Culture jeunesse

De 6 à 12 ans

Ce n’est pas tous les jours que les jeunes âgés de 6 à 12 ans sont invités dans une galerie d’art. C’est pourtant ce que propose le Centre Clark, qui organise un atelier d’art participatif en compagnie de l’artiste Jean-Philippe Luckhurst-Cartier.

À la bibliothèque Mordecai-Richler, le 24 mars, à 14 h

— Jean Siag, La Presse

Pour les tout-petits

S’alléger le cœur

Souvent, Alice se réveille le cœur battant, parce que ses parents se disputent. Puisque les chicanes de grands ne regardent pas les enfants, Alice n’en parle pas. Elle ramasse des cailloux, à qui elle confie ses soucis. Heureusement que les cailloux peuvent ensuite être lancés sur l’eau, pour faire des rebonds… Touchant, cet album permet aux enfants de nommer leurs émotions et de comprendre l’importance du défoulement. Prix Cécile-Gagnon 2017, pour une première œuvre de fiction pour la jeunesse.

— Marie Allard, La Presse

Des roches plein les poches, texte de Frédérick Wolfe, illustrations de Marie-Ève Tremblay, éditions Fonfon. Dès 4 ans.

Merci à Marilou Bernier, de la librairie Carcajou de Rosemère, pour cette suggestion.

Chic, de la soupe !

La soupe aux lentilles de l’oncle Germain est délicieuse. Par contre, il y a plein de trucs bizarres qui flottent dedans. Pour expliquer avec quels ingrédients on concocte une telle soupe, le grand frère joue aux devinettes. Non, les lentilles ne poussent pas sur le dos des crapauds. Mais oui, le céleri pousse dans le potager. Ce livre ouvre l’appétit, et c’est tant mieux, car on trouve une recette à la toute fin.

— Isabelle Audet, La Presse

La soupe aux lentilles, texte de Carole Tremblay et illustrations de Maurèen Poignonec, éditions La courte échelle. Dès 4 ans.

Avoir son lion à soi

Caro emménage dans une grande maison, où elle se sent seule. Elle y rencontre le lion blanc, qui se fond dans les murs immaculés, ne laissant voir que ses yeux et son museau. Parfait pour une partie de cache-cache ! Un album doux, sur un ami imaginaire qui aide une fillette à aller vers les autres en toute confiance.

— Marie Allard, La Presse

Le Lion blanc, texte de Jim Helmore, illustrations de Richard Jones, éditions Comme des géants. Dès 4 ans.

Le bonheur de se déconnecter

Blip adore être branché à l’ordinateur. Il peut s’amuser avec des jeux vidéo, écouter de la musique et explorer toutes sortes d’univers pendant toute la journée. Voilà qu’un jour, une panne d’électricité le surprend. Blip se retrouve… à l’extérieur. Il y découvrira un monde encore plus vaste et trépidant. L’approche est légèrement moralisatrice, mais le message passe : les écrans, c’est bien, mais jouer dehors, c’est mieux !

— Isabelle Audet, La Presse

Débranché, Steve Antony, éditions Scholastic. Dès 4 ans.

Pour les enfants

Le bruit des souvenirs

Antonin et sa sœur Ludivine retournent dans la maison qui a bercé leur enfance. Une fois arrivés au 273, rue Poupart, ils réagissent différemment. Ludivine s’extasie et évoque mille et un souvenirs. Antonin, lui, s’attriste de ne rien ressentir. Jusqu’à ce qu’il pose la main sur la rampe d’escalier et que les souvenirs jaillissent. Ce livre n’a pas d’âge. Il suffit d’avoir un cœur d’enfant pour en apprécier la poésie.

— Isabelle Audet, La Presse

La maison sonore, texte de Simon Boulerice et illustrations d’Arassay Hilario Reyes, éditions Québec Amérique. Dès 10 ans.

Pour initier aux contes québécois

Un beau cheval noir, musclé et vaillant, vient aider les ouvriers qui peinent à construire l’église de Trois-Pistoles. Après plusieurs mois de labeur, alors qu’il ne reste qu’une pierre à poser au clocher, le curé la lance dans le fleuve de toutes ses forces. Pourquoi ? Ce petit livre, abondamment illustré, permet d’initier les enfants aux légendes d’autrefois. Utile, parce qu’aujourd’hui comme hier, il faut se méfier des offres trop belles pour être vraies.

— Marie Allard, La Presse

Le cheval noir de Trois-Pistoles, texte de Martine Latulippe, illustrations d’Yves Dumont, collection Les p’tits classiques, éditions Auzou. Dès 4 ans (avec parent) ou 6 ans (seul).

Le retour de Notdog

Notdog, c’est un chien laid mais futé, qui forme une équipe d’enquêteurs avec les enfants Agnès, Jocelyne et John. Ça vous dit quelque chose ? Normal, le premier roman mettant en vedette Notdog a été publié en 1987 ! Dans ce 19e tome, il faut retrouver Étincelle, un cheval disparu. L’humour et les personnages truculents – le motard Bob Les Oreilles Bigras, Steve de chez Steve La Patate, le maire Michel, etc. – sont de retour. À faire lire aux enfants d’aujourd’hui, qui seront sans doute jaloux de la liberté accordée à ceux du roman.

— Marie Allard, La Presse

Notdog et le cheval de feu, tome 19, texte de Sylvie Desrosiers et illustrations de Daniel Sylvestre, éditions La courte échelle. Dès 9 ans.

Le chat qui ne savait pas sauter

Babette vit entourée de plusieurs animaux. Le chat Filou, le chien Mollo et le perroquet Chipie. Mais voilà qu’un chat à la queue ronde se faufile chez elle un soir de tempête. Pas question de le garder, puisque le Colonel, allergique aux chats, ne pourrait supporter un deuxième félin dans le manoir. Babette tente tout de même de garder le chat avec elle… jusqu’à ce qu’il disparaisse ! Les phrases courtes permettent aux jeunes lecteurs de suivre l’histoire aisément.

— Isabelle Audet, La Presse

Babette et le chat à la queue ronde, Sylvie Desrosiers et Rémy Simard, éditions Cheval masqué. Dès 7 ans.

Pour les ados

Pardonner à son père

Adrien, 16 ans, passe l’été à travailler au dépanneur et à promener des chiens. Jusqu’à ce que son père, avec qui il a coupé le contact depuis quelques années, l’invite à Toronto, où il vit désormais. Ce père, il le déteste. Un roman court, mais fort, sur la difficulté de pardonner, particulièrement à l’adolescence. Puissant et touchant.

— Marie Allard, La Presse

Le garçon aux chiens, de Linda Amyot, éditions Leméac. Dès 13 ans.

L’adolescente qui voulait être spéciale

Lilie rêve de voyager loin, loin de la froideur de ses parents. Le meilleur moyen pour elle de s’échapper : devenir une virtuose de la flûte traversière. Voilà pourquoi elle répète inlassablement de son instrument. Heureusement qu’il y a son meilleur ami Émile pour lui changer les idées, son professeur de musique qui croit si fort en elle… et peut-être aussi Alexis, qui lui fait trembler les rotules ! Lilie remportera-t-elle le concours de Vancouver ? Un roman sensible et magnifiquement bien écrit.

— Isabelle Audet, La Presse

Lilie – L’apprentie parfaite (Tome 1), Samuel Larochelle, éditions Druide. Dès 13 ans.

Bandes dessinées et documentaires

Les Chevaliers d’Émeraude en bédé

La reine de Shola confie sa fille au roi d’Émeraude. Cette enfant à la peau mauve devra être protégée par les Chevaliers d’Émeraude, car elle est recherchée par l’Empereur noir. Plus de trois millions d’exemplaires de la série des Chevaliers d’Émeraude, de la Québécoise Anne Robillard, ont été vendus. Cette adaptation en bande dessinée est décevante, car on a l’impression de survoler les aventures des Chevaliers, auxquels on ne s’attache pas. Que dire des dessins, détaillés, mais d’une laideur… À réserver aux fans de heroic fantasy.

— Marie Allard, La Presse

Chevaliers d’Émeraude, épisode 1 : Wellan, d’Anne Robillard et Tiburce Oger, éditions Michel Lafon. Dès 12 ans.

Dessine-moi un documentaire sur les ours

Il existe huit espèces d’ours sur la Terre. Ce documentaire illustré les présente toutes, avant de s’attarder à l’ours noir, au brun et au blanc. On y apprend que sous sa fourrure blanche, l’ours polaire a une peau noire qui lui permet d’absorber les rayons du soleil. Quant au grizzly, il peut manger jusqu’à 20 000 calories par jour, de préférence de source végétarienne ! Relu par une biologiste, ce documentaire est aussi joli qu’intéressant. Au poil.

— Marie Allard, La Presse

Ours brun, blanc, noir, texte et illustrations de Pascal Girard, Les Éditions de la Pastèque. Dès 7 ans.

Des questions… et des réponses

Ce n’est pas parce qu’on est adolescent que, soudain, on ne se pose plus de questions. Bien au contraire ! Le livre Pourquoi les bananes sont-elles courbées ? est tout indiqué pour les jeunes (et leurs parents !) qui ont la curiosité bien aiguisée. Pourquoi la pluie ne goûte-t-elle pas le sel ? En fait, la pluie est salée, mais trop peu pour qu’on en perçoive ce goût. Et pourquoi salue-t-on quelqu’un en levant la main ? Parce qu’il y a longtemps, c’était le moyen de démontrer qu’on n’avait pas d’arme. Au total, ce petit guide sympathique répond à plus de 250 questions de ce genre sur absolument tous les sujets.

— Isabelle Audet, La Presse

Pourquoi les bananes sont-elles courbées ?, de Jean-Basptiste Giraud, éditions Guy Saint-Jean. Dès 10 ans.

L’espace sens dessus dessous

Saviez-vous qu’après avoir passé 437 jours dans l’espace, le cosmonaute Valeri Poliakov a grandi de plusieurs centimètres ? Ou encore que le premier être vivant d’origine française à être allé dans l’espace était… Hector le rat ? Et qu’il a été suivi par Félicette la chatte et Martine la guenon ? Parce que la vie dans l’espace dépasse parfois les limites de notre imagination, le livre 50 questions loufoques sur l’espace captivera sans aucun doute les scientifiques en herbe.

— Isabelle Audet, La Presse

50 questions loufoques sur l’espace, éditions Fleurus. Dès 8 ans.

Stéphanie Lapointe

L’art de survivre à son adolescence

Après la chanson, le cinéma, puis la télé, Stéphanie Lapointe se lance dans la littérature jeunesse avec Fanny Cloutier, le premier d’une série de trois romans pour ados. Quatre questions à une auteure à la plume accrocheuse, au ton juste et au talent évident.

Pourquoi écrire ?

« L’écriture est un peu un accident de parcours, répond-elle. Mais dans l’univers des mots, je me suis toujours sentie chez moi. C’est un sentiment que je n’ai jamais ressenti en musique ou sur un plateau de tournage. » Ce n’est pas sa première incursion dans le monde de la littérature. Après le collectif Casting (2015) et Grand-père et la Lune (2016), la gagnante de Star Académie (2004) avait toutefois envie de mener à bien son propre projet. D’où ce roman, à mi-chemin entre le journal intime et le scrapbook, qui nous plonge dans la vie d’une jeune fille de 15 ans, obligée de déménager, de changer de ville, d’école, bref, de vie. Un récit truffé de rebondissements surprenants, avec un soupçon de suspense et beaucoup d’émotions.

Pourquoi écrire pour les ados ?

« Parce que c’est un public qui me plaît et pour lequel j’aime travailler. C’est un public intransigeant et vrai, dit-elle. Et puis parce que c’est l’étape des premières blessures, des premières déchirures, ça me touche beaucoup. » On devine que ses souvenirs d’ado ne sont pas bien loin. « Je me souviens encore, enchaîne-t-elle, j’avais l’impression que je ne m’en sortirais jamais à l’adolescence. Que ça ne finirait jamais, ce microclimat de l’école secondaire… » Ce sentiment constant d’être « déraciné » est aussi le prétexte de son roman (et des deux à venir) : « Parce que pour moi, c’est vraiment ça l’adolescence, le fait d’être déraciné et de devoir constamment s’adapter. »

Son inspiration ?

« Quand j’étais jeune, je voulais faire des scrapbooks. J’avais des livres dans lesquels je collais toutes sortes de choses », confie-t-elle. Après discussions avec son éditeur (les Malins), c’est exactement ce sur quoi ils se sont donc alignés : un livre en couleurs, texturé, illustré, avec toutes sortes de pages à déplier. Quant au côté « journal », Stéphanie Lapointe avoue aussi avoir été très marquée dans sa jeunesse par Le Journal d’Anne Frank. « C’est extrêmement sérieux, mais reste que c’est le journal d’une petite fille. Et moi, ça me plaisait, lire quelqu’un de mon âge. »

Fanny, c’est elle ?

« Elle me ressemble beaucoup, avoue l’auteure. Petite fille, j’étais très rebelle, fâchée. Je voulais toujours sortir du cadre. » Du coup, elle sait aussi que s’il y a un âge où l’on se sent seul, c’est bien à l’adolescence. D’où ce souci, toujours, d’écrire pour ce public sensible. « Parce que moi, s’il y a quelque chose qui m’a aidée à l’adolescence, c’est bien la lecture », conclut-elle.

Fanny Cloutier ou l’année où j’ai failli rater mon adolescence

Stéphanie Lapointe

Les éditions les Malins

363 pages

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