Effenco

Cap sur la Norvège en pleine pandémie

Bon temps pour ouvrir un bureau à Kongsberg, en Norvège. Voilà ce que s’est dit au début de l’été l’équipe de direction d’Effenco, une entreprise qui électrifie des véhicules lourds à arrêts fréquents et calcule en temps réel sa réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES). C’est la solution qui s’est imposée pour continuer à développer des affaires à l’étranger alors que la COVID-19 a rendu les voyages d’affaires beaucoup plus compliqués qu’ils ne l’étaient.

« On a quelques employés sur place qui nous représentent et tout le reste se fait de Montréal parce que les véhicules sont connectés et les données sont transmises par réseau cellulaire, alors on a toute l’information nécessaire pour continuer à développer notre produit et faire le suivi des véhicules à distance », affirme David Arsenault, président d’Effenco.

L’ouverture du bureau en Norvège a été rendue possible grâce à une ronde de financement de 10 millions de dollars avec la participation notamment d’Investissement Québec, de la Banque de développement du Canada (BDC) et du Centre d’excellence en efficacité énergétique. Cette somme permettra d’ailleurs à Effenco de créer 25 emplois à Montréal et de poursuivre son plan de croissance à l’international.

Fondée en 2006 au Centech, l’incubateur de l’École de technologie supérieure (ETS), Effenco a fait son premier saut à l’international à New York il y a plusieurs années, puis s’est lancée vers l’Europe en 2017. Le premier pas sur le continent s’est d’abord fait grâce à l’entreprise française Derichebourg, avec qui Effenco faisait déjà des affaires au Québec.

« Nous avons eu d’abord un contrat d’une centaine de véhicules pour Derichebourg, en France, puis nous avons ouvert un bureau à Paris, et nous avons maintenant des distributeurs dans 12 pays, principalement en Europe. »

— David Arsenault

Pourquoi avoir choisi la Norvège maintenant ? Parce qu’Effenco y a un distributeur et que c’est le pays où les véhicules électriques occupent la plus grande proportion des ventes, avec près de 50 %.

« De plus, ce bureau pourra bien nous représenter dans tous les pays de la Scandinavie », précise le président.

L’importance du contact humain

Les gens embauchés par Effenco en Norvège faisaient déjà partie de son réseau.

« Nous surfons encore sur les liens créés dans le passé, précise David Arsenault. C’est difficile de bâtir de nouvelles relations d’affaires sans les discussions dans le corridor en marge d’une rencontre, ou sans 5 à 7. Faire des affaires, c’est d’abord et avant tout créer des relations de confiance entre des personnes. »

Effenco s’ouvre toutefois à différentes nouvelles façons de faire des affaires alors que la pandémie limite toujours les possibilités de voyage. Par exemple, pour développer un tout nouveau marché, Dubaï, Effenco a ciblé un client potentiel et a demandé l’aide du délégué commercial du gouvernement du Canada pour faire les premiers contacts.

« Il a été d’une grande aide, affirme David Arsenault. Maintenant, nous avons un spécialiste du Moyen-Orient qui partage sa vie entre le Québec et cette région du monde et qui y fait du développement d’affaires pour nous. »

La technologie hybride électrique développée par Effenco assiste la propulsion des véhicules lourds à arrêts fréquents et électrifie les équipements à bord. En plus de réduire les GES, cette technologie réduit les coûts des opérations et le bruit.

L'entreprise a actuellement 60 employés, et prévoit d’atteindre les 800 d’ici trois ans.

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