Aviation

Bombardier poursuivie pour des avions qui rouillent

Une poursuite de près de 26 millions a été déposée contre Bombardier par l’un de ses clients qui se plaint de la présence d’une « corrosion anormale et prématurée » sur quatre avions Global.

La société de financement de Toronto ECN affirme dans une poursuite intentée à la fin décembre que ses trois appareils Global 5000 et son Global 6000 rouillent. « Cette corrosion est une cause directe d’un défaut de conception et [ou] de fabrication des avions par Bombardier », allègue-t-elle.

Ces avions d’affaires ont été acquis en 2012, 2014 ou 2015.

ECN affirme que Bombardier « est au courant depuis longtemps des défauts sur ses Global 5000 et 6000 qui provoquent de la correction » et que l’entreprise a même « publié deux bulletins de service et un avertissement au printemps et à l’été 2018 » à ce sujet.

« Néanmoins, le défendeur [Bombardier] n’a pas indemnisé ni offert d’indemniser [ECN] pour les dommages encourus », mentionne l’action judiciaire.

De son côté, l’entreprise québécoise rejette les critiques de son client.

« Bombardier fabrique des avions de classe mondiale qui rencontrent les plus rigoureux standards de qualité énoncés par toutes les normes internationales de navigabilité aérienne. Bombardier ne commente pas sur les litiges devant les tribunaux, mais souligne qu’elle nie catégoriquement les allégations et entend se défendre vigoureusement. »

— Mark Masluch, porte-parole de Bombardier Aviation

Il n’a pas été possible de savoir, auprès de M. Masluch, si les problèmes de rouille sont couverts par la garantie. Mais il nous a indiqué que, de façon générale, « beaucoup de facteurs externes influencent la rouille », par exemple « le milieu d’opération et le type d’opération ».

Perte de valeur présumée

En 2018, ECN a réussi à vendre deux des quatre avions au cœur du litige. Mais pas les deux autres, malgré « tous les efforts » en ce sens. Aujourd’hui, leur valeur aurait diminué de 7,3 et de 10,7 millions de dollars américains, précise la poursuite. Ce sont ces sommes qui sont réclamées à Bombardier, ainsi que d’autres pour couvrir des coûts additionnels qui seraient liés à l’entreposage, à l’assurance et à la maintenance des avions, notamment.

ECN Capital Corporation est une société de financement avec des actifs totalisant 29 milliards de dollars américains. Au fil des ans, l’entreprise a acheté ou financé l’achat d’avions de Bombardier pour une valeur totale d’un milliard, précise-t-elle dans son action judiciaire. Il n’a pas été possible de joindre l’entreprise vendredi après-midi.

Le Global 5000 et le Global 6000 sont des avions d’affaires pouvant transporter jusqu’à 16 et 17 passagers respectivement. Ils étaient jusqu’à récemment les modèles les plus luxueux de l’entreprise. Leur brochure publicitaire vante leur « douceur de vol », leur « connectivité Internet la plus rapide dans le monde » et leurs « records de vitesse ».

— Avec Louis-Samuel Perron, La Presse

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