant devenue « insoutenable ». Près de 200 postes de préposé aux bénéficiaires sont actuellement vacants au Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO), et la tâche de ceux qui sont en fonction est alourdie en raison des précautions supplémentaires à prendre à cause de la COVID-19. Le syndicat souligne que les travailleurs du réseau doivent aussi composer avec l’« énorme » stress d’être infectés par la COVID-19 et de transmettre le virus à leurs proches, et estime que les primes de 4 à 8 % attribuées par le gouvernement aux travailleurs de la santé sont « insuffisantes ».

— Justine Mercier, Le Droit

Gatineau

Une bière politisée en temps de COVID-19

La Brasserie du Bas-Canada, à Gatineau, lance ce mardi une nouvelle bière appelée « Bienvenue en 2020 ». L’étiquette apposée sur la canette se veut une manifestation pacifique de son désaccord avec l’interdiction faite aux microbrasseries d’effectuer la livraison ou l’envoi postal de leurs produits durant la crise de la COVID-19, et le silence radio du gouvernement québécois devant leur demande d’assouplir la réglementation sur l’alcool. Les brasseurs implorent Québec d’innover pour aider l’industrie des brasseries artisanales, en plein essor.

— Daniel Leblanc, Le Droit

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