Univers PME

Dyze Design fait bonne impression et recueille 2 millions

Les fondateurs de Dyze Design, fabricant de composants pour l’impression 3D, n’auraient pas été plus heureux s’ils avaient réussi à imprimer de l’argent. 

Ils viennent d’ailleurs d’en faire apparaître un beau paquet.

La jeune entreprise de Longueuil a réussi son premier tour de financement, qui lui a permis de réunir 2 millions de dollars.

« On ne peut pas être plus fiers de ce qu’on vient d’accomplir », lance Simon Duchaine, directeur du marketing et des ventes chez Dyze Design, qui souligne la difficulté de faire valoir le potentiel d’une entreprise en technologie concrète plutôt que numérique.

Dyze Design conçoit et fabrique des systèmes d’extrusion pour imprimantes 3D. Elles crachent un long filament de polymère, qui s’étage et s’enroule pour former des pièces simples ou complexes.

En industrie, c’est ce qu’on appelle de la fabrication additive.

500 °C 

Dans un marché en forte croissance et à forte concurrence, les extrudeuses de Dyze Design se signalent par leur qualité, leur vitesse et leur capacité à travailler à 500 °C avec des polymères de haute technologie, explique Simon Duchaine. « Nos produits sont résistants à l’abrasion. Avec eux, on peut imprimer des polymères renforcés de carbone ou de fibre de verre, pour les secteurs de pointe. »

Son modèle Typhoon déroule, chauffe et dépose des filaments préfabriqués.

Le système Pulsar, pour sa part, n’est ni plus ni moins qu’une extrudeuse mobile qui fait fondre des granules thermoplastiques pour produire un fil. Sa capacité à extruder un filament de plus grand diamètre est mise à profit dans le modelage de pièces qui peuvent atteindre 1 m3 de volume, pour l’industrie automobile, par exemple.

Le cœur du problème

Dyze Design trouve son origine dans l’intention de son directeur de la recherche et développement, Philippe Carrier, alors étudiant en génie et musicien amateur, de se fabriquer une batterie aux formes non conventionnelles.

Il s’est procuré à cet effet une imprimante 3D chinoise, qui n’a pas rempli ses promesses.

« Il a tout analysé pour se rendre compte que le cœur de l’imprimante, le système d’extrusion, n’était pas très bon, raconte Simon Duchaine. Il s’est mis à concevoir son propre système. »

Qui fonctionnait à merveille, celui-là.

Il faut battre l’affaire pendant qu’elle est chaude, s’est dit le batteur.

Avec son frère Jean-Sébastien Carrier, son collègue Maxence Gélinas-Guy et son colocataire Simon Duchaine, il a fondé Dyze Design en juin 2015.

Voir plus gros

Les associés ont d’abord voulu s’adresser aux consommateurs qui utilisaient une petite imprimante 3D à domicile, mais ils se sont vite aperçus que la qualité de leur matériel le destinait au marché industriel, plus lucratif.

Avec de la publicité ciblée sur l’internet et la visite de nombreuses foires spécialisées, ils ont pu trouver de nombreux fabricants d’imprimantes 3D intéressés par leur technologie.

L’entreprise a septuplé son chiffre d’affaires depuis sa fondation.

Dyze Design compte maintenant 25 employés, dont les deux tiers se consacrent à la recherche et au développement.

Ses appareils sont distribués dans une cinquantaine de pays et sont utilisés par 25 fabricants d’imprimantes 3D.

Parmi ceux-ci, on compte l’italien Roboze, l’américain Filament Innovations… et le montréalais AON3D. En septembre dernier, AON3D avait lui aussi annoncé une levée de fonds de 14,4 millions. Ses imprimantes 3D à haute température serviront à fabriquer les premières pièces imprimées en 3D à se poser sur la Lune, avec la mission Peregrine d’Astrobotic, prévue en 2022.

De l’argent et des mentors

Ces percées nourrissent l’ambition de Dyze Design, qui « se voit un peu comme le Intel Inside des imprimantes 3D ».

C’est ici qu’intervient l’apport financier que ses fondateurs viennent d’obtenir d’ACET Capital, Boréal Ventures, Développement économique de l’agglomération de Longueuil et un groupe d’investisseurs privés.

« On est entourés de partenaires qui partagent notre vision », commente Simon Duchaine. « L’argent, c’est une chose, mais on voulait aussi aller chercher des mentors. »

Cette impulsion les aidera à accélérer le développement de leurs produits, accentuer leur présence aux États-Unis et en Europe, et renforcer leur stratégie de propriété intellectuelle.

Nicolas Duvernois plonge dans la bière sans alcool

Les esprits se rencontrent, l’un distillé, l’autre non. Nicolas Duvernois, président de Duvernois Esprits créatifs, fabricant de Pur Vodka, vient d’acquérir la microbrasserie Le BockAle, spécialisée dans les bières sans alcool. C’est la conclusion d’une idylle dont l’éclat avait d’abord brillé dans l’œil d’un certain dragon. En avril dernier, Nicolas Duvernois avait fait l’offre la plus importante de l’histoire de l’émission, soit 1 million pour 20 % de la microbrasserie, alors que les propriétaires demandaient 500 000 $ pour 10 %. Son président et cofondateur Michael Jean cherchait alors conseils et investissements pour s’attaquer au marché anglophone, au moment où les bières sans alcool connaissent un succès croissant en Amérique du Nord. La synergie entre MM. Duvernois et Jean s’est ensuite affermie, au point que l’investisseur a bonifié son offre, jusqu’à acquérir l’entreprise. Des investissements importants sont prévus au cours des prochaines années pour agrandir et moderniser les installations de la microbrasserie de Drummondville.

Répétons-le : les PME sont optimistes

Trois fois plutôt qu’une. Les sondages qui clament l’optimisme des propriétaires de PME se sont multipliés, depuis une semaine. Publiée le 12 octobre, une enquête menée pour Bureau en gros a montré que 82 % des propriétaires de petites entreprises sont optimistes quant à leurs perspectives d’avenir. Le lendemain, KPMG a indiqué que 92 % des PME canadiennes prévoyaient connaître une croissance au cours des trois prochaines années. Le même jour, un rapport de la Banque Scotia, qui disait lui aussi que l’optimisme des entrepreneurs était en hausse, a révélé que 58 % des petites entreprises canadiennes affirment que leur situation est identique ou meilleure qu’avant la pandémie. Particularité : ce rapport jette un éclairage sur les entrepreneurs noirs, autochtones et de couleur (PANDC), dont 31 % ont constaté une amélioration de leur rendement par rapport à la situation observée avant la pandémie. C’est une proportion deux fois plus élevée que chez leurs collègues « non PANDC », avec 14 %.

Progesys entraîne une firme brésilienne dans sa danse

La firme lavalloise Progesys, spécialisée en gestion de projets, vient d’en mener un autre à bien : elle a acquis son pendant brésilien Acttio, situé à Belo Horizonte. Fondée en 2003 par son président Riad Faour, Progesys possédait des antennes au Canada, aux États-Unis, aux Émirats arabes unis, à Oman, en Malaisie et en Indonésie. L’entreprise a contribué à la livraison d’une centaine d’installations industrielles dans plus de 30 pays. L’acquisition d’Acttio est la première percée de Progesys au sud du continent nord-américain. Les deux entreprises conjuguent leurs efforts pour atteindre leurs « objectifs ambitieux de croissance en Amérique latine », selon Riad Faour. Progesys emploie 78 personnes au Québec et une cinquantaine d’autres à l’étranger. Acttio ajoute 22 employés à cet effectif. La firme brésilienne, qui porte désormais le nom de Progesys Acttio, sera dirigée par sa présidente-directrice générale Juliana Junqueira.

1 000 000

C’est la cagnotte (en dollars américains, s’il vous plaît) qu’a remportée Aifred Health avec sa deuxième place au tour final du concours d’innovation en intelligence artificielle IBM Watson AI XPRIZE. Elle était la seule entreprise canadienne en lice. Fondée en 2017 par des diplômés de l’Université McGill, la jeune pousse montréalaise a créé une plateforme qui utilise l’intelligence artificielle pour aider médecins et psychiatres à prescrire plus rapidement le meilleur remède contre la dépression.

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