Fondation Phi

Yayoi Kusama exposera à Phi dès le 6 juillet !

Yayoi Kusama est l’artiste féminine la plus en vogue sur la planète. À 93 ans, elle triomphe encore dans les plus grands musées. Dans le cadre de son 15anniversaire, la Fondation Phi est parvenue à monter une exposition d’œuvres variées de la Japonaise, un évènement retentissant et gratuit qui sera présenté à Montréal du 6 juillet au 15 janvier. Phi s’attend à des foules records.

Yayoi Kusama est un phénomène des arts visuels depuis… 70 ans. Elle a organisé sa première expo en 1952, dans son Japon natal. Elle avait 23 ans. Partie aux États-Unis en 1957, elle y a fréquenté par la suite l’avant-garde new-yorkaise, dont Andy Warhol, et a alors atteint une renommée internationale. Elle est toujours active aujourd’hui, et ses œuvres sont présentées dans le monde entier. En ce moment, au Hirshhorn de Washington, après New York, Los Angeles, Berlin, Londres ou encore le Musée des beaux-arts de l’Ontario (AGO), à Toronto, en 2018.

L’an dernier, Yayoi Kusama a été la femme artiste la plus performante sur le marché des enchères, se classant 10e et devançant Joan Mitchell et Frida Kahlo, selon Zonebourse.com. Le site financier français expliquait au début du mois que depuis que ses œuvres sont mises aux enchères, elle en a vendu pour 1,1 milliard, loin devant Joan Mitchell (840 millions) et Louise Bourgeois (402 millions).

La venue d’une sélection de ses créations à Montréal est donc un évènement. Et il sera « robuste », promet Phoebe Greenberg, fondatrice de la Fondation Phi pour l’art contemporain. Les œuvres proviendront du Japon, d’Amsterdam, de Londres et du galeriste new-yorkais de Yayoi Kusama, David Zwirner.

Les Infinity Mirrored Rooms sont la signature de Kusama. Elle a commencé dans les années 1960 à présenter ces installations lumineuses et immersives constituées de miroirs placés dans des petites salles. Pour étourdir, désorienter. Aujourd’hui, les effets de ces illusions d’espace infini sont plus apaisants. À Phi, on vivra l’expérience dans deux salles. Avec deux Infinity Mirrored Rooms qui n’étaient pas à l’AGO en 2018.

« À l’occasion des 10 ans du Centre Phi et des 15 ans de la Fondation Phi, on désirait avoir deux œuvres de Yayoi Kusama cohérentes avec notre réflexion sur l’immersion, comme l’a montré l’exposition L’Infini, en collaboration avec les Studios Felix & Paul, l’an dernier », dit Phoebe Greenberg.

« Yayoi Kusama est préoccupée par la perte ou la séparation de son être par rapport à son corps physique, une préoccupation existentialiste et spirituelle, dit la commissaire Cheryl Sim, directrice générale et conservatrice à la Fondation Phi. Elle s’intéresse à notre importance relative en tant qu’individu, à notre place insignifiante à l’échelle du cosmos. Elle nous amène à réfléchir à la mort, à notre place dans l’Univers. »

Le parcours de l’expo comprendra des sculptures de sa série de citrouilles en bronze (Pumpkins). Un écho de sa jeunesse – ses parents étaient pépiniéristes – et un symbole, car Yayoi Kusama (dont le prénom signifie « née au printemps ») s’identifie à ses citrouilles qu’elle a parfois créées en grand format.

Comme Yellow Pumpkin, installée dans l’île de Naoshima, au Japon, et emportée par un typhon l’an dernier. La commissaire Sylvie Lacerte avait permis, en 2017, qu’une de ces citrouilles intègre l’expo linéaire La balade pour la paix, organisée par le Musée des beaux-arts de Montréal dans le cadre du 375anniversaire de la métropole.

On pourra découvrir huit peintures de sa série My Eternal Soul. L’expo, avec des photos historiques, retracera aussi le parcours de Kusama dont la carrière est, depuis le début, intimement liée à sa vie personnelle. Ses hallucinations, en bas âge, l’ont conduite aux Infinity Mirrored Rooms. La nature l’a aussi toujours intéressée, à cause de la profession de ses parents. D’où une abondance de fleurs, de pois, de feuilles, de formes cellulaires, de couleurs qui font que ses œuvres sont immédiatement reconnaissables.

Yayoi Kusama est toujours active, malgré son âge avancé. « Elle a un studio non loin de l’hospice où elle réside, dit Cheryl Sim. Elle s’y rend tous les jours pour peindre. La peinture la laisse en vie. Elle a répondu rapidement à nos questions quand on l’a contactée. Elle prend des décisions claires. “Oui, je veux ça, non, je ne veux pas ça !” Mais elle ne viendra pas à Montréal. Elle nous fera un petit mot qu’on montrera, peut-être en vidéo, lors du vernissage. »

Parallèlement à l’expo, Phi aura des activités supplémentaires. La projection d’un documentaire sur Yayoi Kusama et des performances. Mais pas aussi osées que les happenings que Yayoi Kusama a présentés dans le passé ! Cheryl Sim est entrée en contact avec le collectif montréalais Doux Soft Club pour animer des ateliers et réaliser des interventions. Il y aura aussi des activités pour les jeunes, car Kusama peut être autant intellectuelle que ludique.

« Yayoi nous fait don de sa popularité pour démystifier l’art contemporain et montrer que ses œuvres sont accessibles pour tous les publics. »

— Cheryl Sim, directrice générale et conservatrice à la Fondation Phi

Compte tenu des foules toujours nombreuses aux expos de Yayoi Kusama, Phi se prépare à canaliser les visites des amateurs aux 451 et 465, rue Saint-Jean, dans le Vieux-Montréal. « On fera en sorte que le parcours soit fluide, que les gens puissent vivre un moment de réflexion, dit Phoebe Greenberg. Kusama a eu ses moments de confrontation avec sa santé mentale. Et nous, on est confrontés depuis plus de deux ans à une situation difficile pour notre santé mentale. Cette exposition nous apportera donc un peu de poésie et de soulagement. On est honorés et ravis de la présenter. »

Les visiteurs pourront réserver leurs billets gratuits, dès la mi-juin, sur le site de la Fondation. Au total, la visite prendra environ trois heures si l’amateur veut découvrir tous les aspects de cette exposition qui promet.

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