TOUT POUR SAUVER NOËL

Québec en fait une « priorité ». Et planche sur divers scénarios. Au menu : renouvellement des mesures actuelles au moins jusqu’aux Fêtes, prolongation des vacances des écoliers et resserrement des règles dans les centres commerciaux. Pendant ce temps, une citoyenne déplore la fermeture des espaces extérieurs du Jardin botanique, à Montréal, normalement ouverts à l’automne et en hiver.

COVID-19

Les fermetures prolongées après leS « 28 jours »

Le gouvernement Legault prépare une série d’actions pour éviter que Noël n’entraîne un regain de la pandémie de COVID-19 au Québec : du maintien des fermetures actuelles à la prolongation des vacances des écoliers, en passant par un resserrement des règles dans les centres commerciaux, la réflexion avance bon train. Tour d’horizon.

Vers unE troisième PÉRIODE DE 28 jours

La deuxième période de 28 jours devait se terminer lundi prochain, mais le premier ministre a annoncé qu’elle sera probablement renouvelée au moins jusqu’au temps des Fêtes. « Les mesures qui sont en place semblent fonctionner. Habituellement, quand quelque chose fonctionne, on ne change pas », a expliqué François Legault, en conférence de presse à Montréal, mardi après-midi. Dans les prochains jours, il pourrait quand même annoncer quelques petits changements dans les règles sanitaires, pour permettre notamment aux jeunes « d’avoir plus d’activités ». Pour les restaurateurs, aucun changement ne devrait être annoncé par contre. « Notre priorité est vraiment de se concentrer sur le temps des Fêtes », a-t-il ajouté. À propos des centres commerciaux, le DHoracio Arruda a souligné qu’il y a eu un « certain relâchement » des mesures sanitaires et qu’il est donc possible que la Santé publique fasse de nouvelles recommandations puisque ce sont des lieux fermés où la foule peut être dense. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a cependant minimisé ces propos, laissant entendre que les autorités pourraient simplement sensibiliser les commerçants.

Les rassemblements des Fêtes

Alors, qu’en est-il des Fêtes ? Encore ici, les Québécois devront attendre quelques jours avant de connaître le nombre de personnes qui pourront se réunir, ainsi que la durée d’un éventuel assouplissement : Noël seulement ou pour la période des Fêtes, par exemple. François Legault a affirmé que l’annonce sera faite avant le 25 novembre pour donner un mois « à ceux qui vont préparer la dinde et les tourtières ». L’annonce pour les rassemblements dans le temps des Fêtes sera la même pour tous les Québécois, il n’y aura pas de différence pour les régions, peu importe la couleur de leur zone. « On veut garder ça simple », a-t-il lancé. Benoit Mâsse, professeur à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, espère que le gouvernement ne se contentera pas d’un nombre maximal de personnes par rassemblement. « Tous les regroupements n’offrent pas le même niveau de risque », explique-t-il, donnant comme exemple la présence d’une personne plus vulnérable en raison de son âge avancé.

Plus de vacances pour les jeunes

Autre changement possible : les vacances des enfants pourraient être prolongées d’une semaine ou deux en janvier. Sans cours en ligne. « On regarde pour allonger les vacances après le jour de l’An, a indiqué M. Legault. Pour une espèce de quarantaine pour les enfants avant le retour à l’école. » Questionné sur ce changement au calendrier scolaire, le DArruda a expliqué que, dans le temps des Fêtes, les rassemblements vont « augmenter la probabilité de transmissions ». La quarantaine après les rassemblements permettra de diminuer les activités des personnes infectées. « Ça va être plus facile de faire des enquêtes sur ces personnes-là et de les isoler. » Benoit Mâsse est bien d’accord avec cette initiative. « C’est sûr que si on faisait les Fêtes et que les enfants retournaient à l’école après, il y aurait plus de risque. » « Il faut un buffer », a-t-il ajouté. Du côté des entreprises, François Legault a indiqué qu’il n’est pas question pour l’instant de demander aux travailleurs de respecter une quarantaine après les Fêtes.

La bonne nouvelle : les vaccins

Le premier ministre n’a pas caché sa joie concernant un éventuel vaccin. Même s’il n’y a rien de garanti, « on peut penser que d’ici l’été prochain, on pourrait retrouver une vie normale », a-t-il évoqué. Questionné au sujet des Québécois réfractaires aux vaccins, le DArruda a expliqué qu’au Québec, « on a une loi qui permet l’obligation de vacciner dans des situations exceptionnelles de crise sanitaire où on n’a pas la collaboration de la personne ». Le directeur national de santé publique s’est empressé d’ajouter que la province n’a jamais utilisé cette loi et que ce n’est « pas du tout dans [les] cartons ». « La probabilité est très, très, très faible, mais si c’était nécessaire, on a les moyens de le faire. »

Convaincre la population

Pour le DFrançois Marquis, chef de l’unité des soins intensifs à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, ce sera peut-être difficile de convaincre toute la population de se faire vacciner contre la COVID-19, parce qu’en ce moment, « c’est cool » de ne pas se faire vacciner. Il y a beaucoup de « fausses informations » qui circulent et qui incitent les gens à tourner le dos aux vaccins. Et pourtant, les vaccins ne sont plus ce qu’ils étaient il y a des décennies, affirme-t-il. « Un vaccin, c’est d’envoyer ton système humanitaire à l’école. Tu ne lui envoies pas la maladie, comme pensent plusieurs. Tu lui envoies des morceaux d’un soldat, comme sa main ou son pied, et tu lui dis d’analyser ça, car il va peut-être devoir se battre contre lui. »

Un « appel spécial » au Saguenay–Lac-Saint-Jean

François Legault a rappelé que c’est au Saguenay–Lac-Saint-Jean qu’il y a le plus de cas actifs « par 100 000 habitants ». Il a ainsi lancé un « appel spécial » aux résidants de la région pour qu’ils fassent un effort supplémentaire pour aplatir la courbe. « J’invite tous les citoyens à se prendre en main et donner un coup de barre dans les prochains jours », a-t-il lancé, rappelant que la Capitale-Nationale l’a fait avec succès dans les dernières semaines. Le Québec a enregistré mardi 982 nouveaux cas de COVID-19, ainsi que 24 nouveaux décès. De ce nombre, 8 sont survenus dans Chaudière-Appalaches, 7 à Montréal, 3 en Gaspésie et 4 au Saguenay–Lac-Saint-Jean. En ce qui concerne les hospitalisations, le nombre a augmenté à 638 personnes (47 de plus que la veille), dont 100 sont aux soins intensifs. À ce propos, le premier ministre a dit que le Québec semble avoir atteint un nouveau plateau. D’après lui, la situation est « sous contrôle » dans les hôpitaux, les CHSLD, les écoles et les entreprises. « On semble avoir trouvé un certain équilibre. Ça veut dire que les mesures mises en place fonctionnent. »

Trudeau invite les snowbirds à rester au pays

Le premier ministre Justin Trudeau recommande « fortement » aux Canadiens de ne pas se rendre aux États-Unis durant les prochaines semaines, malgré l’attrait du soleil et des plages, en raison de la pandémie de COVID-19 qui continue de prendre de l’ampleur au sud de la frontière. Alors que certains snowbirds ont déjà pris les arrangements pour se rendre au sud des États-Unis, le premier ministre a rappelé que le gouvernement canadien ne recommande pas d’effectuer des voyages à l’étranger. D’autant plus que l’on enregistre en moyenne 145 000 nouveaux cas par jour aux États-Unis et que les hôpitaux risquent d’être débordés sous peu. Officiellement, la frontière canado-américaine demeure fermée aux voyageurs non essentiels jusqu’au 21 novembre. Tout indique que cet édit devrait de nouveau être prolongé pour un mois supplémentaire par les gouvernements des deux pays. Mais les voyageurs peuvent toujours se rendre aux États-Unis par avion.

— Joël-Denis Bellavance, La Presse

Le directeur de l’OMS félicite le Canada

Le Canada s’attire des éloges pour ses efforts de lutte contre la COVID-19 tant au pays qu’à l’étranger, ainsi que pour son engagement en faveur de la santé publique, a déclaré mardi le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans un discours prononcé devant l’Empire Club à Toronto, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus a cité notamment la contribution de 440 millions d’Ottawa à l’initiative de l’OMS pour lutter contre la pandémie. « Cette pandémie nous a rappelé l’importance du multilatéralisme, ce que les Canadiens ont toujours adopté », a déclaré le docteur Tedros. « Le Canada a pris au sérieux cette pandémie et a adopté une approche que de nombreux autres pays considèrent comme exemplaire. » M. Tedros a par ailleurs mis en garde contre les défis qui frappent à nos portes, soulignant la récente hausse marquée des nouveaux cas et des décès au Canada et ailleurs dans le monde. À ce jour, la COVID-19 a infecté plus de 54 millions de personnes sur la planète et fait 1,3 million de morts. — La Presse Canadienne

« On n’a pas le luxe de se priver d’espaces verts »

La fermeture des espaces extérieurs du Jardin botanique, suivant une application « mur à mur » des directives de santé publique, est dénoncée par une citoyenne

Une citoyenne du quartier Rosemont, à Montréal, déplore que les espaces extérieurs du Jardin botanique, normalement ouverts au public à l’automne et en hiver, soient fermés actuellement sous prétexte qu’ils font partie d’un musée. Alors que la grisaille est de plus en plus présente, Marie-Claude Giard estime que les citoyens devraient avoir le droit de profiter de ces espaces verts et qu’il est temps de faire place au cas par cas dans l’application des consignes de santé publique.

« On ne peut pas se permettre de perdre une ressource comme ça actuellement », dit-elle. L’hiver, les citoyens sont nombreux à aller se promener dans les espaces extérieurs du Jardin botanique ou à y faire du ski de fond. « On en sera privé si rien n’est fait », déplore Mme Giard.

Porte-parole d’Espace pour la vie, l’organisme qui gère le Jardin botanique, Isabel Matte confirme que les sites extérieurs sont actuellement fermés « conformément aux directives de la Direction nationale de santé publique ». Elle explique que le Jardin botanique « a le statut officiel de musée ». Le gouvernement du Québec a fermé les musées en zone rouge pour affronter la deuxième vague de COVID-19 au début du mois d’octobre.

Pour Mme Giard, cette fermeture des espaces extérieurs du Jardin botanique est injustifiée : « Il n’y a pas plus de risque de contamination là que dans un parc ordinaire. Et les parcs sont ouverts. »

Pour prendre l’air, les citoyens du quartier Rosemont peuvent se rabattre sur le parc Maisonneuve adjacent. « Mais les fins de semaine, c’est souvent bondé, note Mme Giard. Sur les chemins, il y a beaucoup de gens. »

« On manque d’espaces verts. C’est frustrant de voir qu’il y en a un de disponible, mais qu’il ne peut pas être utilisé. »

— Marie-Claude Giard

Québec dit chercher des solutions

Mme Giard a l’impression qu’on applique les grandes règles de santé publique « mur à mur, sans exception possible ». Elle souligne que le virus sera présent pour encore des mois au Québec. Et qu’avec les découvertes sur la transmission de la COVID-19 par aérosols, « les rassemblements intérieurs vont rester difficiles ». « On va devoir continuer de privilégier les activités extérieures. On parle beaucoup de santé mentale actuellement. On n’a pas le luxe de se priver d’espaces verts comme le Jardin botanique », plaide-t-elle.

Au ministère de la Santé et des Services sociaux, on dit être « conscient que la situation est très difficile pour la population ». « C’est pourquoi la Santé publique analyse plusieurs scénarios pour contrer la grisaille des semaines à venir, mais comme tout est à l’étude actuellement, il est trop tôt pour se prononcer sur la situation », indique la porte-parole, Marie-Louise Harvey.

Adapter les mesures de santé publique

Professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, Roxane Borgès Da Silva souligne que les risques de contracter la COVID-19 dans des espaces extérieurs comme le Jardin botanique sont minimes.

« Je suis d’accord avec cette citoyenne : les espaces extérieurs devraient rester ouverts. »

— Roxane Borgès Da Silva, professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal

Mais Mme Da Silva précise qu’il n’existe pas de données scientifiques pour savoir quand il est temps d’adapter les mesures de santé publique en temps de pandémie, sous peine de perdre l’adhésion des citoyens ou de voir leur santé mentale se dégrader. « Des crises sanitaires comme celle que l’on vit, on n’en a pas vécu beaucoup dans les pays développés », explique-t-elle.

Professeur agrégé en psychiatrie à l’Université McGill et à l’hôpital Douglas, Robert Whitley souligne que plusieurs études ont démontré l’impact positifs des espaces verts sur la santé mentale des gens. « Notamment parce qu’ils permettent l’exercice », dit-il. Les espaces verts sont aussi bénéfiques pour la santé mentale « parce qu’ils permettent d’être exposés à la lumière », explique Robert Whitley. Un facteur qui aide à régulariser le sommeil et l’humeur. Un avantage non négligeable alors qu’à ce temps-ci de l’année, la lumière se fait plus rare, note-t-il.

Pour Mme Giard, « on a jeté le bébé avec l’eau du bain ». « On applique une loi sans se pencher sur certains cas précis. On devrait faire davantage de cas par cas et garder certaines choses ouvertes qui peuvent être bénéfiques pour la population, sans comporter plus de danger. La santé mentale des gens devient de plus en plus criante. Il faut y penser », dit-elle.

Élèves micmacs écartés de leur école au Nouveau-Brunswick

Décision « bête et crasse », dénonce le ministre Miller

Québec — Le ministre des Services aux Autochtones, Marc Miller, n’est pas tendre envers le gouvernement Higgs qui a écarté 103 élèves micmacs de la bulle atlantique. Il s’agit d’une décision « sans fondement » qui « cause un préjudice grave » aux enfants autochtones, argue-t-il. À Fredericton, on renvoie la responsabilité à Québec.

« S’il y avait une science derrière l’application de la règle, je ne la vois pas », a lâché le ministre Miller en entrevue à La Presse. « C’est une application assez bête et crasse de la bulle atlantique », a-t-il ajouté, sans ménagement.

Le ministre fédéral s’explique mal pourquoi le Nouveau-Brunswick a retiré de leur école secondaire de Campbellton les élèves de Listuguj, en Gaspésie, il y a un mois, en raison de la pandémie. Ces jeunes Micmacs peuvent toujours traverser la frontière pour aller travailler, mais ne peuvent plus le faire pour aller à l’école.

« J’ai de la misère, franchement, à voir la cohérence intellectuelle. Et voilà que des enfants autochtones subissent un préjudice avec zéro fondement. »

— Marc Miller, ministre des Services aux Autochtones

Le gouvernement de Blaine Higgs a évincé les municipalités de Pointe-à-la-Croix et la communauté de Listuguj de sa « bulle atlantique » après la levée d’un point de contrôle qui se trouvait à Pointe-à-la-Croix, en octobre. Ce dernier a été retiré par les autorités du Québec à la demande des élus de la Gaspésie.

Le point de contrôle avait été installé à l’origine pour que Pointe-à-la-Croix et Listuguj puissent intégrer la bulle atlantique. Le gouvernement Legault avait adopté un décret pour l’autoriser. Mais les maires se sont ravisés et ont demandé sa levée puisqu’il restreignait trop les déplacements des populations à l’ouest de la Gaspésie.

Protéger « l’intégrité de la bulle »

Le gouvernement du Nouveau-Brunswick est clair : pas question de réintégrer les élèves de Listuguj tant qu’il n’y a pas de contrôle à Pointe-à-la-Croix pour « préserver l’intégrité de la bulle » atlantique. « Tu ne peux pas avoir une bulle s’il y a un grand trou », a illustré le ministre de l’Éducation, Dominic Cardy.

Il renvoie la balle au gouvernement du Québec qui a « renversé » sa décision en levant le point de contrôle. « Je trouve que c’est assez aberrant, mais c’est leur choix », a-t-il ajouté. Il estime que son gouvernement a « tout fait ce qu’il pouvait pour protéger les jeunes » de Listuguj, mais qu’il s’agit de la responsabilité du Québec.

« Essayer de pousser cette responsabilité vers une autre province qui est en train de protéger sa propre population, c’est assez honteux », a critiqué M. Cardy, qui affirme que le gouvernement Legault était avisé que s’il levait le point de contrôle, « les conséquences allaient être la fermeture presque complète des frontières ».

« Il n’y a rien qui me ferait plus plaisir que de voir ces jeunes [à l’école]. On continue de voir ce qu’on peut faire, mais nous sommes en pleine pandémie mondiale, et la bulle de l’Atlantique est un exemple à travers le monde pour sa protection contre le virus. On veut les inclure, mais le gouvernement du Québec doit bouger davantage. »

— Dominic Cardy, ministre de l’Éducation du Nouveau-Brunswick

Québec réagit

À Québec, le cabinet de François Legault indique que, « malgré tous nos efforts, le Nouveau-Brunswick a décidé unilatéralement de fermer les frontières aux élèves québécois du secondaire sans égard pour leur éducation ».

« Nous poursuivons nos discussions pour que les étudiants de Listuguj puissent avoir accès à leur école », a-t-on assuré.

Pour ce qui est du fait que les élèves puissent continuer à traverser la frontière pour se rendre au travail, M. Cardy souligne que cela fait partie des exceptions mises en place au moment de créer la bulle pour le maintien des services essentiels.

Pour sa part, le ministre Miller voit « mal la logique » du gouvernement Higgs « de blâmer » le gouvernement du Québec. « C’est vraiment au premier ministre du Nouveau-Brunswick d’assumer son rôle », a-t-il soutenu, affirmant que le droit à l’éducation de ces jeunes « leur est enlevé sans fondement ».

En entrevue à La Presse lundi, le chef de Listuguj, Darcy Gray, disait craindre pour la réussite scolaire des élèves de sa communauté ainsi que pour leur santé mentale alors qu’ils « ne comprennent pas pourquoi ils ne sont plus les bienvenus » dans leur école. Le chef Gray y voit une forme de « discrimination systémique ».

Les élèves micmacs fréquentent le réseau scolaire anglophone du Nouveau-Brunswick de la 9e à la 12e année. L’école secondaire Sugarloaf de Campbellton se trouve à environ huit minutes en voiture de Listuguj.

L’Association canadienne des libertés civiles a dénoncé la situation la semaine dernière, affirmant que le gouvernement du Nouveau-Brunswick s’expose à des accusations de discrimination raciale.

Affaires autochtones

Une table politique pour apaiser les tensions

Alors que les tensions sont vives entre l’État et les communautés autochtones, dans la foulée de la mort de Joyce Echaquan à Joliette, le gouvernement Legault et l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) ont tenté mardi de calmer le jeu. Une table politique sera mise sur pied, dans l’objectif d’assurer un suivi plus serré des dossiers jugés prioritaires. Cette annonce survient presque deux mois après la mort de Joyce Echaquan, cette mère de famille de Manawan, sous les insultes racistes du personnel infirmier de l’hôpital de Joliette, le 28 septembre dernier. La nouvelle table devrait être rapidement amenée à travailler sur des litiges en cours, dont les tensions entourant la chasse à l’original dans la réserve faunique La Vérendrye. C’est à cet endroit que des Autochtones ont dressé des barrages, cet automne, en exigeant un moratoire de cinq ans sur la chasse, afin de lutter contre le déclin des populations. Le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, a rencontré lundi la grande cheffe du Conseil tribal de la nation algonquine Anishinabeg, Verna Polson, afin d’éviter que de nouvelles barricades ne soient dressées. L’accès égalitaire au système de soins sera aussi un enjeu de taille pour cette nouvelle table. — Henri Ouellette-Vézina, La Presse

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