Baseball 

Le fils de Guerrero impressionne au camp des Blue Jays

SARASOTA, Floride — Ce serait plus approprié de les qualifier d’hommes, mais vraiment, à 18 ans et tout juste 20 ans, ce ne sont encore que des enfants : Vladimir Guerrero Jr. et Bo Bichette, tous deux fils de joueurs étoiles.

Des oisillons bleus, le début d’un avenir étincelant pour cette franchise, deux joueurs répondant au battage publicitaire qui les a devancés en une journée où, en tandem, ils ont fait leurs débuts dans l’uniforme des Blue Jays au camp d’entraînement.

Ensemble, vraiment, comme ces deux joyaux l’ont été tout au long de leur carrière naissante, de Lansing à Dunedin puis à la formation des Jays, jeudi dernier.

Admirez leurs statistiques.

Guerrero, dans le rôle du frappeur désigné : quatre coups sûrs, deux points marqués, l’air d’un vétéran à la plaque, utilisant toute la force de son corps pour frapper quelques balles au champ extérieur, ses tresses aux pointes blondes bondissant alors qu’il a croisé le marbre deux fois dans une démolition de 9-3 des Orioles par Toronto.

Bichette, entré comme coureur suppléant en troisième manche – c’était le plan du gérant John Gibbons de le faire entrer rapidement comme arrêt-court – avec une paire de coups sûrs, une paire de points produits, un point marqué et du jeu défensif doux comme de la soie.

« Ils se sont tous les deux comportés comme des champions », a déclaré Gibbons, sourire en coin. « Nous savons qu’ils sont bons, le monde du baseball sait qu’ils sont bons et ils sortent à leur première journée et produisent. Ils doivent se sentir très bien. Pour nos partisans et notre organisation, c’est excitant. Ils les voient finalement jouer. »

Profondeur

Les deux jeunes ont volé la vedette. Mais il n’y avait pas qu’eux. De vertes recrues d’un bout à l’autre de la formation se sont plutôt bien acquittées de leurs tâches. Anthony Alford, qui a impressionné son gérant tout le printemps, a cogné deux triples et marqué trois fois. Son beau-frère Jonathan Davis a frappé un simple et un double. Lourdes Gurriel, qui s’est abîmé quelque chose dans le genou en s’étirant pour capter une flèche et lancer au premier, avait deux simples quand il a cédé sa place à Bichette. Le voltigeur Roeman Fields a profité de sa seule présence pour inscrire un double. Max Pentecost a été parfait derrière le marbre.

Il semble donc qu’Alex Anthopoulos n’ait pas rien laissé derrière, comme certains membres de l’administration actuelle l’ont soufflé à des journalistes.

Certaines de ces recrues n’atteindront peut-être jamais les majeures, ou n’y resteront que le temps d’un latté. Mais ce n’est assurément pas la prévision pour Guerrero et Bichette, qui ont joué à deux niveaux dans les mineures l’an dernier et ont tous deux participé au match des Étoiles du futur.

Guerrero est troisième au classement des 100 meilleurs espoirs de MLBPipeline.com, Bichette a été nommé meilleur joueur offensif dans les mineures en 2017.

Niveau AA

Voilà donc de quoi auront l’air vos Blue Jays, en gros. Les deux devraient commencer l’année au niveau AA, au New Hampshire, bien que certains puissent faire pression pour les faire progresser plus rapidement. Comme certains l’ont remarqué sur la galerie de presse, Guerrero est déjà le meilleur frappeur désigné à porter un écusson des Blue Jays. Et ce frappeur de puissance, bâti comme un mur et affichant des traits si semblables à ceux de son célèbre père, n’est même pas réellement un frappeur désigné.

« Il est incroyable », a déclaré sans hésitation Bichette à propos du coéquipier avec lequel il restera sans doute métaphoriquement lié, peu importe ce que l’avenir leur réserve. « Il est l’un de ces gars qui peuvent sortir du lit et frapper. »

Bien sûr, Bichette a bénéficié du meilleur siège pour assister les exploits de Guerrero. Il connaît le rituel du frappeur né à Montréal et élevé en République dominicaine, qui aura 19 ans très bientôt : dessiner un cercle dans la poussière avec son bâton avant sa première présence.

« J’écris “Dieu” en espagnol, c’est quelque chose que je fais depuis que je joue au baseball. »

Il était nerveux cet après-midi-là. Transposé, avec Bichette, du camp des ligues mineures à une apparition vedette avec le grand club.

« J’étais nerveux, j’essayais seulement de donner mon 100 %, de faire contact, et ça a plutôt bien fonctionné. Quand je me suis présenté sur le terrain, je m’appliquais seulement à faire de mon mieux. Ça a marché aujourd’hui, Dieu merci. »

Six présences à la plaque, et il a savouré chacune d’elles, comme l’ont fait son gérant et ses coéquipiers depuis l’abri.

« Je ne crois pas que je vais me souvenir d’un coup sûr plus que de l’autre, a-t-il dit par le truchement d’un interprète. Chaque coup sûr est bon. Je vais me souvenir de chacun, des quatre. »

Papa Vlad à l’écoute

Il était plutôt certain que son père regardait ses débuts à la télévision depuis la République dominicaine.

« Bien sûr que je vais l’appeler, et je suis certain qu’il regardait. Ça fait partie de ma routine. Chaque jour, quand je retourne à la maison, j’appelle mon père et ma famille pour leur raconter comment ont été l’entraînement, la journée. »

Les parents de Bichette, eux, étaient dans les gradins du stade Ed-Smith : Dante, qui a joué 14 saisons dans les majeures, et sa mère Mariana. Bichette n’a pu les repérer, même si sa mère lui avait texté les coordonnées de leurs sièges.

À un certain moment, jeudi, on a aperçu l’un des arbitres discuter avec Bichette. « Si je me souviens bien, il a arbitré des matchs de mon père. Alors il me demandait si j’étais son fils. »

Oui, le fils de Dante. Oui, le fils de Vlad.

Avant le match, Bichette signait des autographes pour des enfants, certains pas tellement plus jeunes que lui, avec l’aisance d’un joueur né dans un vestiaire de baseball. Ce qu’il est. Tout comme Guerrero.

Bichette s’est incliné devant ce qu’il a qualifié de plus grand facteur « wow » pour Guerrero auprès du public, et l’attention médiatique qui l’accompagne. « Ça ne me fait rien. Il reçoit la majorité de l’attention. »

J’ai l’impression que les projecteurs vont briller suffisamment pour deux.

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