C’est à Londres que l’un des talents les plus en vue pour l’équipe canadienne de soccer se trouve. Et pourtant, ce défenseur québécois n’a jamais habité dans la Belle Province ou même dans le pays boudé par Taylor Swift.

Âgé de 17 ans, Luc de Fougerolles fait tourner les têtes à l’international. Le latéral de Fulham FC, club de Premier League, la première division anglaise, s’inscrit dans la longue lignée d’espoirs de renom à l’académie.

La saison dernière, il a certes joué avec l’équipe des moins de 18 ans, mais a aussi obtenu des départs avec l’équipe réserve, celle des moins de 21 ans. Il est d’ailleurs le plus jeune joueur titularisé avec ladite équipe U-21. Qui plus est, Fulham est l’une des académies les plus prestigieuses d’Angleterre. Son équipe réserve – à laquelle De Fougerolles a contribué – a notamment terminé devant celles d’Arsenal, de Manchester United et de Tottenham.

Le talent, la progression et le potentiel de Luc de Fougerolles ne passant pas sous silence, Fulham lui a rapidement consenti un contrat professionnel en avril. « C’était un grand moment pour moi, lance-t-il lors d’un entretien virtuel avec La Presse. Tout ce que je voulais, c’était devenir footballeur professionnel. »

Néanmoins, tout est encore à faire avant d’évoluer avec l’équipe première. À l’exception de quelques surdoués, les espoirs doivent partir en prêt pour aller chercher de l’expérience chez les séniors avant de faire le saut en Premier League. C’est un rite de passage pratiquement impératif pour ceux qui veulent vraiment s’imposer au plus haut niveau.

De Fougerolles est au courant qu’il ne pourra pas brûler les étapes et que quitter le confort de l’académie londonienne avec laquelle il est depuis l’âge de 8 ans sera précieux.

D’affronter des joueurs plus âgés, ça apporte son lot d’expérience. Il y a une pression de devoir gagner chaque match, parce que, évidemment, avec les moins de 21 ans, l’accent est surtout sur le développement. En jouant contre des hommes, ce qui compte, c’est la victoire. C’est donc important d’aller chercher cette expérience avant d’intégrer l’équipe première.

Luc de Fougerolles

S’il est sur le radar de l’équipe première de Fulham pour les années à venir, il vient d’apparaître sur celui du Canada.

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DU FULHAM FC

Luc de Fougerolles signant son premier contrat professionnel avec Fulham

Québécois par la bande

Luc de Fougerolles a la nationalité canadienne grâce à son père, Jean, qui est né et a grandi à Montréal. Féru de hockey, le paternel a déménagé en Angleterre pour ses études universitaires. Il y est finalement resté.

Cela dit, Luc n’est pas complètement étranger au Québec. Il y est venu à plusieurs occasions pour visiter sa famille du côté paternel et pour y passer des vacances. Son père s’est aussi efforcé de lui apprendre la langue de Plume Latraverse, quoi qu’il en ait perdu un peu dans les dernières années en raison de son horaire chargé. « Je parle français encore un petit peu », dit-il en riant.

Il n’avait besoin de guère plus pour être admissible à représenter le Canada à l’international.

Fulham a gentiment remis des séquences vidéo à l’équipe canadienne et des entraîneurs de l’académie ont également été en contact avec les dirigeants canadiens pour prêcher en faveur de leur poulain. Le téléphone a sonné assez rapidement par la suite.

Le latéral a été convoqué en avril 2022 pour représenter les moins de 20 ans et, sans surprise, il était le plus jeune joueur convié. Toutefois, la COVID-19 l’a empêché de rejoindre la sélection canadienne pour le camp.

Il faut cependant noter que représenter le Canada à cet âge n’engage De Fougerolles à rien pour l’équipe séniore. Il pourrait décider d’arborer un autre uniforme quand le temps sera venu, par exemple celui de l’Angleterre.

Il est évident que le fait d’avoir deux nationalités ne fait qu’augmenter mes chances de jouer sur la scène internationale. C’est un rêve que je veux réaliser à un moment donné.

Luc de Fougerolles

Or, il ne veut pas fermer la porte à la sélection anglaise à ce point-ci. Ou même à une sélection encore inconnue.

« Peut-être que si je fouille un peu plus, je pourrais en avoir une autre [nationalité] », laisse-t-il tomber.

Un académicien doué à l’école

Certes, il y a une certaine qualité à exceller sur le terrain, mais De Fougerolles se distingue aussi loin des pelouses. En juin, le Canadien a été reçu le titre d’étudiant de l’année à Fulham grâce à ses notes.

« C’est difficile de trouver un équilibre entre la maison, les devoirs, le repos et la récupération, a-t-il admis. C’est ardu, mais je m’y suis habitué parce que ça fait un an que je fais ça à plein temps. Alors je peux assurément vivre avec ça. »

Le principal intéressé a rendu presque tout le mérite au club pour ses succès scolaires.

« J’ai trouvé un équilibre, mais je dois admettre que Fulham m’aide beaucoup. Ils ont tout ce qu’il faut au club pour que je puisse m’entraîner le matin, puis l’après-midi me concentrer sur l’école. Il y a même des professeurs au club, alors c’est un peu comme si tout était là pour moi. J’ai simplement besoin d’arriver à l’heure aux cours, d’écouter les leçons et de faire mon travail, mais tout est géré pour moi, ce qui est bien », a-t-il précisé.

De Fougerolles termine actuellement un diplôme qui lui permettra de travailler dans le monde du sport en plus de suivre deux autres cours en psychologie et affaires qui pourront le mener à l’université.

Que son avenir soit dans le feu de l’action ou ailleurs, il ne pourrait être plus prometteur pour l’adolescent.

Latéral, mais surtout polyvalent

Dès son jeune âge, De Fougerolles savait qu’il allait jouer un rôle défensif. C’est toujours ce qui lui a plu. D’abord milieu défensif, il s’est ensuite repositionné au cœur de la charnière centrale en défense et comme latéral. « En ce moment, je suis davantage un latéral, mais on ne sait jamais », a-t-il expliqué.