Univers PME

Bouty s’ouvre aux cloisons

Un projet abouti de Bouty.

Le fabricant de sièges de bureau vient de ressusciter, sous le nom de Modullis, le manufacturier de cloisons modulaires Innovo, qui avait déclaré faillite en novembre dernier.

Le président de Bouty et d’A.D.I. Art Design International (ADI), Éric Morin, qui s’intéressait au secteur depuis quelques années déjà, s’y est pris par deux fois pour réussir l’acquisition du petit fabricant de Boucherville.

« Je cherchais depuis quelques années des opportunités de croissance, et la diversification est toujours quelque chose que j’aime, dans la mesure où il y a des synergies possibles », indique M. Morin.

Au cours de 2021, il avait eu vent des difficultés de la jeune entreprise fondée en 2015, mal capitalisée et cousue de dettes, à qui le télétravail à domicile faisait particulièrement mal.

Bouty et ADI, de leur côté, s’étaient tirées sans trop de dommages de la crise avec un site transactionnel destiné aux travailleurs à domicile.

Une première approche, au début de l’automne, a fait long feu quand Éric Morin a pris connaissance de la délicate situation financière de l’entreprise. « C’était trop risqué à ce moment-là, exprime-t-il. On ne voyait pas comment on pouvait la sauver. »

Il a saisi sa chance quand il a appris la faillite de l’entreprise, dont il a acquis les principaux actifs à la mi-décembre.

« On ne connaissait pas grand-chose dans ce marché au moment où on a acheté les actifs, dit-il. On avait fait un peu nos devoirs, mais c’était un peu un saut dans le vide. Au pire, on s’est dit qu’on les revendrait, ces actifs-là ! »

Il avait à peine conclu la transaction que le propriétaire lui a annoncé qu’il lui donnait un mois pour quitter les lieux. À quelque chose malheur est bon, étant donné le loyer de 100 000 $ par année.

La fabrication des extrusions et des panneaux opaques ou vitrés était faite largement en sous-traitance. Innovo se consacrait à la coupe, l’usinage et l’assemblage des extrusions.

Les actifs à transférer consistaient en quelques appareils, mais surtout en matériaux. Éric Morin leur a trouvé une place dans les installations d’ADI, à Saint-Hubert.

Jouer toute la gamme

Il a conservé la gamme de quatre produits d’Innovo et ses marques de commerce, déjà bien connues dans le milieu. Ses systèmes de cloisons vitrées se caractérisent par la finesse des extrusions, malgré leur capacité à s’adapter aux surfaces inégales, et par leur degré d’insonorisation, décrit-il.

Il avait d’abord songé à conserver le nom de l’entreprise pour profiter de sa notoriété, mais il s’est finalement résolu à créer une toute nouvelle image de marque. « On a travaillé sur le nom Modullis au cours du dernier mois. »

Un marché flou

Les faibles coûts fixes permettent à Éric Morin de plonger dans ce qu’il considère comme « une aventure à risques relativement faibles », alors qu’il n’a qu’une idée très floue, voire obscure, du marché.

« Il y a certainement quelques milliards en chiffre d’affaires dans ça, mais combien ? On ne sait pas trop », admet-il.

Innovo réalisait l’essentiel de son chiffre d’affaires au Québec, avec quelques ventes aux États-Unis. « La stratégie va être de parler à nos distributeurs. Il y a des discussions qui ont déjà commencé pour voir comment ils peuvent représenter le produit à l’échelle nord-américaine. »

Maximiser

La réussite de la reprise dépendait en large partie du transfert d’allégeance de Maxime Sorel, associé principal d’Innovo et responsable des ventes, du marketing et du développement de produits. Son engagement a été « un élément clé dans notre décision », insiste Éric Morin.

Maxime Sorel y trouve aussi son compte.

« Pour lui, c’est le jour et la nuit d’avoir quelqu’un qui est capable d’acheter 30 000 $ de quincaillerie en cinq minutes », souligne le président, avant de conclure dans une formule fort opportune : « Je pense qu’on a une bonne formule pour maximiser le rendement avec Maxime. »

Textiles Patlin veut en découdre avec la pénurie de main-d’œuvre

Le rideau se lève sur une nouvelle production automatisée chez Textiles Patlin, une entreprise de Saint-Paulin, en Mauricie, qui se spécialise dans la confection de tentures et d’habillages de fenêtres et de lit. Elle vient d’investir 600 000 $ « dans le but de contrer le manque de main-d’œuvre et de doubler notre production avec notre effectif actuel », explique sa vice-présidente Sonia Chevalier. L’entreprise compte 48 employées et « personne ne perd son emploi », assure-t-elle. L’investissement lui a permis d’acquérir une machine de découpe au laser, une machine à coudre automatisée munie d’un tapis roulant qui fera l’assemblage des longs pans de tentures, un appareil qui facilitera la retaille des grandes pièces, et enfin un système de repassage automatique. Déjà très présente dans l’est du Canada, Textiles Patlin veut ainsi s’ouvrir une fenêtre sur l’ouest du pays, « surtout que le marché hôtelier vient de sortir enfin de sa torpeur après deux ans », formule la vice-présidente. L’entreprise familiale, fondée en 1991, est maintenant dirigée par Patrice et Sonia Chevalier, enfants des fondateurs.

Une machine distributrice de pizzas chaudes

Une machine automatique qui distribue des pizzas artisanales semble une irréconciliable contradiction, mais c’est pourtant l’objectif de Casa Pizza, une toute jeune entreprise qui vient de mettre son premier appareil en fonction à la Place Montréal Trust. Ce procédé permet d’offrir en seulement quatre minutes « une pizza fraîche et chaude », nous informe paradoxalement l’entreprise. L’appareil, qui peut contenir 64 pizzas de 12 po, propose quatre garnitures différentes. Il peut produire les pizzas chaudes ou froides pour les réchauffer à la maison. Casa Pizza veut distribuer largement son concept. Selon son document promotionnel, l’entreprise s’assure du réapprovisionnement des machines avec des pizzas artisanales produites localement. « Nous avons bâti une relation solide avec nos fournisseurs afin d’apporter un concept clés en main au Québec », a indiqué par courriel Difallah Salim, cofondateur de l’entreprise. Les machines distributrices de pizzas chaudes existent depuis quelques années, notamment en Ontario, mais il semble que ce soit sa première apparition au Québec.

Une acquisition atypique

Keurig Dr Pepper Canada – rien à voir avec l’industrie pharmaceutique – a fait l’acquisition de la marque québécoise de cocktails sans alcool prêts à boire Atypique, cofondée en 2020 par l’ancien joueur des Alouettes de Montréal et animateur télé Étienne Boulay. La marque était détenue par la Station Agro-Biotech, une entreprise de la Technopole agroalimentaire de Saint-Hyacinthe qui se spécialise dans la fabrication et la commercialisation de boissons alcoolisées et non alcoolisées. Elle regroupe notamment la distillerie Noroi, la microbrasserie Le Bilboquet et, jusqu’à récemment, les boissons sans alcool Atypique. Dans les régions où elles sont distribuées, les boissons Atypique détiennent déjà 42 % des parts du marché des cocktails sans alcool, une catégorie qui a connu l’an dernier une augmentation de 30 % des ventes en dollars au Canada.

66 %

La proportion des Canadiens qui disent faire un effort pour acheter auprès de petites entreprises plutôt qu’auprès de grands détaillants en ligne, selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante. Pour les Québécois, il s’agit de 73 %.

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