Des besoins tous azimuts

On sait qu’on manque d’infirmières et d’enseignants, notamment en raison du faible taux de rétention de ces professions. L’intelligence artificielle est aussi en plein développement et on commence à voir l’étendue des possibilités qu’elle crée. Ce sont bien sûr des domaines d’avenir, mais il y en a d’autres dont on entend moins parler. En voici quelques exemples.

Lorsqu’on réfléchit aux secteurs qui ont de grands besoins de travailleurs, on ne pense pas spontanément à celui de la production cinématographique. Or, les talents y sont très demandés, surtout parce que ce domaine couvre beaucoup plus large que le cinéma.

« Il y a une multiplication des plateformes, donc cela crée un besoin accru de création de contenu, que ce soit pour les séries télé, les webséries ou les capsules web », explique Martin Lefebvre, directeur de l’École de cinéma Mel-Hoppenheim de l’Université Concordia.

Et les besoins commencent avec la création de scénarios. Un microprogramme de scénarisation et production cinématographique a été créé à Concordia l’an dernier en anglais et cette année, il sera aussi offert en français.

« Les besoins en scénarisation au Québec sont d’abord du côté francophone », justifie Martin Lefebvre.

Le microprogramme de trois cours, qui se réalise en un trimestre en personne ou en mode virtuel, sera offert à la session d’hiver et à la session d’été.

L’Université Concordia a aussi développé un microprogramme en production cinématographique numérique en anglais qui sera offert dès l’été. « On y montrera la base du travail pour arriver à faire un film, de la caméra à l’éclairage en passant par le son et le montage », indique Martin Lefebvre.

En 2024, l’établissement universitaire offrira également un certificat en production cinématographique. « C’est presque l’équivalent de notre baccalauréat en production cinématographique après avoir retiré les cours de concentration et d’options, en plus d’avoir synthétisé la matière », affirme Martin Lefebvre.

Pour être admis dans ces microprogrammes et ce certificat, les études préalables ne sont pas évaluées : il suffit de convaincre le comité de sélection avec une lettre d’intention.

Avec différentes initiatives, l’École de cinéma Mel-Hoppenheim de l’Université Concordia triplera la capacité de ses programmes de production cinématographique d’ici 2024. D’autres projets sont en développement, notamment un cours sur la caméra par drone.

Réseaux sociaux

Un autre domaine dont on peut sous-estimer les besoins est celui des réseaux sociaux. « Gérer les médias sociaux d’une entreprise est une grande responsabilité parce que dans bien des cas, toute l’image de marque de l’entreprise passe par là », indique Sylvain Desrochers, responsable du certificat en publicité et en communication créative à l’Université de Montréal, qui a été remanié en 2020 pour mieux préparer les étudiants à occuper un poste de gestionnaire de réseaux sociaux.

Bien sûr, le certificat permet à l’étudiant d’acquérir certaines habiletés techniques, mais il l’amène aussi à développer une vision plus large de la profession.

« Pour gérer les réseaux sociaux, il faut pouvoir intervenir sur une foule de sujets. La personne devient pratiquement ambassadrice de l’entreprise. Elle doit bien la connaître ainsi que tout l’environnement dans lequel elle évolue. Il faut aussi pouvoir s’ajuster aux différents auditoires. C’est un rôle qui devient de plus en plus crucial. »

– Sylvain Desrochers, responsable du certificat en publicité et en communication créative à l’Université de Montréal

Cybersécurité

Alors qu’il n’y a pratiquement pas une semaine qui passe sans qu’une entreprise victime d’un vol de données fasse les manchettes, l’Université McGill vient de créer deux certificats en cybersécurité – un au premier et un au deuxième cycle.

« De plus, le gouvernement du Canada a déposé un projet de loi en cybersécurité en juin et les entreprises veulent s’y préparer, si bien que chaque semaine, je reçois des demandes d’entreprises dans différents domaines qui veulent former des employés en cybersécurité », raconte Ben Fung, directeur du certificat de deuxième cycle en cybersécurité à l’Université McGill.

Il ajoute que les entreprises sont bien conscientes aussi que si elles sont victimes d’un piratage, cela est très mauvais pour les affaires.

Ces deux certificats sont offerts en ligne afin de pouvoir être suivis par des gens partout au pays et même ailleurs dans le monde. Ils permettront à des gens d’acquérir suffisamment de connaissances en cybersécurité pour pouvoir entreprendre une nouvelle carrière dans le domaine.

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