Une Saint-Jean-Baptiste... unique

Dire que l’édition de la Saint-Jean-Baptiste de cette année a été différente des autres serait un euphémisme. En l’absence de fêtes de quartier et de grands rassemblements, pandémie oblige, bon nombre de citoyens en ont tout de même profité pour sortir à l’extérieur. — La Presse

Projet immobilier sur des terres agricoles à Boisbriand

Menace de poursuites contre la Communauté métropolitaine de Montréal

Le promoteur immobilier Le Quartier Forestia exige que la Communauté métropolitaine de Montréal change sa position défavorable à son projet immobilier prévoyant la construction de 5000 logements sur des terres agricoles à Boisbriand.

Dans une mise en demeure envoyée vendredi dernier à la mairesse Valérie Plante, qui préside la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), l’avocat du promoteur soutient que la position de la CMM vient « hypothéquer » son projet. Il reproche d’avoir ainsi « teinté l’analyse » faite par la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ).

« Les motifs au soutien de sa recommandation sont erronés, incongrus puisqu’ils sont non représentatifs des données adéquates à ce jour, voire carrément tronqués de la réalité contemporaine », écrit MFrançois Bouchard dans la mise en demeure.

La réaction de MBouchard et de son client fait suite à l’avis d’orientation préliminaire publié par la CPTAQ à la mi-février. Le dézonage demandé pour construire un nouveau quartier résidentiel à Boisbriand devrait être refusé, avait alors estimé la CPTAQ, qui jugeait que les lots concernés étaient parmi les « meilleurs milieux agricoles au Québec ». Il vaudrait mieux destiner ces terrains aux cultures maraîchère ou horticole, suggérait-on.

« assez de terrains disponibles »

Soutenu par la Ville de Boisbriand, le projet Forestia vise des terrains situés à proximité des autoroutes 13 et 640. Il s’agit d’un secteur enclavé qui se prêterait bien à un projet misant sur la densité résidentielle, estime le promoteur. « Le nombre d’espaces résidentiels disponibles [à Boisbriand] ne pourra permettre de répondre aux besoins au-delà de 2022 », rappelle-t-on dans la mise en demeure.

Le promoteur et la Ville de Boisbriand ont demandé une rencontre à la CPTAQ pour plaider leur dossier avant qu’une décision définitive ne soit prise, mais la pandémie de COVID-19 a retardé tous les dossiers. Les activités reprennent par vidéoconférence, a-t-on indiqué mardi à la CPTAQ. En vue d’une éventuelle audition, le promoteur souhaite présenter une recommandation révisée de la CMM, mais la partie ne semble pas gagnée.

Le directeur général de la CMM, Massimo Iezzoni, rappelle d’abord que la CPTAQ est indépendante et prend en compte les recommandations qu’elle veut bien. De plus, il souligne que c’est le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) qui guide les décisions de la CMM, qui pose ainsi un regard régional.

« Ce qu’on a constaté, et c’est inscrit dans la résolution que nous avons adoptée, c’est qu’il y a assez de terrains disponibles sur la Rive-Nord pour qu’on ne soit pas obligé de construire en zone verte à Boisbriand. Et c’est toujours vrai. »

— Massimo Iezzoni, directeur général de la Communauté métropolitaine de Montréal

M. Iezzoni a affirmé, par ailleurs, que le contentieux de la CMM allait analyser avec sérieux la mise en demeure du Quartier Forestia. Le promoteur menace d’intenter des poursuites contre la CMM si « les corrections nécessaires ne sont pas apportées ». Le document se termine en soulignant que « les dommages subis à ce jour ainsi que ceux à venir » pourraient être réclamés, étant donné qu’il s’agit d’un investissement de 1,9 milliard. Soulignons qu’en février dernier, le promoteur évaluait son projet à 1,2 milliard.

Qui est le promoteur ?

Le Quartier Forestia est une entreprise créée en 2017 spécifiquement pour le projet de Boisbriand. La société appartient à trois actionnaires : le promoteur Raymond Lessard, l’entrepreneur David Perri et la société ontarienne Ballantry Homes. C’est la Ville de Boisbriand qui a officiellement formulé une demande d’exclusion du territoire agricole à la CPTAQ.

Près d’un Canadien sur sept vit de l’insécurité alimentaire

Près d’un Canadien sur sept déclarait vivre une situation d’insécurité alimentaire en mai, indique Statistique Canada dans une étude sur la question publiée mercredi.

La COVID-19, qui a entraîné de nombreuses pertes d’emplois ou la réduction des heures de travail, a eu d’importantes conséquences sur le portefeuille des Canadiens.

Le plus récent coup de sonde de Statistique Canada sur la possibilité pour chaque ménage de payer son épicerie remonte à la semaine du 4 au 10 mai. Les personnes interviewées devaient dire s’il leur était arrivé de vivre l’une ou l’autre des manifestations d’insécurité alimentaire, dans les 30 jours qui précédaient.

Les Canadiens touchés par une mise à pied ou par une autre circonstance liée à la COVID-19 étaient près de trois fois plus susceptibles d’être en situation d’insécurité alimentaire (28,4 %) que ceux qui travaillaient (10,7 %).

Les personnes qui sont parents étaient aussi plus susceptibles de manquer d’argent pour manger adéquatement.

Ainsi, 11,7 % des Canadiens avec enfants ont dit qu’il leur était arrivé que toute leur nourriture soit mangée et qu’ils n’aient pas d’argent pour en racheter (7,3 % dans le cas des Canadiens sans enfants) ; 11,7 % ont répondu que les adultes du ménage avaient sauté des repas ou réduit leurs portions (contre 8,1 % des Canadiens sans enfants) ; 13 % des répondants avec enfants ont dit qu’ils n’avaient pas (parfois ou souvent) les moyens de manger des repas équilibrés ; 9,1 % ont dit qu’ils ont eux-mêmes eu faim parce qu’ils n’avaient pas les moyens d’acheter assez de nourriture.

« Estimation prudente »

Statistique Canada précise que ces résultats constituent probablement « une estimation prudente » de l’insécurité alimentaire au Canada. De telles études menées aux États-Unis sur 30 jours plutôt que sur 12 mois donnent des taux plus bas, indique l’organisme fédéral. L’enquête par panel sur l’internet, telle qu’utilisée par Statistique Canada, « sous-représente certaines populations connues pour être vulnérables à l’insécurité alimentaire [par exemple les personnes divorcées, veuves ou séparées, les locataires] ».

Les résultats obtenus par Statistique Canada concordent avec ce qui est observé sur le terrain par les banques alimentaires.

Moisson Montréal indique avoir dû augmenter ses services de 30 % depuis le 6 avril.

Déjà, au début de mai, Jeunesse au Soleil indiquait avoir exceptionnellement donné de l’aide alimentaire à plus de 10 000 personnes.

Chirurgies

La machine est repartie

Beaucoup d’interventions chirurgicales ont dû être reportées en raison de la COVID-19, et il faudra du temps pour récupérer le retard, mais la machine est bel et bien repartie.

À Montréal, au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), les interventions ont repris dans une proportion de 60 %, avec une priorité donnée aux patients qui sont suivis en cardiologie ou en oncologie. La neurochirurgie oncologique fonctionne presque à plein régime (à 90 %), indique Annie-Claire Fournier, conseillère en relations médias.

Par ailleurs, depuis une quinzaine de jours, les patients avec des conditions bénignes, mais symptomatiques, ont de nouveau pu être opérés.

Du côté du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), les chirurgies électives ont repris depuis la fin de mai.

« Sous réserve de l’évolution de la situation de la COVID-19, les blocs opératoires du CHUM reprendront à un niveau égal ou supérieur à celui pré-COVID dès le 8 septembre », explique Lucie Dufresne, conseillère en communications.

Cet été, le nombre de salles d’opération disponibles augmentera de 15 % par rapport à la même période l’an dernier.

La moitié des salles d’opération fonctionneront sur un horaire étendu, soit de 7 h 30 à 18 h plutôt que de 7 h 30 à 15 h 30.

Au CHUM comme au CUSM, on assure que les interventions vitales qui ne pouvaient être reportées ont été réalisées.

« Un comité local de surveillance des activités chirurgicales se réunissait chaque jour pour établir la liste des patients à opérer en suivant la priorisation faite par les médecins de chaque discipline. Les patients qui devaient être opérés en priorité l’étaient », indique encore Mme Dufresne.

Au niveau provincial, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) indique qu’on a réussi à « acquérir des stocks des différents médicaments critiques nécessaires aux soins intensifs, dont le propofol ».

Les stocks des établissements ont ainsi pu être rehaussés.

« Le MSSS travaille actuellement pour s’assurer de la pérennité dans le temps des stocks rehaussés pour faire face à d’éventuelles autres vagues de COVID-19 », indique Marie-Hélène Émond, responsable des relations avec les médias.

POLITIQUE

Guy Nantel en selle pour la chefferie du PQ

L’humoriste Guy Nantel est officiellement devenu cette semaine candidat à la direction du Parti québécois, a annoncé sa campagne. Il a « déposé plus de 2500 signatures de membres du parti qui ont été recueillies dans les 125 circonscriptions du Québec, ainsi qu’un chèque de 15 000 $ », indique le communiqué de ses organisateurs. M. Nantel avait déjà exprimé le fait qu’il était difficile pour un nouveau venu de faire campagne alors que la pandémie de COVID-19 limitait les voyages et les interactions sociales. L’humoriste aura l’ex-ministre Sylvain Gaudreault, le professeur de cégep Frédéric Bastien et l’avocat Paul St-Pierre Plamondon comme adversaires.

— Philippe Teisceira-Lessard, La Presse

Accusations retirées contre le chef Adam

Les accusations portées contre le chef Allan Adam de la Première Nation chipewyanne d’Athabasca, qui a été violemment arrêté en mars dernier, ont été abandonnées. Le dossier du chef Adam était de retour devant le tribunal, mercredi, à la cour provinciale à Fort McMurray. Des documents judiciaires indiquaient que les accusations de voies de fait contre un agent de la paix et de résistance à son arrestation devaient être retirées par la Couronne. La Première Nation chipewyanne, dans le nord de l’Alberta, a confirmé que c’est effectivement ce qui s’est produit lors de l’audience devant le juge, mercredi matin. Le chef Allan Adam a accueilli la nouvelle avec joie. « Je suis submergé [par l’émotion] de voir les accusations être retirées parce que nous le savions, ma femme et moi, que nous n’avions rien fait de mal », a-t-il déclaré en vidéoconférence avec les médias. Aux yeux de son avocat, Brian Beresh, l’abandon des chefs d’accusation constitue une victoire. « Le retrait de ces accusations à cette étape du processus de droit, de notre point de vue, c’est une reconnaissance de non-culpabilité », estime MBeresh.

— La Presse canadienne

Incendies de forêt

Léger répit au Québec

Bien que contenu, l’incendie de forêt majeur dans le secteur de Chute-des-Passes, au Lac-Saint-Jean, est toujours actif. La pluie qui est tombée dans la région ces derniers jours, ainsi que dans plusieurs régions du Québec depuis mardi, a fait baisser la tension un peu partout. Les interdictions de faire des feux à ciel ouvert ont donc été levées dans plusieurs régions. Elles sont toujours en vigueur là où les précipitations ne sont pas encore tombées, ainsi que dans la région de Chute-des-Passes. Comme le rapportait Le Quotidien mercredi, 180 personnes y combattaient encore le feu mercredi et une quarantaine de pompiers albertains sont attendus en renfort. Vingt incendies sévissent encore dans la province. Jusqu’ici, la Société de protection contre le feu en recense 502. En comparaison, la moyenne des 10 dernières années à la même date s’élève à 236.

— Louise Leduc, La Presse

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