Projet Collecteur

Des peines de 15 à 30 mois de prison pour des courriers d’argent sale

Deux autres individus arrêtés en possession de centaines de milliers de dollars à l’issue d’une importante enquête de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) sur de présumés recycleurs d’argent sale en 2019 ont pris le chemin de la prison ces derniers jours.

Éric Bradette, 39 ans, et Victor Vargotskii, 59 ans, ont été respectivement condamnés à 15 mois et à 30 mois d’emprisonnement après avoir plaidé coupable à des chefs de trafic d’argent criminellement obtenu ou de recyclage de produits de la criminalité.

Ils avaient été arrêtés dans le cadre du projet Collecteur par lequel la GRC a démantelé un réseau sophistiqué de recyclage des produits de la criminalité établi à Toronto.

Selon la GRC, des courriers apportaient aux responsables du réseau, dans des sacs, de fortes sommes d’argent comptant qui provenaient du trafic de drogues ou d’autres activités illicites. L’argent transitait ensuite par des bureaux de change et de faux transferts étaient réalisés vers Dubaï, aux Émirats arabes unis, en Iran, au Liban, aux États-Unis et en Chine.

Les sommes étaient par la suite mises à la disposition de fournisseurs de cocaïne du Mexique et de la Colombie, pour l’exportation de drogues vers le Canada, ou revenaient au pays sous des formes légitimes tels des traites bancaires ou des chèques. Jamais les piles d’argent remises au réseau au début du stratagème ne quittaient le Canada.

Selon des déclarations sous serment à l’appui de mandats de perquisition divulguées en cour, les présumés recycleurs auraient entre autres simulé la production de neuf millions de boîtes d’ailes de poulet dans le but de fabriquer de fausses factures et de justifier des transferts de millions de dollars dans des comptes enregistrés à l’extérieur du pays.

Rôle essentiel

« La conduite de l’accusé est répréhensible et doit être dénoncée, même si le crime peut paraître anodin », a déclaré le juge Pierre Labelle, de la Cour du Québec, en condamnant Éric Bradette mardi, au palais de justice de Montréal. Le juge a souligné le rôle essentiel joué par les courriers d’argent « qui accroissent la capacité des organisations criminelles à faire bouger des sommes importantes et à poursuivre leurs activités ».

Bradette n’a aucun antécédent criminel, mais compte parmi ses proches un ancien membre des Hells Angels. Le juge a souligné ce lien avec un criminel en disant que cela le « chicotait ». Rien toutefois dans la preuve ne permet d’établir un lien entre cet individu, ou les Hells Angels, et une somme de 275 000 $ saisie dans un sac de recyclage que Bradette aurait remis à un trafiquant de drogues durant l’enquête de la GRC.

Quant à Vargotskii, un ancien entraîneur du combattant Georges St-Pierre qui n’a lui non plus aucun antécédent criminel, on l’a vu remettre à quatre reprises des sacs d’argent à celui qui est soupçonné d’être la tête dirigeante du réseau de recycleurs en Ontario, entre octobre 2017 et mars 2018.

Lors d’une perquisition effectuée en mars 2018, les limiers ont retrouvé chez lui un sac d’épicerie contenant plus de 310 000 $.

Mais lors du ratissage de février 2019, il avait quitté le Canada et ce n’est que 19 mois plus tard que Vargotskii a été arrêté en Argentine, après avoir fait l’objet d’une notice rouge d’Interpol.

Les 310 000 $ trouvés chez lui ont été confisqués au profit du Procureur général du Canada.

Au cours des derniers mois, trois autres courriers d’argent arrêtés dans l’enquête Collecteur ont plaidé coupable : Sergio Violetta Galvez a été condamné à 20 mois d’emprisonnement à purger dans la collectivité, Gary Maybee a reçu une peine de deux ans moins un jour à purger dans la collectivité et Sorin Ehrlich est toujours en attente de sa peine.

Les présumés recycleurs, ou têtes dirigeantes du réseau, sont toujours accusés devant les tribunaux. Leur procès pourrait avoir lieu au début de l’an prochain.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.

Future usine de production de vaccins

Moderna arrive au Canada

C’est confirmé : la société de biotechnologie Moderna s’installera au Canada. Elle souhaite y ouvrir un centre de recherche et une usine de production de vaccins d’ici 2024.

« Nous avons conclu, il y a de ça quelques jours, un protocole d’entente avec Moderna, pour construire au Canada un établissement à la fine pointe de la technologie pour la fabrication de vaccins ARN messager qui pourra nous assister en cas de pandémie et permettre aux Canadiens et aux Canadiennes d’être plus résilients », a déclaré le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, en conférence de presse mardi matin.

Le Canada devient le premier pays où Moderna décide de s’installer après les États-Unis, son pays d’origine.

Le calendrier de construction des nouvelles installations reste encore à finaliser. « Dans les discussions, on parle d’une fin de construction en 2024. La construction devra débuter prochainement », a affirmé le ministre Champagne. Des centaines de millions de dollars seront investis.

La capacité de production est estimée à 30 millions de doses par année au départ. « On prévoit avoir des équipes de jour seulement, et s’il y a une pandémie, on augmentera avec des équipes de nuit et de fin de semaine », a soutenu le PDG de Moderna, Stéphane Bancel. Le directeur envisage d’engager entre 200 et 300 employés lors du démarrage du projet.

À l’heure actuelle, 8 millions de Canadiens ont reçu un vaccin contre la COVID-19 de Moderna.

Possibles installations à Montréal

L’emplacement de la future usine et du futur centre de recherche devrait être annoncé au cours des prochaines semaines, a soutenu Stéphane Bancel. La forte présente du secteur pharmaceutique dans la métropole québécoise pourrait jouer en faveur de Montréal.

« À Montréal, on a 11 universités et 60 collèges. Il y a donc une masse critique d’étudiants qui les attirent. En plus, on fait partie des principaux pôles en sciences de la vie en Amérique du Nord, alors on a beaucoup d’entreprises ici », affirme Stéphanie Doyle, directrice du développement des affaires pour le secteur des sciences de la vie et des technologies de la santé pour les investissements étrangers de Montréal International.

Montréal est également compétitif en matière de coût. « Ça n’a rien à voir avec d’autres grosses villes sur la côte est des États-Unis comme Boston. On est souvent gagnant sur le terme financier », soutient-elle.

Moderna a aussi plusieurs affinités avec Montréal, soutient Mme Doyle. « Leur nouvelle directrice générale vient de Trois-Rivières, le président est un Français et l’annonce a été faite à Montréal, donc on voit qu’il y a des atomes crochus », énumère-t-elle.

De nouveaux remèdes

En plus de son vaccin contre la COVID-19, Moderna compte 24 vaccins et produits thérapeutiques en développement, y compris des vaccins contre la grippe, le VRS, le cytomégalovirus, le Zika et le VIH, en plus de produire des traitements contre les cancers et les maladies cardiaques.

La technologie d’ARN messager permettra ainsi de trouver des solutions et des remèdes à différentes maladies, comme des vaccins contre le cancer, a soutenu le ministre Champagne.

Au cours des sept prochaines années, le Canada prévoit de dépenser 2,2 milliards pour consolider le secteur de la biofabrication et des sciences de la vie, et assurer une meilleure préparation à une nouvelle pandémie.

Réagissant à cette annonce, le Parti conservateur s’est montré peu impressionné. « Justin Trudeau n’a tenu aucune de ses promesses en matière de fabrication nationale de vaccins. Il n’y a aucune raison pour les Canadiens de croire que cette installation sera construite sous le leadership de Trudeau. Nous ne pouvons pas nous permettre d’autres échecs de la part de Justin Trudeau. Le Plan de rétablissement du Canada est le plan détaillé d’Erin O’Toole pour agir pour l’avenir tout en s’associant avec des sociétés pharmaceutiques pour augmenter la production de médicaments essentiels et d’ingrédients pharmaceutiques actifs au Canada », a indiqué Axel Rioux, porte-parole du chef conservateur, dans un courriel à La Presse.

— Avec Joël-Denis Bellavance, La Presse

Pensionnats autochtones

321 millions pour retrouver des lieux de sépulture et aider les survivants

Ottawa — Le gouvernement fédéral s’engage à verser 321 millions en nouveau financement pour des programmes visant à aider les communautés autochtones à retrouver des lieux de sépulture non marqués près d’anciens pensionnats et à soutenir les survivants.

Cette importante annonce survient alors que le premier ministre Justin Trudeau pourrait déclencher bientôt des élections, et le bilan de son gouvernement en matière de réconciliation avec les Autochtones devrait être un enjeu majeur de la campagne.

Le ministre de la Justice, David Lametti, a aussi annoncé mardi qu’il nommerait un « interlocuteur spécial » pour travailler avec les communautés autochtones et les gouvernements afin de proposer des modifications aux lois, politiques et pratiques fédérales liées aux tombes non marquées. En conférence de presse virtuelle, mardi, le ministre Lametti a déclaré que le Canada ne disposait actuellement pas des outils juridiques nécessaires pour faire face aux problèmes complexes posés par la découverte de ces lieux de sépulture non marqués.

« J’admets qu’il y a eu des moments pendant cette période où j’aurais aimé avoir les pouvoirs que certains m’ont attribués à moi et à mon bureau », a-t-il déclaré mardi.

Bouquet de mesures

La ministre des Relations Couronne-Autochtones, Carolyn Bennett, a précisé de son côté que 83 millions seraient ajoutés à un programme existant de 27 millions pour financer les recherches de lieux de sépulture et commémorer la mémoire de ces enfants morts dans les pensionnats fédéraux pour Autochtones.

Mme Bennett a aussi annoncé que le gouvernement créera un comité consultatif national, composé de gardiens du savoir autochtones et d’experts dans des domaines tels que l’archéologie, les sciences judiciaires, la pathologie et la santé mentale. Ce comité devra conseiller les communautés autochtones et le gouvernement sur le délicat travail de localisation des lieux de sépulture.

De son côté, le ministre des Services aux Autochtones, Marc Miller, a annoncé que le gouvernement consacrerait 107 millions pour des programmes visant à fournir des services essentiels « en matière de santé mentale, de culture et d’émotions » pour soutenir la guérison des traumatismes intergénérationnels.

M. Miller a aussi annoncé que le gouvernement fournira 100 millions sur deux ans pour aider les communautés autochtones à gérer les bâtiments des anciens pensionnats, que ces plans prévoient la démolition, la remise en état ou la construction de nouvelles installations dans les réserves « afin que les activités qui se déroulent actuellement puissent se poursuivre ».

Enfin, le ministre du Patrimoine, Steven Guilbeault, a annoncé que le gouvernement mettait de côté 20 millions pour construire un monument national à Ottawa afin de rendre hommage aux survivants des pensionnats « et à tous les enfants qui ont été enlevés à leurs familles et leurs communautés ».

Une initiative « tardive »

Natan Obed, président d’Inuit Tapiriit Kanatami, l’organisation nationale inuite du Canada, a déclaré que le comité pouvait jouer un « rôle très important » en ordonnant au gouvernement et aux communautés autochtones de faire le travail nécessaire pour obtenir « le respect et la dignité de toutes les personnes touchées par cette terrible tragédie canadienne ».

La cheffe nationale de l’Assemblée des Premières Nations, RoseAnne Archibald, a salué l’annonce du gouvernement, même si elle est tardive. « C’est une étape attendue depuis longtemps pour reconnaître les dommages dévastateurs que ces institutions ont eus et continuent d’avoir sur de nombreuses générations de notre peuple », a-t-elle déclaré lors de la conférence de presse.

Elle a déclaré que les pensionnats étaient des « institutions d’assimilation et de génocide » et que le gouvernement canadien ainsi que les Églises ont commis des crimes contre l’humanité dans ces établissements.

David Chartrand, du Ralliement national des Métis, a estimé que ces annonces envoient le message que les questions autochtones sont « une priorité pour le premier ministre, une priorité pour son gouvernement ». Il a également salué l’intention du gouvernement de désigner un interlocuteur spécial.

Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière des Bourses de Facebook et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.

Canicule

Des organismes d’aide en itinérance en état d’alerte

Avec des températures au-dessus des normales depuis quelques jours, des organismes communautaires s’inquiètent pour les personnes sans-abri. Ils demandent à la Ville, aux résidants et aux commerçants d’être indulgents et de leur offrir eau et points de fraîcheur, lorsque cela est possible.

« Quelques minutes à l’intérieur peuvent vraiment faire une différence », souligne Émilie Fortier, directrice des services du campus Saint-Laurent de la Mission Old Brewery. Avec la chaleur accablante des derniers jours, les personnes âgées et celles qui consomment sont en proie aux détresses respiratoire et cardiaque.

Devant le temps chaud qui enveloppe la ville, la Mission Old Brewery et des organismes partenaires sont aux aguets pour les jours à venir. « C’est comme une tempête, précise Émilie Fortier. Souvent, les gens ont peur de l’hiver. Mais en réalité, l’impact des chaleurs est plus grand que le froid sur certains de nos usagers. » En plus des effets physiques, les temps chauds sont rudes pour le vivre-ensemble, précise cette dernière.

Jusqu’à vendredi, un avertissement de chaleur est émis pour la région métropolitaine. Les journées atteindront des valeurs d’humidex de 40. Pas de répit lors des nuits, qui « resteront chaudes et inconfortables avec des minimums près de 20 degrés Celsius », selon Environnement Canada.

Les prochaines semaines seront similaires, note Steven Fliffeder, météorologue à la sensibilisation aux alertes d’Environnement Canada. Si les chaleurs du début de l’été étaient dues au dôme de chaleur de l’Ouest canadien, celles du moment arrivent plutôt des États-Unis, explique ce dernier.

Deux fois plus de coups de chaleur

Dans la dernière semaine, les paramédicaux d’Urgences-santé ont répondu à 14 appels pour des coups de chaleur, rapporte le porte-parole de l’organisme, Stéphane Smith. Ce nombre est deux fois plus élevé que la moyenne répertoriée depuis juin, qui se chiffre à sept par semaine.

Stéphane Smith rappelle les conseils d’usage pour éviter les incidents. « Se réhydrater et éviter les activités physiques intenses, énumère-t-il. Aussi, faire attention à la consommation d’alcool. Ça ne fait pas de bons effets avec la chaleur. »

Le mois avait pourtant débuté avec un temps plus frais que la normale, rappelle Steven Fliffeder. Les Montréalais pourront toutefois souffler durant la dernière semaine d’août, qui s’annonce un peu plus fraîche.

Projet Montréal

Will Prosper sera candidat dans Montréal-Nord

Le documentariste et militant Will Prosper se lancera dans la course à la mairie de Montréal-Nord sous la bannière de Projet Montréal, a rapporté Radio-Canada, mardi. La mairesse de Montréal et cheffe du parti, Valérie Plante, devrait l’annoncer ce mercredi. Il tentera de ravir l’arrondissement à Christine Black, de l’Équipe Coderre pour Montréal, qui avait été élue en 2019 avec près de 69 % des voix. Ancien policier de la Gendarmerie royale du Canada, Will Prosper mène un combat pour exiger plus d’égalité pour les communautés noires et racisées, notamment avec l’organisme Hoodstock. En 2012, il avait tenté de faire le saut en politique provinciale. Québec solidaire l’avait choisi pour briguer la circonscription de Bourrassa-Sauvé. — La Presse

Disparus dans les monts Valin

L’homme décédé, la femme hors de danger

Les deux sexagénaires qui manquaient à l’appel dans le secteur des monts Valin ont été retrouvés, mardi après-midi. Le couple a fait une sortie de route et a été transporté à l’hôpital, où le décès de l’homme a été confirmé. On ne craint pas pour la vie de la femme, selon la Sûreté du Québec. L’accident, survenu près du chalet du couple, aurait vraisemblablement été causé par un malaise. Des recherches étaient en cours depuis lundi en soirée afin de retracer les deux sexagénaires. Selon les informations obtenues, la camionnette du couple aurait d’abord été localisée dans un fossé longeant la route. C’est lorsque la SQ a atteint le véhicule que les policiers auraient constaté que les deux personnes se trouvaient toujours à l’intérieur. L’homme de 62 ans et la femme de 64 ans se dirigeaient vers leur résidence secondaire située près du lac Botte, à environ 90 kilomètres de Saguenay, dimanche, mais leurs proches n’avaient pas eu de nouvelles depuis.

— Le Quotidien

Évincée d’Ensemble Montréal

Une conseillère dénonce son exclusion « cavalière » du parti

Lili-Anne Tremblay, conseillère d’arrondissement de Saint-Léonard, a dénoncé mardi son exclusion « cavalière » du parti de Denis Coderre, après 12 ans de « bons et loyaux services ». Elle accuse Ensemble Montréal d’avoir appliqué une « politique discriminatoire » à son endroit, à quelques mois des prochaines élections municipales. « Est-ce que vous croyez honnêtement que Denis Coderre mérite votre vote quand on agit comme ça avec une élue de son propre parti ? », a fustigé Mme Tremblay. Elle affirme avoir été appelée le 17 juillet par le président du caucus, Francesco Miele, qui l’a informée de son exclusion. M. Miele a répondu que les « ambitions personnelles de Mme Tremblay ne correspondaient pas à la vision de notre équipe de Saint-Léonard ». En juillet, Ensemble Montréal avait présenté l’ancienne commissaire à la commission scolaire de la Pointe-de-l’Île Arij-Abrar El Korbi pour briguer le district Saint-Léonard-Est.

— Henri Ouellette-Vézina, La Presse

Brian Pallister ne se représentera pas en 2023

Le premier ministre du Manitoba, Brian Pallister, a annoncé qu’il ne se représenterait pas aux prochaines élections, dans deux ans. M. Pallister, âgé de 67 ans, a fait ces commentaires mardi lors d’une retraite du caucus progressiste-conservateur, à Brandon. « Après presque 10 ans à la tête du parti et plus de cinq ans comme premier ministre, je crois qu’il est temps qu’un nouveau chef et premier ministre fasse progresser notre province », a soutenu le premier ministre mardi. Les conservateurs de Brian Pallister avaient réussi en 2016 à chasser les néo-démocrates au pouvoir depuis 17 ans au Manitoba. Ils ont reformé un gouvernement majoritaire en 2019. Les prochaines élections, à date fixe au Manitoba, sont prévues en octobre 2023.

— La Presse Canadienne

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