La majorité des nouveaux cas touchent des gens non vaccinés

Les trois quarts des nouveaux cas de COVID-19 se déclarent chez la population n’ayant pas encore été vaccinée, a affirmé lundi après-midi le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé. Les données permettent également de constater que les gens ayant contracté la maladie sont moins susceptibles de se faire vacciner.

« En ce moment, 75 % des cas et plus qu’on a, c’est parce que les gens ne sont pas vaccinés. Il faut se protéger », a dit le ministre en conférence de presse à Vaudreuil, lundi.

En date du 14 juin, 68 % des Québécois et 79 % des 12 ans et plus avaient reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID-19.

Nathalie Grandvaux, directrice du Laboratoire de recherche sur la réponse de l’hôte aux infections virales du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), se dit très satisfaite et fière de la réponse des Québécois. « Il reste à aller chercher les deuxièmes doses avec le même enthousiasme », dit-elle.

« Actuellement, on est la nation qui a le meilleur taux de vaccination avec une première dose dans le monde. Les Québécois croient au vaccin et vont se faire vacciner », se réjouit la Dre Marie-France Raynault, chef du département de médecine sociale et préventive du CHUM.

Les jeunes en retard

Le ministre Dubé a invité les jeunes de 18 à 29 ans à se faire immuniser. « J’ai encore 200 000 personnes qui sont entre 18 et 30 ans pour qui on n’a pas encore atteint le 75 % [de couverture vaccinale], dit le ministre. […] J’aimerais que tout le monde se fasse vacciner. On a besoin qu’ils le fassent maintenant pour la première dose pour qu’on ait le temps d’avoir huit semaines pour qu’ils puissent se faire vacciner pour une deuxième dose en août. »

La Dre Raynault indique qu’il y a des jeunes de 18 à 29 ans qui ont été très malades, qui ont été hospitalisés, qui ont des séquelles.

« Il faudrait rappeler aux jeunes qu’au-delà du geste altruiste de se faire vacciner sur lequel on insiste beaucoup, ils ne sont pas à l’abri de développer des symptômes de COVID longue qui sont très pénibles à long terme », renchérit Roxane Borgès Da Silva, professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal.

À 65 %, le taux de vaccination des 18 à 29 ans est le plus faible parmi les différents groupes d’âge. En comptant les rendez-vous pris, les 12 à 17 ans devraient dépasser une couverture de 73 %. Les 80 à 84 ans affichent le taux le plus élevé, à 93 %.

Mme Grandvaux rappelle que les jeunes ont un rôle majeur à jouer dans le contrôle de la pandémie. « La transmission passe par eux et tant qu’il y aura de la transmission, nous ne serons pas complètement sortis de cette situation », affirme-t-elle.

Les personnes infectées moins vaccinées

Par ailleurs, les données de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) permettent de constater que les gens ayant contracté la COVID-19 semblent moins enclins à se faire vacciner. En effet, 166 425 personnes ayant eu un diagnostic positif ont reçu une dose de vaccin à ce jour. Or, on compte un peu plus de 340 000 Québécois de 12 ans et plus ayant contracté la maladie depuis le début de la pandémie. Du nombre, environ 67 000 ont eu la COVID-19 dans les trois derniers mois et doivent donc attendre pour recevoir leur dose.

En retenant uniquement les 275 000 personnes ayant eu la COVID-19 et qui sont admissibles à la vaccination, les données permettent ainsi de constater que leur taux de vaccination est de 60 %. C’est en deçà du taux de 78,8 % affiché chez les Québécois de 12 ans et plus.

« C’est important de leur rappeler qu’avec les différents types de variants qui circulent et qui émergent, ils ne sont pas à l’abri de rattraper la COVID-19. »

— Roxane Borgès Da Silva, professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal

La vaccination protège contre les différents variants et donne une immunité plus forte que l’infection naturelle, selon plusieurs études, ajoute Mme Grandvaux.

L’INSPQ a indiqué à La Presse « qu’il est encore trop tôt pour émettre des conclusions quant à la couverture vaccinale des personnes ayant contracté la COVID ».

Rappelons que le Québec a décidé que les personnes ayant eu la COVID-19 n’avaient besoin que d’une dose de vaccin pour être considérées comme « adéquatement vaccinées ».

Un bilan en vert

Par ailleurs, le bilan COVID du Québec a continué de s’améliorer. La province a même renoué avec le vert, lundi : les 123 nouveaux cas rapportés ont fait passer le taux de propagation du coronavirus sous le plus bas seuil d’alerte.

Depuis lundi, le Québec rapporte en moyenne 1,9 nouveau cas par 100 000 habitants, soit légèrement en bas du seuil minimal d’alerte fixé par le gouvernement. L’automne dernier, Québec avait établi que les régions affichant moins de 2 nouveaux cas par 100 000 habitants se trouvaient en zone verte. Au-delà de ce seuil, les régions se trouvaient en jaune (de 2 à 6), en orange (de 6 à 10) ou en rouge (plus de 10). C’est la première fois depuis le début de la deuxième vague, au début du mois de septembre 2020, que le taux de propagation passe en zone verte.

Le Québec a franchi ce seuil alors que les mesures sanitaires ont graduellement été abaissées lundi, la majorité des régions devant dorénavant suivre les règles de la zone jaune.

Le Québec a rapporté par ailleurs un décès supplémentaire lundi, portant la moyenne quotidienne à trois. Celui-ci est survenu à Montréal.

Par ailleurs, les hospitalisations étaient en léger recul. On recense 214 personnes hospitalisées en raison de la COVID-19, soit une de moins que la veille. Du nombre, 54 se trouvent aux soins intensifs, soit 4 de moins que la veille.

La frontière Québec-Ontario sera rouverte mercredi

La frontière entre le Québec et l’Ontario sera complètement rouverte mercredi. Cet assouplissement signifie notamment la fin des contrôles sporadiques des policiers sur les routes pour limiter les déplacements non essentiels entre les deux provinces. Cela signifie aussi que les gens qui arrivent de l’Ontario et qui viennent au Québec pour regagner leur résidence principale n’auront plus à respecter une quatorzaine après leur arrivée. La frontière avait été fermée le 19 avril, notamment pour éviter la propagation des variants de la COVID-19. La réouverture s’appliquera à toute personne désirant circuler entre les deux provinces, « sans exception », indique le cabinet de la ministre québécoise de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault.

— La Presse Canadienne

Alberta

Une loterie pour inciter à la vaccination

Le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, a estimé que 48 000 résidants supplémentaires de sa province devaient recevoir une première dose de vaccin contre la COVID-19 pour qu’il puisse abolir les mesures sanitaires. Il espère que son nouveau plan de loterie sera un incitatif suffisant. Lundi, M. Kenney a annoncé les détails de trois loteries de 1 million chacune qui auront lieu cet été. Il a affirmé avoir demandé au ministre de la Santé, Tyler Shandro, de concevoir un programme incitatif il y a un mois, sachant que la demande pour les premières doses allait chuter. Presque 69 % de la population admissible en Alberta a reçu au moins une dose de vaccin. Deux semaines après avoir atteint le plateau de 70 %, la province planifie de lever presque toutes ses mesures sanitaires. La première loterie de 1 million sera tenue le jour où les restrictions seront allégées, probablement à la fin du mois de juin ou au début du mois de juillet.

— La Presse Canadienne

Variant Delta

Le vaccin de Pfizer efficace à 88 %

Le vaccin de Pfizer demeure efficace à 88 % contre le variant Delta, aussi connu comme B.1.617 ou variant indien, selon une nouvelle étude américaine. La même équipe de l’Université du Texas avait déjà montré qu’il est aussi efficace contre d’autres variants. « Comme pour les autres variants, le vaccin produit des anticorps ayant une vraiment moins bonne capacité de neutralisation, mais concrètement dans la vraie vie l’efficacité est presque identique », explique Pei-Yong Shi, auteur principal de l’étude publiée lundi dans la revue Nature. « Il y a donc d’autres mécanismes de réponse immunitaire contre le SARS-CoV-2 », le coronavirus responsable de la COVID-19. L’étude de Nature cite notamment une étude montréalaise sur ces autres mécanismes de réponse immunitaire. L’auteur de cette étude montréalaise, Andrés Finzi, de l’Université de Montréal, estime « très encourageante » cette étude texane. « Les vaccins ciblent une grande région du SARS-CoV-2, ce qui explique probablement pourquoi la réponse immunitaire est encore bonne avec les variants », dit M. Finzi.

— Mathieu Perreault, La Presse

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