Question de discipline…
Toronto — À la fin de la soirée, quelques instants après le but gagnant des Leafs en prolongation, Phillip Danault a donné un coup de bâton sur la vitre avant de rentrer au vestiaire.
Danault venait tout juste de rater un but presque certain en échappée, et il sait très bien que cette saison, ce n’est pas une bonne idée de rater des points comme ça en prolongation.
Pourquoi ? Parce que dans une saison de 56 matchs, avec seulement des matchs « de quatre points » au calendrier, résultat d’un calendrier exclusivement intra-division, les points perdus en prolongation deviennent très précieux.
Les points perdus comme celui-ci.
Ce qui est arrivé à la fin, c’est un but de Morgan Rielly, qui a donné une victoire improbable de 5-4 aux Maple Leafs, dans le cadre du premier match de la saison du Canadien, mercredi soir à l’aréna Scotiabank de Toronto.
Improbable, oui, parce que le Canadien méritait de gagner ce match, et que c’est une série de mauvaises pénalités, à partir du milieu de la deuxième période, qui a tout changé.
(En passant, on va arrêter ça tout de suite avec la bagarre entre Ben Chiarot et Wayne Simmonds, qui n’a absolument rien à voir avec le résultat final. Les années 1970, c’est bien, surtout Led Zeppelin et le punk-rock, mais c’est moins bien quand on revient à de vieilles théories de hockey dépassées pour essayer d’expliquer des résultats.)
Bon. Alors, avec une avance de 3-1, ce sont plutôt le Canadien et son indiscipline qui ont permis aux Leafs de marquer deux buts en avantage numérique en fin de deuxième.
Pas besoin de chercher plus loin, c’est là, très exactement là, que le vent a tourné.
« Nous avons fait de belles choses et nous avons eu des occasions de gagner le match, a admis l’attaquant Josh Anderson. On a joué un bon match en général. Nous avons été la meilleure équipe, mais il fallait rester loin du banc des pénalités… »
En effet, et la leçon devra être tirée bien assez vite. Dans cette division Nord, il y a des marqueurs de premier plan (les Leafs en ont trois à eux seuls), et quand on donne du temps et de l’espace à des marqueurs comme ça, bien souvent, la rondelle se retrouve au fond du filet.
Cet Anderson, en plus, a très bien réussi son nouveau départ avec sa nouvelle équipe, surtout pour un gars qui n’avait pas joué en plus d’un an, pour un gars qui n’avait pas marqué depuis le 26 octobre 2019.
Le Canadien lui a accordé un très lourd contrat de sept ans et on verra bien ce que ça va donner, mais en attendant, il a déjà deux buts au compteur, et s’il tient le rythme comme ça, il va rapidement devenir un favori.
Au fait, ce trio-là a été le plus actif, avec 7 tirs pour Anderson, 6 pour Suzuki et 1 pour Drouin.
« Ces trois-là ont connu un bon camp, a répondu Claude Julien. Tout de suite en partant, on a vu la cohésion en train de se bâtir entre eux. [Mercredi] soir, ça a paru. J’espère que ce qu’on a vu, c’était un échantillon de ce qui risque d’arriver cette année. Avec plus de temps pour jouer ensemble, on espère qu’ils vont devenir encore meilleurs. »
Alors non, ce n’est sans doute pas le résultat espéré par Claude Julien pour ce premier match, mais les points positifs sont nombreux. Assez, en tout cas, pour permettre de croire que cette saison sera meilleure que la précédente. Le Canadien allie vitesse, robustesse et talent. La plupart des soirs, ce sera suffisant pour gagner.
Prochain match : Canadien c. Oilers, samedi à 19 h à Edmonton