Décès en Motoneige

Des rapports évocateurs

La lecture des rapports du coroner révèle une panoplie de fins tristes pour des motoneigistes aux facultés affaiblies depuis 2005. En voici quelques extraits.

Zec Martin-Valin 19 décembre 2015

30 canettes de bière vides

« La compagne de M. Dubé relate aux policiers que M. Dubé conduisait très rapidement et qu’il ne portait pas de casque protecteur. Pendant tout le trajet, elle demande à M. Dubé de ralentir, mais il continue à circuler rapidement. Comme il ne porte pas de casque protecteur et qu’il fait froid, elle doit maintenir le capuchon sur la tête de M. Dubé. Il ressort de l’enquête policière que M. Dubé et sa compagne ont consommé beaucoup d’alcool et d’autres substances au camp de chasse, 30 canettes de bière vides et une bouteille de spiritueux entamée ayant été retrouvées sur les lieux. L’autopsie et l’analyse des prélèvements effectués sur le corps de M. Dubé démontrent une très forte intoxication à l’alcool et la présence de plusieurs autres substances intoxicantes. »

Pont-Rouge 2 janvier 2008

Il refuse une chambre

« Avant son départ du bar de Pont-Rouge, il se voit pertinemment offrir une chambre pour le coucher en raison de son état avancé d’ébriété, qu’il refuse même après insistance du personnel du bar. […] Après quelques kilomètres, monsieur Sioui arrive seul à environ 400 mètres de l’intersection de la Route 365, à Pont-Rouge et dans un virage très prononcé, on peut présumer qu’il ralentit pour ensuite accélérer afin de faire déraper l’arrière de sa motoneige comme il en a l’habitude. L’examen des traces suggère que la motoneige mord plutôt dans la neige ce qui entraîne un contact violent avec un banc de neige d’environ 90 cm de haut. Monsieur Sioui est alors projeté violemment au-dessus de la motoneige pour terminer sa course, le haut de son corps enfoui littéralement dans la neige, quelques mètres plus loin. La victime perd alors son casque et c’est dans cette fâcheuse position qu’elle est retrouvée par un passant après une période de plus ou moins une heure. »

Dégelis 15 février 2008

Des bières dans les manches

« L’examen des lieux permet de déterminer une sortie de piste à haute vélocité avec fin de sa course contre un arbre qui est plus ou moins visible de la piste. Une petite neige recouvrant la motoneige ainsi que la dépouille de monsieur Lavoie permet d’établir que le décès accidentel remonte présumément à quelques heures, soit au début de la nuit du 15 février 2008. Des traces suggèrent que la vitesse est un des facteurs contribuant à cet accident. La découverte subséquente de plusieurs contenants de bière dans les manches du manteau du conducteur implique forcément la contribution de l’alcool pour expliquer ce décès évitable. »

Saguenay, 27 janvier 2008

Une dispute qui tourne mal

« Les deux amis sont mariés aux deux sœurs, cependant, M. Sylvain Maltais vit actuellement une séparation avec son ex-conjointe, mais le couple semble vouloir renouer leur union. […] Au cours de la soirée, M. Sylvain Maltais se dispute fréquemment avec son ex-conjointe qui lui reproche de conduire trop vite et de trop consommer d’alcool. […] Alors qu’ils sont au restaurant “La Broue”, l’ex-conjointe de M. Sylvain Maltais quitte l’endroit en taxi, car elle ne veut plus accompagner M. Sylvain Maltais sur sa motoneige. Vers 23 h 55, le beau-frère de M. Sylvain Maltais décide de terminer sa randonnée de motoneige et demande à M. Sylvain Maltais de le suivre. […] Ce dernier refuse. […] M. Sylvain Maltais se rend alors au bar Le Grand Brûlé dans le secteur de Laterrière. […] Vers 5 h 35 du matin, un opérateur de surfaceuse pour le club de motoneige Saguenay découvre le corps inanimé de M. Sylvain Maltais près d’une fosse à purin d’une ferme. »

Lac Provencher 5 mars 2005

Collision au milieu du lac

« Ce que l’on en sait, c’est que l’impact semble avoir été très violent, emboîtant littéralement les motoneiges l’une dans l’autre. On ne sait pas pourquoi l’autre motoneige était arrêtée mais ce qu’on sait c’est qu’il n’y avait pas de défaut mécanique à la motoneige. Les policiers n’ont retrouvé aucune boisson sur les lieux de l’accident mais ils ont remarqué un sac de cocaïne et de cannabis dans les effets de monsieur Lafontaine. Les expertises ont d’ailleurs démontré la présence de ces drogues mais il ne semble pas que cet élément ait été à la base de cet accident. »

Mirabel 10 janvier 2009

Il quitte le bar après s’être fait refuser de l’alcool

« Le trio se rend au Bar BM situé à Saint-Augustin. Selon une des “barmaid”, Jean Martel était en état d’ébriété dès son arrivée à ce bar. Une bouteille de vin aurait été commandée par le trio. […] Selon le personnel travaillant au Bar BM, comme Jean Martel avait un comportement dérangeant envers les serveuses et les autres clients, le patron a décidé de ne plus servir de boissons alcoolisées à ce trio. Lorsque le trio quitte le Bar BM, vers 19 h 30, Jean Martel était en état de conduire sa motoneige, selon les gens qui accompagnaient ce dernier mais on peut en douter. […] Jean Martel part alors le premier et accélère. Les amis partent à sa suite avec un certain délai. Puis, vers 19 h 49, la motoneige conduite par Jean Martel heurte violemment la “dameuse” qui est traînée par un tracteur. Jean Martel est alors projeté dans les airs sur une distance d’une vingtaine de pieds et il va alors frapper l’arrière du tracteur. »

Inukjuak 8 juin 2010

Sauvé des eaux, il y retourne

« Dans la soirée du 7 juin 2010, M. Charlie Epoo-Palliser, sous l’effet de l’alcool et du cannabis, s’amusait à circuler en ski-doo sur la glace près du quai à Inukjuak. Soudainement, la glace cède et le ski-doo cale. Heureusement à cet endroit ce n’est pas profond et ses amis l’aident à sortir la motoneige de sa fâcheuse position. Quelques minutes plus tard, M. Charlie Epoo-Palliser se remet à circuler sur la glace avec son ski-doo. Il ignore complètement le danger malgré la leçon qu’il venait d’avoir. La glace cède à nouveau mais cette fois il est à environ 150 pieds du quai et il y a vingt-cinq pieds d’eau de profondeur. Le conducteur et la motoneige disparaissent et les témoins ne les ont jamais revus. »

Belleterre 30 avril 2011

80 milles à l’heure après cinq bières

« Durant le souper, Michael aurait consommé 4-5 bières. Vers 22 h 00, ils ont quitté vers les motoneiges qui étaient stationnées près du lac aux Sables. […] Ils ont traversé le lac aux Sables, puis un petit boisé et quand ils sont arrivés au deuxième lac, Michael a “ouvert” sa machine. Selon le passager, il roulait à au moins 70-80 milles à l’heure. “Le skidoo était dans le fond, le devant ne touchait presque pas à terre, il ne devait pas voir grand-chose”. Il a probablement mal évalué la distance et, rendu au boisé, il a percuté un arbre de plein fouet à 25 mètres du sentier. L’impact a été si brutal que la motoneige s’est “encastrée” dans le tronc de l’arbre. Vers 23 h 00 environ, le passager reprend conscience et essaie de réveiller Michael qui est inconscient. Ce dernier a fini par se réveiller et il se tordait de douleur. Les deux étaient incapables de marcher pour aller chercher du secours. Ils ont passé la nuit à essayer de se réchauffer et de rester éveillés. Malheureusement, le froid a fini par endormir le conducteur qui ne répondait plus vers 8 h 00 le matin. »

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