Œufs à la rescousse !
« L’œuf est probablement le produit naturel le plus parfait. Il se prête à toutes sortes de recettes. Et tout le monde sait se faire cuire un œuf », lance au bout du fil Sylvain Charlebois, professeur de distribution et politiques agroalimentaires à l’Université Dalhousie et collaborateur à La Presse.
Sondant régulièrement les Canadiens sur leurs habitudes alimentaires dans le cadre de son travail, il fait remarquer que si la proportion de gens se disant végétariens demeure stable, il y a désormais 3,2 % de la population au pays qui se dit pescétarienne, la diète qui a le plus augmenté en pourcentage cette année. Une alimentation qui inclut les poissons et fruits de mer, mais aussi... les œufs !
« Les gens vont décider de bouder le bœuf, le poulet, le porc, pour toutes sortes de raisons : environnementales, bien-être animal, le prix. Les œufs sont moins gênants par rapport à ces axes décisionnels, les gens se sentent moins coupables d’en consommer. »
— Sylvain Charlebois, professeur de distribution et politiques agroalimentaires à l’Université Dalhousie
Même si leur prix a augmenté à cause de l’inflation, les œufs demeurent une option économique pour ceux qui cherchent à réduire (ou à ne pas augmenter) leur facture d’épicerie. « Je pense que oui. Les ventes d’œufs ne semblent pas compromises », remarque celui qui a publié l’automne dernier le livre La révolution des protéines.
Économiser sans s’ennuyer
Récemment, la nutritionniste Vanessa Daigle a sondé ses abonnés sur Instagram afin de savoir s’ils étaient intéressés par le projet de recettes économiques qu’elle est en train de développer. Plus de 200 personnes ont cliqué « oui », illustrant que le sujet préoccupe.
Au déjeuner, à l’heure du lunch ou même pour un souper frugal, les œufs – tournés, brouillés, cuits dur, etc. ! – offrent de bonnes options pour ajouter des protéines à son repas. « Je trouve qu’ils font le dîner parfait : on peut ajouter un œuf dur à son bol buddha ou à sa salade, se faire un burrito dans une tortilla avec des œufs brouillés, de la salsa et des avocats. Il y a aussi les quiches, les omelettes ou encore la chakchouka, qui est vraiment délicieuse », énumère la nutritionniste établie à Québec et qui a commencé sa carrière dans l’équipe d’Isabelle Huot avant de se lancer à son compte durant la pandémie.
Est-ce qu’un œuf est suffisant pour bien se rassasier ?
« Un repas complet devrait compter entre 15 et 20 g de protéines, donc on peut compléter avec un morceau de fromage, des noix, des légumineuses. Un œuf dur fait aussi une excellente collation. »
— Vanessa Daigle, nutritionniste
La question du cholestérol
Quant au cholestérol, notons qu’un œuf en contient environ 200 mg – la recommandation est de ne pas dépasser 300 mg par jour. Il est donc recommandé de ne pas manger plus de sept œufs par semaine. Cela dit, plusieurs études tendent à démontrer que les œufs n’ont pas d’effets néfastes sur la santé cardiovasculaire, comme celle réalisée par le Journal of Clinical Nutrition, en 2015, qui a conclu qu’une alimentation élevée en œufs (12 par semaine) était sécuritaire pour les gens atteints de diabète de type 2, en plus de donner un plus grand sentiment de satiété.
Si vos inquiétudes persistent, Vanessa Daigle suggère de prioriser les blancs d’œufs, qui contiennent les protéines. N’écartez pas le jaune entièrement pour autant : c’est là que se trouvent presque tous les bons minéraux et vitamines.
19,4 %
Augmentation du prix des œufs en 2022 au Québec
4,59 $
Prix moyen pour la douzaine d’œufs au Québec
Source : Université Dalhousie
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Nombre de grammes de protéines d’un œuf