Longueuil

Le réseau de transport sera « rebrassé » en vue du REM

Pas encore arrivé, mais planifié. L’arrivée du Réseau express métropolitain (REM) sur la Rive-Sud, maintenant prévue au printemps 2023, sera une occasion en or de « tout rebrasser » le réseau du Réseau de transport de Longueuil (RTL). L’organisme se prépare déjà à modifier 25 lignes locales et à en ajouter 5 autres. Pour y arriver, il devra dégager des économies supplémentaires de l’ordre de 35 %.

« Avec 35 %, on pense qu’on est bons pour commencer sans problèmes la révision du réseau. Et si on est victimes de notre succès, je suis persuadé que les partenaires vont nous appuyer davantage », a détaillé le directeur général du RTL, Michel Veilleux, en entrevue.

Plus tôt, en conférence devant des gens d’affaires à Saint-Lambert, il promettait une refonte complète du réseau longueuillois. « C’est tout un changement qui s’en vient. […] Notre révision va toucher près de 10 000 personnes, avec 2300 arrêts à modifier et 1700 voyages quotidiens qui vont connecter avec le REM », a-t-il expliqué à la foule.

Son groupe, qui mène une consultation sur cette refonte depuis 2019, vise à ce que 85 % des usagers puissent avoir accès à un trajet à moins de 400 mètres de leur domicile. Le RTL veut notamment développer son offre sur le corridor des autoroutes 30 et 20, ainsi que sur l’axe Taschereau. « On veut créer des express directs vers le métro et vers le REM, qui vont partir de Saint-Bruno, Longueuil et Brossard », a dit M. Veilleux, promettant aussi plus de services hors pointe, ainsi que la fin de semaine.

« Tout le Canada va nous regarder. C’est la première branche du REM. Il va falloir que ce soit un succès. »

– Michel Veilleux, directeur général du RTL

Le gestionnaire dit s’être donné « comme ligne directrice de ne pas toucher à ce qui allait bien ». « Il y a 52 lignes qui n’ont pas été touchées. On veut améliorer ou maintenir le temps de parcours pour 98 % des déplacements en heure de pointe », a-t-il poursuivi, en confirmant que 25 lignes seront modifiées et 5 seront ajoutées. Les détails de ces nouveaux trajets seront connus prochainement.

Michel Veilleux promet aussi de développer un « réseau de nuit », ce que le RTL n’a jamais vraiment eu jusqu’ici, « pour prendre la relève du REM et du métro durant la nuit, en créant aussi une ossature sur l’agglomération ». « On l’a vu durant la pandémie : il y a des hôpitaux et plusieurs autres sites qui voulaient du service. On va le leur offrir », a-t-il promis.

D’ici 2026, le RTL s’engage aussi à rendre son réseau 100 % accessible aux personnes à mobilité réduite. Un service de taxi collectif doit aussi être offert partout dans l’agglomération à terme, avec un coût équivalent au prix d’un déplacement en transport collectif. Des projets pilotes ont déjà été faits à Saint-Bruno et arriveront bientôt à Brossard, Saint-Hubert et Longueuil.

Un succès « dès le premier matin »

Par ailleurs, le RTL doit recevoir d’ici le début de 2023 ses premiers autobus 100 % électriques, qui mesureront environ 40 pieds. « Le gouvernement, à partir d’aujourd’hui, ne subventionne plus des autobus qui ne sont plus électriques. [… | C’est beaucoup de défis, parce que pour nous, ce ne sont pas seulement les véhicules, c’est d’adapter les infrastructures », a convenu M. Veilleux.

À la fin du mois d’octobre, CDPQ Infra a confirmé le report de l’antenne sud du REM au printemps 2023, ce qui entraînera forcément de nouveaux dépassements de coûts, a convenu l’organisation. À Montréal, la mairesse Valérie Plante n’a d’ailleurs pas caché son inquiétude, tandis qu’à Québec, on s’est dit « impatient » d’avoir finalement un résultat.

Michel Veilleux affirme que « sur le plan de la clientèle », ce report « n’est pas une mauvaise affaire ». « Il n’y a rien de pire que de développer des nouveaux réseaux dans les froids de décembre et janvier », a-t-il dit. « Pour ce qui est de l’achalandage, il n’y a aucun doute que ça va être un succès dès le premier matin, parce que la clientèle est déjà là », a-t-il persisté, en se disant « persuadé qu’au premier jour, ce sera comme au métro à Laval : on va avoir beaucoup de monde ».

D’ici les prochains mois, l’organisme lancera une campagne d’information majeure afin d’informer les usagers des changements à venir. « C’est sûr qu’on ne sera pas à 100 % le matin même dans la mise en place du réseau. Il faudra être agiles, flexibles, être à l’écoute de la clientèle. On a prévu une cellule de crise pour s’y préparer », a conclu M. Veilleux.

La circulation plus dense dans le tunnel, mais encore stable

La circulation était plus dense mardi sur la Rive-Sud de Montréal pour tenter d’entrer sur l’île, mais semblait rester sous les seuils observés avant le début des travaux dans le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. En début de journée, il fallait compter un total de 25 minutes pour franchir les 22 kilomètres séparant Belœil de l’entrée du tunnel La Fontaine. La congestion commençait à se faire surtout sentir à partir du boulevard De Mortagne, dans le secteur de Boucherville. Qui plus est, les mesures d’atténuation mises en place pour limiter l’impact du chantier dans le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine enregistrent une hausse d’achalandage, mais demeurent peu utilisées. Mardi matin, on dénombrait 842 passagers dans les autobus, ce qui représente une augmentation de 20 % par rapport à la semaine dernière. Vers 16 h 30 mardi, il fallait compter environ 40 minutes pour franchir les 7 kilomètres séparant l’autoroute 40 à Anjou et l’entrée du tunnel.

– Henri Ouellette-Vézina, Alice Girard-Bossé et Pierre-André Normandin, La Presse


EN SAVOIR PLUS

425
À ce jour, le RTL dispose d’un parc de 425 autobus sur un réseau de 800 kilomètres, dont 72 lignes récurrentes sur une base quotidienne.

Source: SOURCE : réseau de transport de Longueuil

3,5 millions
C’est approximativement le déficit auquel faisait face le RTL au début de 2022.

Source: source : réseau de transport de Longueuil

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