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Des juke-box dansant entre vintage et modernité

Je vous parle d’un tempo que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ; celui dicté par les juke-box, qui ont poussé au déhanchement toute une génération. Cette espèce en voie de disparition, joliment rétro, est remise au goût du jour par une entreprise sherbrookoise qui conçoit des modèles numériques et personnalisés.

Le juke-box (pardon : électrophone automatique, indique le dictionnaire) n’a pas dit ses dernières notes. Les nostalgiques et les amoureux de ce meuble musical qui a traversé les époques peuvent se procurer un engin à leur goût auprès de Pro JukeBox, qui monte des répliques numériques et connectées, fabriquées à la main au Québec.

Le concept est simple : une tablette numérique, branchée sur des plateformes de musique en ligne ou sur une discothèque personnelle, achemine le son vers un amplificateur et un haut-parleur haute fidélité, le tout étant encastré dans une cabine de bois à l’ancienne, décorée selon un thème choisi et illuminée par une kyrielle de diodes. On effectue sa programmation à l’avance ou en temps réel, et ne reste plus qu’à se laisser emporter par les mélodies ou à observer la belle machine s’éclairer au rythme de la musique. Ses points de chute de prédilection : un sous-sol, un garage ou encore un grand salon avec bar (ouvert).

« Notre marché principal, ce sont les gens qui iront l’installer dans leur man cave, leur sous-sol où il y a une table de billard, un bar et le juke-box », souligne Marc Racine, copropriétaire de l’entreprise fondée en 2015. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y en a sous le capot, puisque la bête est équipée d’un haut-parleur « tout-en-un » de 15 po et d’une puissance de 400 watts. Si vous n’entendez rien à ces spécifications techniques, voici la traduction de M. Racine : « À 75 % de sa puissance, on est incapables de s’entendre parler », prévient-il.

Les tablettes installées, fonctionnant sous Android, Windows ou iOS, selon les besoins, sont connectées au système par câble pour assurer une qualité de son optimale. Un module Bluetooth a cependant été installé, et il est possible de contrôler la liste de lecture ou le volume à distance ; tout comme il est envisageable de rajouter des enceintes connectées si l’on souhaite multiplier les sources de son. Pour les karaokistes en herbe, des entrées micro sont également prévues. Yeah !

Plein les feuilles, plein la vue

Si ces engins en imposent par leur puissance musicale, ils en mettent aussi plein les yeux. « L’éclairage est composé de 225 lumières DEL, qui peuvent être contrôlées à distance avec une télécommande », explique François Landry, copropriétaire de Pro JukeBox et artisan des machines. On peut ainsi laisser une teinte spécifique, laisser les couleurs se succéder en fondu, ou encore tester l’un des multiples effets, par exemple des réponses lumineuses basées sur le rythme et l’intensité de la musique.

Quant au revêtement, en vinyle plastifié, peint ou verni, il est conçu sur mesure selon la thématique choisie par le client, que ce soit une marque, un groupe de musique ou autre. « N’importe quel thème qui vous plaît, on peut vous le faire. On en discute, puis on fait imprimer les éléments », expose M. Landry, nous présentant un catalogue avec moult suggestions et réalisations : Coca-Cola, Ferrari, Harley-Davidson, Kiss, James Bond…

Il faudra aussi prévoir de l’espace, avec une carrure de 1,65 m (65 po) de haut, pour 66 cm (26,25 po) de large et une profondeur de 40 cm (16,5 po).

Le prix de ces juke-box artisanaux et modernes fluctue en fonction des options de personnalisation et des finitions, mais au dire des deux associés, il gravite généralement autour de 3000 $.

Et durant la pandémie ? François Landry, confiné chez lui, continue de prendre les commandes et de fabriquer les machines à domicile. En revanche, les livraisons devront attendre l’assouplissement des mesures de confinement, mais le disque qui a sauté ne devrait pas tarder à reprendre.

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