« Gilles-Courteau Trophy Playoffs »

Québec demande à l’OQLF d’enquêter sur la LHJMQ

Québec — Une photo des joueurs des Voltigeurs de Drummondville qui portent des chandails arborant les mots « 2024 Gilles-Courteau Trophy Playoffs », en anglais seulement, crée une commotion à Québec. Le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, demande à l’Office québécois de la langue française (OQLF) de faire enquête.

Le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, a été le premier à dénoncer la situation, mercredi, sur son compte X. « Même le Canadien de Montréal, qui évolue dans une ligue nord-américaine de portée internationale, n’a jamais osé aller aussi loin dans son manque de considération envers le français », a-t-il écrit.

Jeudi, M. Roberge a dénoncé à son tour la situation lors d’un point de presse au parlement.

« Les dirigeants de la ligue doivent faire mieux et doivent corriger la manière dont ils travaillent. […] Ça n’a pas de sens d’avoir des affiches unilingues en anglais et d’avoir des équipes québécoises qui n’auraient sur leurs chandails que des termes anglophones. Je pense que ça ne respecte pas, à tout le moins, le principe [de la Charte de la langue française] », a-t-il dit.

La ligue s’explique

Sur le réseau social X, le directeur des communications de la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ), Raphaël Doucet, a écrit mercredi que « dans les vestiaires […], les joueurs viennent d’un peu partout dans le monde, alors l’anglais est fréquemment utilisé pour rejoindre nos jeunes ».

« Parmi nos objectifs de ligue, il y a celui de préparer nos joueurs-étudiants aux circuits professionnels dans lesquels la langue d’usage, sauf exception, est l’anglais. Nous devons ainsi les plonger dans un environnement similaire à celui des autres circuits dans lesquels ils rêvent d’évoluer. Pour ce qui est des chandails uniquement en anglais, la situation a été discutée après coup avec les Voltigeurs. Ils auraient dû être en français ou, du moins, bilingues. Ça ne se reproduira plus », a-t-il ajouté.

Cette explication de la LHJMQ n’a toutefois pas passé à Québec. Le père de la plus récente réforme de la loi 101, le ministre de la Justice Simon Jolin-Barrette, l’a qualifiée d’« affront aux Québécois ».

« C’est une ligue qui est au Québec, et au Québec, ça se passe en français. »

— Le ministre Simon Jolin-Barrette

Pour sa part, la ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air, Isabelle Charest, a affirmé que « la mission de la ligue [est] de préparer les jeunes à devenir de bons citoyens [et au] Québec, on parle français ». Elle a invité la ligue à devenir une bonne entreprise citoyenne et à faire ses communications en français.

La LHJMQ réagit de nouveau

En soirée, la LHJMQ a envoyé par communiqué une série de mesures en application pour favoriser le français :

• Toutes les communications officielles de la LHJMQ se font en français et reflètent la réalité et la culture québécoises ;

• Les assemblées des membres (propriétaires) se déroulent en français, avec une traduction en simultané pour les membres anglophones. Donc, les propriétaires francophones s’expriment en français ;

• Le repêchage de la LHJMQ se déroule majoritairement en français et ce sera encore le cas cette année, alors que l’encan a lieu à Moncton, au Nouveau-Brunswick ;

• À partir de la saison prochaine, à la demande de la Ligue, il sera inscrit LCH et non CHL dans le bas des chandails de la LHJMQ ;

• Également à la demande de la LHJMQ, la Ligue canadienne de hockey (LCH) – qui chapeaute la LHJMQ, la OHL et la WHL – a récemment engagé un gestionnaire de contenu francophone.

• Tout se passe en français au bureau-chef de la Ligue.

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