Achat de PBSC Solutions Urbaines par Lyft en avril

Le concept du BIXI vendu pour 215 millions

Racheté pour 4 millions après la débâcle de BIXI en 2014, l’exploitant international de la technologie de ce concept de vélopartage a finalement été vendu à Lyft pour 215 millions de dollars canadiens sept ans plus tard.

L’acquisition de l’entreprise de Longueuil PBSC Solutions Urbaines par la californienne avait été annoncée en avril dernier, mais sa valeur était jusqu’ici demeurée confidentielle. Lyft vient de révéler le prix d’achat de 163,5 millions US en publiant cet été ses plus récents résultats trimestriels.

La valeur de la transaction est considérée comme « immatérielle » pour Lyft et a ainsi été traitée dans les dépenses générales et administratives de ses états financiers du deuxième trimestre.

PBSC Solutions Urbaines avait initialement été créée à Montréal en 2008 sous le nom de Société de vélo en libre-service pour exploiter BIXI. Le lancement du système de vélopartage s’était concrétisé l’année suivante à Montréal avec 3000 vélos et 300 stations.

Des ennuis financiers avaient toutefois amené l’entreprise à se restructurer en 2014 avant de changer de nom pour PBSC. Rappelons que BIXI Montréal, un organisme sans but lucratif, demeure une entité distincte de PBSC. BIXI Montréal a l’unique mandat de gérer le système de vélopartage dans la métropole.

« Toute une affaire »

Le grand patron de PBSC Solutions Urbaines, Luc Sabbatini, n’a pas souhaité formuler de commentaires lundi. Luc Sabbatini est devenu PDG en 2015 après avoir racheté une participation majoritaire à l’homme d’affaires Bruno Rodi. Ce dernier avait précédemment acquis les actifs de l’entreprise auprès d’un syndic de faillite pour 4 millions.

À la lecture des états financiers de Lyft, Louis Hébert, professeur de stratégie à HEC Montréal, estime que Luc Sabbatini a fait « toute une affaire ». Celui-ci a vendu au bon moment, selon l’expert.

« Il a étendu la formule dans plusieurs pays et cela a créé de la valeur. Ça expliquerait, en partie, le prix. Il y avait aussi une question de timing. Au moment de la vente, les marchés pour ce type d’actifs [la mobilité urbaine] étaient exubérants. On a été capables de vendre à un prix très élevé. »

— Louis Hébert, professeur de stratégie à HEC Montréal

Considéré comme une pionnière de l’industrie de la micromobilité, PBSC Solutions Urbaines offre quatre modèles de vélos à ses utilisateurs, dont un électrique. Outre qu’à Montréal, les services de l’entreprise ont notamment été déployés à Barcelone, à São Paulo, ainsi que dans la Principauté de Monaco.

Ses activités sont soutenues par plus de 95 000 vélos et 7500 stations dans une cinquantaine de villes réparties dans 15 pays. La direction affirme que ses utilisateurs ont jusqu’ici réalisé plus de 500 millions de déplacements urbains depuis le début de ses activités il y a 13 ans. PBSC comptait une centaine d’employés lors de l’annonce de la transaction au printemps.

PBSC Solutions Urbaines n’est pas la première acquisition de Lyft dans le secteur de la mobilité sur demande. En 2018, Lyft avait acheté la société Motivate dans le cadre d’une transaction évaluée à 250 millions US.

Fondée en 2012, Lyft se spécialise dans les services de covoiturage, de location de véhicules, de trottinettes électriques, de vélos, et de livraison de repas. Le principal concurrent d’Uber a déclaré des revenus de près de 1 milliard US et une perte nette de 377 millions US à son plus récent trimestre.

Lyft a fait le saut au NASDAQ au printemps 2019. Le titre valait alors près de 90 $ US. L’action a clôturé la première séance de la semaine à 16 $ US. Le cours actuel confère à Lyft une valeur boursière approchant les 6 milliards US.

Lyft n’a pas répondu aux messages laissés par La Presse visant à obtenir des précisions sur la transaction.

Revue boursière

Journée de chasse aux aubaines

Les marchés nord-américains ont clôturé en hausse lundi, malgré les pertes qu’ils affichaient plus tôt dans la journée. Les indices ont ouvert dans le rouge, avant d’osciller autour de l’équilibre une bonne partie de la journée, pour finir par grimper. « Aujourd’hui, c’était la chasse aux bonnes affaires », a commenté Andy Kapyrin, de Regent Atlantic. Martyrisé vendredi après un avertissement sur résultat, FedEx a notamment été recherché (+ 1,17 %), tout comme Gap (+ 4,39 %), qui avait pâti, la semaine dernière, de sa séparation d’avec Kanye West. — D’après l’Agence France-Presse et La Presse Canadienne

Kinross Gold accélère ses rachats d’actions

Kinross Gold a annoncé lundi avoir amélioré son programme de rachat d’actions après avoir tenu des discussions qu’elle a qualifiées de « constructives » avec l’investisseur militant Elliott Investment Management. La minière torontoise a indiqué qu’elle rachèterait pour 300 millions d’actions d’ici la fin de l’année, et qu’elle consacrerait 75 % de son excédent de trésorerie au rachat de ses propres actions en 2023 et en 2024. Kinross a terminé la séance en hausse de 11 %, mais demeure toujours en baisse d’environ 33 % cette année. — La Presse Canadienne

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