Prix du Québec 2022

À LA RENCONTRE D’UNE LAURÉATE ET D’UN LAURÉAT

Il y a 100 ans, les Concours littéraires et scientifiques voyaient le jour. Aujourd’hui, les Prix du Québec — qui en découlent — continuent de célébrer l’excellence et de mettre en lumière des personnes qui voient grand pour la société québécoise. Portrait d’une lauréate et d’un lauréat des Prix du Québec, plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec dans les domaines de la culture et de la science.

Barbara Steinman 

Prix Paul-Émile-Borduas 2022

Ayant à son actif près de 150 expositions individuelles et collectives et 5 œuvres d’art public, Barbara Steinman marque la culture, ici comme à l’international, depuis plus de 40 ans. Honorée maintes fois au Canada et à l’étranger, l’artiste montréalaise est cette année lauréate d’un Prix du Québec, soit le prix Paul-Émile-Borduas. C’est avec ce qu’elle qualifie d’immense fierté que Barbara Steinman reçoit la plus haute distinction attribuée au Québec pour une contribution remarquable aux domaines des arts visuels, des métiers d’art ou des arts numériques.

Une artiste influente, ici et à l’étranger

Reconnue pour l’audace et l’inventivité derrière sa pratique artistique, Barbara Steinman a très tôt exploité les possibilités du multimédia en arts visuels. Exposées dans les établissements les plus prestigieux du monde, ses œuvres continuent de résonner plusieurs décennies après leur création. À Montréal, Vancouver, New York, Berlin ou Tokyo, ses installations invitent le public à explorer des univers où les images mouvantes, les sons, les lumières et les sculptures entrent en dialogue avec le lieu d’exposition.

« Les installations nous obligent à adopter de multiples points de vue sans privilégier une seule perspective, et cela me plaît, tant sur le plan spatial que du point de vue du commentaire. »

— Barbara Steinman, lauréate du prix Paul-Émile-Borduas 2022

En trame de fond des œuvres de l’influente artiste, la critique sociale s’exprime avec finesse. Il suffit de penser à Lux (2000), cette installation marquante exposée au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), où un lustre de style Empire perd, lorsqu’on l’observe de près, son cristal au profit de chaînes d’acier. « Emprisonnée par les jeux d’ombre qui forment des cages autour d’elle, l’œuvre parle de la fragilité et de la résilience, deux choses qui peuvent coexister », explique l’artiste.

Ne jamais arrêter de créer

Pour la plasticienne, chaque œuvre en devenir est un nouveau territoire à explorer. Les enjeux qui touchent les gens aujourd’hui constituent son matériau du moment. De son atelier de Montréal, l’artiste continue de créer, se promettant de ne jamais arrêter. Elle tire d’ailleurs une grande fierté du fait que ses nouvelles créations côtoient des réalisations qui ont vu le jour il y a 30 ans.

Charles Richard-Hamelin

Prix Denise-Pelletier 2022

À 33 ans, Charles Richard-Hamelin devient la plus jeune personne à remporter un Prix du Québec. Le prix Denise-Pelletier 2022, qui reconnaît sa contribution remarquable aux arts d’interprétation, vient s’ajouter aux grands honneurs octroyés au pianiste mondialement acclamé. Certes, sa jeune carrière l’a amené très tôt sur les scènes les plus convoitées d’Europe, plaque tournante de la musique classique, mais Charles Richard-Hamelin a choisi de faire du Québec son port d’attache, une décision dont il se félicite.

« C’est un honneur incroyable, évidemment, de recevoir un tel prix, et à un moment aussi précoce de ma carrière. »

— Charles Richard-Hamelin, lauréat du prix Denise-Pelletier 2022

Le parcours d’un jeune prodige

Si le talent exceptionnel de Charles Richard-Hamelin a pu éclore, c’est grâce au soutien financier du père Lindsay, fondateur du Festival de Lanaudière. Cet homme a alimenté la flamme naissante du virtuose originaire de Joliette pour le piano : « C’est grâce à lui si j’ai pu participer au camp musical chaque année et évoluer comme musicien. Je n’aurais pas la carrière que j’ai si, très jeune, je n’étais pas monté sur scène et n’avais pas eu l’expérience des concours d’interprétation. »

Après des études à l’Université McGill, au Conservatoire de musique de Montréal et à la réputée Yale School of Music, le jeune prodige a vite attiré l’attention. En 2015, il a remporté la médaille d’argent en interprétant l’œuvre de son compositeur favori au Concours international de piano Frédéric-Chopin à Varsovie, en Pologne. Charles Richard-Hamelin est alors devenu le premier Canadien à s’illustrer à l’occasion de cette prestigieuse compétition internationale.

Redonner au milieu culturel

Aujourd’hui, le musicien continue de se produire partout dans le monde, et trouve en outre le temps d’enseigner et d’offrir des classes de maître. Fier ambassadeur culturel, il se réjouit que la musique classique rallie des publics de tous les âges et que la passion germe chez les pianistes de la relève.

Un hommage sera rendu aux lauréates et aux lauréats le 30 novembre prochain à l’occasion d’une cérémonie de remise des prix qui sera également diffusée en direct sur les médias sociaux.

L’appel de candidatures 2023 sera diffusé à la mi-janvier. Le nouveau prix René-Lévesque dans le domaine du journalisme sera ouvert.

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