La rubrique où les journalistes de l’équipe des Sports répondent à une question dans le plaisir.

Nicholas Richard

Je dois admettre que la sélection des convives a été extrêmement déchirante. Seul l’endroit où nous nous attablerons a été simple à choisir. Le rendez-vous aura évidemment lieu au Scores, car aucun autre restaurant d’un océan à l’autre n’offre un « bar à salades » aussi délicieux et abondant. J’en suis finalement venu à la conclusion que j’enverrai des cartes d’invitation à Tiger Woods, Tom Brady et Roger Federer. Simplement parce qu’ils sont mes trois héros de jeunesse, mais aussi parce que j’ai une fascination pour la domination dans le sport. Un souper autour d’une brochette québécoise et d’une salade de pâtes serait enivrant. Comme si on assistait à une discussion sur le cinéma entre Scorsese, Spielberg et Coppola. Les anecdotes seraient extraordinaires et c’est évident qu’il y aurait une chimie entre les trois plus grands athlètes de leur génération. Les vestons verts de Tiger, les Super Bowl de Tommy et les titres majeurs de Roger… Je tenterais de rivaliser avec mes anecdotes autour de ma sélection au match des Étoiles du tournoi pee-wee de Sainte-Thérèse en 2010.

PHOTO MIKE EHRMANN, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Tom Brady en 2021, avec les Buccaneers Tampa Bay.

Jean-François Tremblay

J’ai regardé dans mon enfance beaucoup de sport avec ma mère et avec mon grand-père. Avec ma mère, il y a eu beaucoup de patinage artistique, et beaucoup de tennis. Et je vais vous dire, j’aimerais avoir à la même table les deux protagonistes de l’une des plus grandes rivalités de l’histoire du sport : Monica Seles contre Steffi Graf. Quinze matchs entre 1989 et 1999, six finales du Grand Chelem (3 victoires de chaque côté), chacune a atteint le sommet mondial durant cette décennie. Une lutte sur les courts qui a pris une tout autre tournure quand un déséquilibré partisan de Graf a poignardé Seles en plein match en 1993. L’enfant que j’étais n’a jamais oublié la scène troublante. Au Québec, peu de personnages me fascinent autant que le Rocket, pour tout ce qu’il a représenté malgré lui. Les années l’ont érigé à un statut presque mythique, on parle de ses exploits comme de ceux du bûcheron Jos Montferrand, du soldat Léo Major ou de l’homme fort Louis Cyr. Ce serait un délice d’entendre les vraies histoires de sa voix.

Alexandre Pratt

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

Didier Pitre

La création du Canadien, à l’hiver 1909-1910, a été pas mal rock’n’roll. Le club était en guerre contre la grande organisation canadienne-française de l’époque, le National. Les deux se sont retrouvés devant les tribunaux pendant les Fêtes pour savoir à qui appartenait Didier Pitre, un attaquant tout aussi talentueux qu’excentrique, qui buvait du champagne entre les périodes. Son grand ami et capitaine du Tricolore, Jack Laviolette, était lui aussi tout un personnage. Un mélange de Guy Lafleur et de Gilles Villeneuve, qui excellait autant au hockey qu’en course automobile. Je les réunirais avec Joseph Cattarinich, premier gardien du Canadien et futur propriétaire de l’équipe, pour les entendre raconter les coulisses de la genèse du CH.

Katherine Harvey-Pinard

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Lewis Hamilton

Un de mes plus grands rêves professionnels est de faire une longue entrevue avec Lewis Hamilton. Un grand athlète, oui, mais aussi un individu singulier et intrigant, qui n’hésite pas à utiliser son importante tribune pour des causes qui lui tiennent à cœur. Je ne manquerais pas de sujets si je passais une soirée à lui jaser. Dans un autre ordre d’idées, qui n’aimerait pas passer une soirée avec Roger Federer ? J’ai eu l’occasion de lui poser quelques questions lorsque je l’ai croisé au Grand Prix de Miami, l’été dernier, mais je m’imagine bien partager quelques bières avec cet athlète à la classe inégalée. Et puis il y a Gilles Villeneuve, évidemment. Ce serait un honneur de discuter avec ce grand athlète mort bien trop tôt.

Simon-Olivier Lorange

PHOTO ARCHIVES REUTERS

Mario Lemieux

Maurice Richard et Mario Lemieux, assurément. Personne n’incarne davantage pour moi l’idée d’un héros. Le premier pour ses accomplissements et tout ce qu’il incarne pour le Québec francophone, évidemment. Et le deuxième parce qu’il a été, tout simplement, le meilleur joueur de l’histoire de la LNH. Je suis navré pour ceux qui pensent le contraire, on ne s’entendra pas. Mon travail me donne l’occasion de couvrir les exploits d’athlètes exceptionnels – Sidney Crosby, Connor McDavid, Nathan McKinnon, Kale Clague… –, mais personne ne m’impressionnera jamais autant que le Magnifique m’impressionnait dans les années 1990 et encore à son retour au début des années 2000. Dans le cadre d’un souper distinct, j’inviterais probablement Henrik Lundqvist, seulement pour lui demander ce que je devrais faire pour devenir lui.

Jean-François Téotonio

PHOTO MARK J. TERRILL, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Kobe Bryant

À l’heure de l’apéro, quoi de mieux qu’un bon verre de vin avec le regretté Kobe Bryant ? On ne serait assis que depuis quelques minutes qu’il commencerait à philosopher sur sa mentalité de gagnant. Je serais tellement concentré à boire ses paroles que j’en oublierais probablement de déguster mon verre de rouge. Pour souper, j’irais manger du barbecue coréen avec Son Heung-min, joueur étoile de Tottenham. Son est l’un des footballeurs les plus souriants, courtois et sympathiques qui soient. Il me semble qu’une soirée en compagnie du Sud-Coréen, à partager une bonne bouteille de soju, devant un gril dont émanent des odeurs à faire saliver, constituerait deux heures bien investies. Une petite marche de santé s’imposerait ensuite, qui culminerait avec un arrêt à la crémerie du coin. Pourquoi ne pas partager un moment léger avec la toujours très rigolote Marianne St-Gelais ? Jamais une entrevue de la patineuse de vitesse olympienne n’a été monotone. C’est généralement signe d’une personne au caractère de bon vivant. Et quand on se délecte d’une crème glacée, artisanale ou pas, on veut généralement la consommer le sourire au visage. Avec Marianne St-Gelais, c’est pas mal une garantie.

Appel à tous

Et vous, quels sont les trois athlètes (morts ou vivants) que vous inviteriez à passer une soirée et pourquoi ?

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