Contrats de déneigement

« On ne se laissera pas avoir », dit Montréal

La Ville de Montréal a décidé de déneiger elle-même les rues d’une partie du centre-ville et de Rosemont, l’hiver prochain, après avoir été surprise par des soumissions trop gourmandes du secteur privé.

Deux appels d’offres ont ainsi été carrément annulés, au début de l’automne. Ce sont les cols bleus qui déneigeront chaussée et trottoirs au cœur du quartier des affaires, par exemple, alors que la tâche était confiée depuis longtemps à des entrepreneurs.

« On veut vraiment envoyer un signal au marché qu’on n’acceptera pas n’importe quel prix exagéré », a affirmé l’élue responsable du dossier, Maja Vodanović, en entrevue téléphonique avec La Presse. « C’est vraiment un message qu’on ne se laissera pas avoir. »

Le plus bas soumissionnaire pour le contrat du centre-ville (entre Atwater et De Bleury) proposait de faire le travail pour 15 millions, alors que la soumission s’élevait à 1 million pour le transport de neige dans Rosemont–La Petite-Patrie. Montréal n’a pas précisé la somme qu’elle aurait considérée comme acceptable.

Pour l’ensemble de la Ville, environ 50 % du déneigement est effectué chaque hiver par les cols bleus, alors que l’autre 50 % est confié au privé. Les annulations récentes d’appels d’offres « représentent un total de 60 km à déneiger, soit une infime partie des 4100 km de rues qui constituent le réseau montréalais », précise Montréal.

« Si ça marche bien, on va continuer »

Mme Vodanovic, aussi mairesse de Lachine, a indiqué que cette décision force tout de même les équipes de cols bleus à se réorganiser et la Ville à acheter du nouveau matériel.

« On n’avait pas l’équipement nécessaire, mais on l’a tout acheté et tout est rentré à temps. On est vraiment contents de ça, a-t-elle affirmé. On a tout l’équipement nécessaire pour déneiger en régie. […] Si ça marche bien, on va continuer comme ça. »

À la réunion du conseil municipal de mardi, les élus montréalais ont notamment voté en faveur de l’achat de huit tracteurs à neige afin d’équiper les cols bleus.

Ces derniers, qui militent depuis longtemps pour une réduction de la sous-traitance à Montréal, sont contents de la décision. De 35 à 40 cols bleus auxiliaires, qui sont normalement mis à pied pour l’hiver, devraient pouvoir continuer de travailler grâce à cette décision.

« Nous accueillons favorablement l’annulation de deux appels d’offres pour le déneigement », a indiqué le président Jean-Pierre Lauzon, dans une déclaration écrite. « Nous sommes aussi satisfaits de la décision de la Ville de Montréal de faire faire le déneigement par nos membres cols bleus. C’est vraiment dans l’intérêt de tous les citoyens. Ils ont droit à un service efficace et c’est ce que nous leur offrons à meilleur coût. »

Un entrepreneur surpris

Jason Imbeault est directeur du déneigement chez CMS Entrepreneur, le plus bas soumissionnaire pour le contrat du centre-ville.

« On a été surpris en voyant ça », a-t-il témoigné, assurant que sa soumission de 15 millions correspond au prix du marché en 2023. Ses concurrents ont d’ailleurs soumis des prix sensiblement plus élevés, a-t-il souligné. « C’est un gros secteur, un secteur important. C’est probablement dans les plus difficiles de Montréal, donc c’est sûr que ça fait en sorte que moins d’entrepreneurs peuvent y aller. Il faut en général que ce soit du monde d’expérience. »

« Je ne pense pas qu’ils font vraiment des économies », a-t-il ajouté, en souhaitant bonne chance aux cols bleus qui devront effectuer ce travail. « J’ai bien hâte de voir la qualité du service. »

Étude de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain

Des efforts nécessaires pour rendre le centre-ville plus vert

Des rues réservées aux voitures et camions de livraison électriques. Une application permettant de trouver du stationnement, pour pallier la réduction des espaces sur rue. Des tarifs de stationnement plus élevés que ceux des transports en commun.

En raison de l’urgence climatique, voilà à quoi ressembleront les déplacements au centre-ville de Montréal dans quelques années, des changements nécessaires pour assurer sa « relance durable », selon une étude de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) dévoilée jeudi.

Les entreprises auront « énormément de décisions à prendre » et doivent dès maintenant revoir leurs façons de faire, prévient le président et chef de la direction de la CCMM, Michel Leblanc. L’organisme formule dix recommandations en ce sens, dont trois concernent la mobilité.

Mieux stationner

« Les espaces de stationnement au centre-ville sont sous-utilisés à certains moments, parce que les automobilistes ne savent pas où sont les disponibilités », déplore M. Leblanc.

Pour une meilleure utilisation de l’espace, la Ville de Montréal doit développer une application pour diriger les gens vers les places disponibles, qu’ils pourront réserver.

Avec un tel outil, peut-être pourra-t-on réduire les espaces sur rue, avance le président de la CCMM, qui n’en fait toutefois pas une recommandation.

Cependant, il faudrait augmenter les tarifs de stationnement afin que les transports en commun deviennent une option nettement plus économique pour se rendre au centre-ville, recommande l’étude.

Des zones réservées aux véhicules verts

Il est inévitable que soient instaurées au centre-ville des zones « zéro émission », où les véhicules à essence seront interdits, souligne Michel Leblanc, qui souhaite cependant que ces zones soient implantées par étapes, en commençant par de petits secteurs. Initialement, les axes majeurs et de transit devraient continuer à être accessibles à tous, selon la CCMM.

« Le danger, c’est que la Ville implante des zones zéro émission en 12 ou 18 mois, alors qu’il faudrait plutôt que ça se fasse graduellement, avec des consultations, pour que ça soit accepté par la population et le milieu des affaires », dit M. Leblanc.

Les résidants et les véhicules d’urgence devraient être exemptés de cette obligation, selon l’étude.

Livraison électrique

Il faut développer la livraison par camions électriques, qui devraient être de plus petits véhicules pour les derniers kilomètres à parcourir, selon la CCMM.

« Ça prend des centres de distribution pour que les gros camions déchargent leurs marchandises, qui seraient ensuite transférées dans de petits véhicules électriques », illustre M. Leblanc.

Pour y arriver, il faut aménager des débarcadères au centre-ville, et il faut de l’aide gouvernementale pour que les entreprises de livraison s’équipent rapidement de camions sans émission, estime la CCMM.

D’autres recommandations de l’étude concernent la carboneutralité des bâtiments, les pratiques d’affaires durables et le verdissement du territoire.

La CCMM note que le centre-ville porte encore des cicatrices de la pandémie. Le taux d’inoccupation des espaces de bureaux demeure élevé, le Port de Montréal fonctionne toujours à 11 % en deçà de son niveau prépandémique, les entreprises sont ralenties par la pénurie de main-d’œuvre et le commerce en ligne fragilise les commerces, souligne le rapport.

Trafic de stupéfiants

Nouvelle condamnation pour le Hells Angel Serge Lebrasseur

Le Hells Angel de la section de Trois-Rivières Serge Lebrasseur a été condamné à 40 mois de pénitencier jeudi pour avoir dirigé un réseau de trafiquants de cocaïne et de méthamphétamine qui opérait à Sorel-Tracy, fief du motard.

Lebrasseur, 59 ans, a plaidé coupable jeudi matin, au palais de justice de Sorel-Tracy, à trois chefs de complot, trafic de cocaïne et trafic de méthamphétamine. Les infractions ont été commises entre janvier et juin 2021.

Lebrasseur et ses coaccusés sont détenus depuis février dernier, après avoir été arrêtés à l’issue d’une enquête baptisée Quincajou et menée par les enquêteurs de l’Escouade régionale mixte de la Montérégie, dirigée par la Sûreté du Québec.

« Il contrôle le trafic de stupéfiants et le territoire de Sorel-Tracy. Il fixe les prix et reçoit une cote sur les ventes », a décrit la procureure de la poursuite, MCorinne Girard, devant le juge Stéphane Godry de la Cour du Québec.

Piégés par des clients-policiers

La preuve repose sur plusieurs techniques utilisées par les enquêteurs durant l’enquête Quincajou, de la filature à la pose de caméras et micros, en passant par l’installation de balises GPS et l’utilisation d’agents d’infiltration.

Ceux-ci ont effectué plusieurs achats de stupéfiants durant l’enquête. Ils ont également obtenu des coaccusés, qui ignoraient qu’ils avaient affaire à des policiers, des confidences incriminantes pour leur patron. « C’est le Vieux qui décide [du prix] », a dit un suspect à l’une des taupes de la police.

« Les agents d’infiltration ont demandé à l’un des suspects si c’est Lebrasseur qui gérait le réseau et il a confirmé le tout », a raconté MGirard.

Lors d’une rencontre avec un suspect, des agents d’infiltration lui ont remis 2500 $ en échange de 1000 comprimés de méthamphétamine.

Une autre fois, un coaccusé a dit à un agent d’infiltration qu’il avait fait 2000 $ en une semaine.

Suggestion commune

Le juge Godry a entériné une suggestion commune de la poursuite et de la défense.

En soustrayant la période passée en détention préventive, pour laquelle chaque journée compte pour une journée et demie, il reste environ 28 mois à purger au motard.

Le fait que Lebrasseur plaide coupable à la première occasion, évitant ainsi la tenue d’un procès de deux mois, a été considéré comme un facteur atténuant.

Ses nombreux antécédents criminels, la nature et les quantités des drogues saisies et le fait qu’il était une tête dirigeante ont été considérés comme des facteurs aggravants.

Des soins particuliers

Lebrasseur, qui a un handicap à une jambe et qui a fait quelques séjours en prison ces dernières années, doit, en vertu d’un jugement de la Cour supérieure, bénéficier d’un fauteuil roulant, de béquilles, d’un déambulateur, d’une chaise avec accoudoirs et de bandes antidérapantes dans sa douche, derrière les barreaux.

Son avocate, MAnnie Lahaise, a donc demandé au juge d’émettre une recommandation pour qu’il aille directement au pénitencier de Drummondville.

Autre fait à noter, Lebrasseur a renoncé à contester une requête de la poursuite visant à confisquer et à détruire des vêtements et des bijoux aux couleurs des Hells Angels trouvés chez lui.

Presque tous les autres accusés de l’enquête Quincajou, dont un membre des Mean Tribe, club-école des Hells Angels, Kevin Tessier, ont également plaidé coupable, jeudi.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.

Université Bishop’s

Nouveau programme pour futurs psychologues en Estrie

À partir de l’automne 2024, l’Université Bishop’s offrira un programme de psychologie clinique. La première cohorte comprendra 16 étudiants. Monté avec l’appui de l’Université du Québec à Chicoutimi, le programme vise à réduire les pénuries de professionnels de la santé mentale en Estrie. La Presse a documenté ces deux dernières années le traitement réservé aux milliers d’étudiantes admises au baccalauréat en psychologie au Québec qui, en raison d’une poignée de places au doctorat, se font bloquer l’accès à la profession (un doctorat étant obligatoire pour avoir le titre de psychologue). La création du programme à Bishop’s va dans le sens du rapport produit ensuite à ce sujet par l’ex-ministre Hélène David.

— Louise Leduc, La Presse

Possible meurtre à Montréal

Un homme retrouvé sans vie au centre-ville de Montréal

Un homme de 55 ans a été retrouvé sans vie dans un logement du centre-ville de Montréal jeudi matin. La police de Montréal a reçu un appel vers 8 h 30 concernant un homme trouvé inconscient dans un logement situé à l’intersection de l’avenue du Musée et de la rue Sherbrooke, non loin du Musée des beaux-arts de Montréal. Pour le moment, le Service de police de la Ville de Montréal parle d’une mort suspecte. Selon nos informations, il s’agit d’un meurtre. Le corps de la victime portait des marques de violence, indiquent les autorités. Son décès a été constaté sur place. D’après nos informations, l’homme avait des antécédents judiciaires, mais n’était pas pour autant connu des milieux policiers. Des sources ont confié à La Presse que la victime s’appelait Arthur Ketikyan. — Mayssa Ferah, La Presse

Homicide devant un salon de barbier en 2020

Un homme reconnu coupable de meurtre prémédité

Un homme qui avait tiré à bout portant sur sa victime après une querelle survenue devant un salon de coiffure a été déclaré coupable de meurtre au premier degré jeudi matin au palais de justice de Montréal. Selwin Georges Chin, dont le procès avait débuté il y a un mois, était accusé du meurtre prémédité de Mark Jackson. L’altercation survenue en 2020 près d’un salon de coiffure et le meurtre avaient été filmés par une caméra de surveillance. La séquence vidéo avait d’ailleurs été présentée au jury. Une dispute entre Mark Jackson, âgé de 40 ans, et le meurtrier avait éclaté devant le salon de barbier Improved Kuts dans Saint-Laurent, à Montréal, en février 2020. Le tout s’était soldé par un meurtre deux heures plus tard : le suspect muni d’une arme à feu avait alors tiré à bout portant sur M. Jackson, selon le récit de la Couronne.

— Mayssa Ferah, La Presse

Montréal-Nord

Un piéton de 90 ans meurt dans une collision

Un homme de 90 ans est mort après avoir été heurté par un véhicule dans le secteur de Montréal-Nord. La collision est survenue peu avant 11 h 30 jeudi sur le boulevard Léger, près de la rue Lanthier. En arrivant sur les lieux, les premiers répondants ont trouvé un homme 90 ans blessé au haut du corps. Il était inconscient au moment du transport en ambulance. Le boulevard Léger est une artère majeure à six voies de circulation, dont deux réservées de son transport collectif, qui traverse un secteur résidentiel de Montréal-Nord. La collision est survenue à l’angle de l’avenue Lanthier, qui n’offre pas de passage piéton. « Il semblerait que le piéton ait traversé le boulevard Léger à l’intersection », a indiqué l’agente Jeanne Drouin, des relations médias du SPVM. Le décès du piéton a été constaté à l’hôpital. Le conducteur, un homme de 77 ans, était seul à bord du véhicule lors de l’accident. — Mayssa Ferah, La Presse

Québec

Un travailleur perd la vie dans un quartier industriel

Un accident de travail a coûté la vie à un homme de 56 ans, jeudi matin, dans un quartier industriel de Québec. Selon les premières informations du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ), le travailleur a été blessé après avoir « pu recevoir une certaine charge de métal sur lui ». L’accident est survenu rue Provinciale, dans le secteur du parc industriel de Duberger. Arrivés sur place après un appel fait au 911 vers 11 h 30, les premiers intervenants ont effectué des manœuvres de réanimation cardiorespiratoires sur la victime. Le décès de l’homme a été constaté en centre hospitalier. Le SPVQ a déployé des enquêteurs et l’Unité de l’identité judiciaire afin de déterminer les circonstances entourant ce décès. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail a aussi été avisée, étant donné que l’évènement semble s’être produit en milieu de travail.

— La Presse Canadienne

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