Personnalité de la semaine

Philippe Demers

L’entreprise qu’il a fondée, MASSIVart, permet aux artistes d’ici de se faire connaître, entre autres grâce au festival Chromatic, qui en était à sa 6e présentation ce printemps et qui a présenté sa première version internationale à Paris en avril dernier. Philippe Demers est notre personnalité de la semaine.

À 28 ans, on peut dire que Philippe Demers est un entrepreneur en série, puisqu’il a déjà fondé trois entreprises et un festival. Outre MASSIVart, entreprise sans but lucratif lancée en 2009, il a fondé Chromatic en 2010, et deux entreprises de plein air dans les Laurentides.

« J’avais beaucoup d’amis artistes dont les œuvres ne sortaient jamais de leur studio, dit Philippe Demers. Comme j’étudiais en stratégie de production culturelle et médiatique à l’UQAM, j’ai décidé de les aider à diffuser leurs travaux en organisant des expositions. Par la suite, d’autres artistes sont venus me voir pour que je les aide à organiser leur exposition, et des entreprises m’ont demandé d’intégrer des artistes dans leurs événements corporatifs. »

C’est ainsi qu’est née MASSIVart, qui s’est développée en offrant un service d’organisation d’événements pour les entreprises – par exemple des lancements de produits – en intégrant à ces événements des artistes et leur travail. MASSIVart compte maintenant 16 employés. Parmi ses clients, elle compte Parcs Canada, Deloitte, Sid Lee et Place Ville Marie.

« On travaille avec des bureaux d’avocats, de comptables, des entreprises en technologies qui veulent se rapprocher de l’image de l’innovation », dit-il.

« Les artistes amènent une valeur innovante et créative à leurs événements. En même temps, on soutient ces créateurs en générant des possibilités pour eux. Notre mission est de servir de trait d’union entre les deux. »

— Philippe Demers

Le métier d’artiste n’est pas facile et il n’est pas toujours évident de vivre de son art.

« On dit qu’il faut collectionner les œuvres d’artistes pour les aider, mais ce n’est pas la seule approche possible, ajoute-t-il. Les grandes organisations ont toutes des collections d’art, mais il faut chercher d’autres modèles et pousser la collaboration en resserrant les liens entre les créateurs et la communauté des affaires. Un peu comme ce qui s’est produit quand les entreprises ont réalisé qu’elles devaient se soucier de l’environnement, on sent aujourd’hui une volonté du privé de s’impliquer envers les arts et la culture. »

CHROMATIC

Le festival Chromatic est une célébration de la créativité qui rassemble toutes les disciplines et sert de vitrine aux créateurs dans un contexte festif et accessible. L’événement se déroule au chalet du Mont-Royal. À Paris, la première édition internationale s’est déroulée à la Cité de la mode et du design, avec des artistes d’ici et de la ville hôte.

« Notre objectif à long terme est de jumeler d’autres villes créatives avec Montréal pour favoriser l’exportation de nos talents. On a commencé par Paris en travaillant avec Tourisme Montréal, et on envisage d’autres villes pour l’an prochain. »

Les artistes qui participent à ces événements y trouvent leur compte.

« Depuis le début, la moitié de nos revenus est allée en cachets et nous avons soutenu plus de 1500 artistes. Pour moi, constater que ce qu’on fait a de réels impacts, c’est ça qui est stimulant. »

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