« Il y a une urgence »
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dimanche à Québec afin de militer pour l’environnement et l’avenir des enfants.
L’évènement était mené par les organismes Ma place au travail et Mères au front, qui se sont regroupés spécialement pour dénoncer les inégalités sociales et l’inaction par rapport aux changements climatiques.
Fête des Mères oblige, les participants étaient nombreux à s’échanger des souhaits avant le départ. Cette ambiance chaleureuse contrastait avec les nombreuses affiches fustigeant l’inaction climatique du gouvernement.
Selon les organisateurs, c’est plus de 8000 personnes qui ont déambulé afin d’envoyer un message au premier ministre du Québec : les enfants doivent être mieux considérés, car ils sont touchés autant par « la dégradation des écosystèmes » que par « le manque de places en garderie ».
« François Legault, dormez-vous ? »
En marchant vers le parlement, les participants ont chanté à l’unisson de douces berceuses à l’intention du premier ministre François Legault.
« François Legault, François Legault, dormez-vous, dormez-vous ? », ont entre autres entonné, sur l’air de Frère Jacques, les participants à la marche Du pain et des forêts pour nos enfants.
Une fois la marche terminée, Françoise David, ancienne porte-parole de Québec solidaire, a pris le micro afin de s’adresser à la foule agglutinée devant le parlement.
« Un moment donné, un gouvernement ne peut plus rester totalement fermé et indifférent à la parole de tant de gens : les femmes qui sont à l’avant-scène aujourd’hui, mais les hommes aussi, les grand-mères, les matantes, les enfants, ça fait trop de monde pour ne pas s’en occuper ! », a-t-elle déclaré avant de recevoir des applaudissements.
« Dans le chemin »
« Ça demande beaucoup de courage, le jour de la fête des Mères, de choisir de se faire entendre, parce qu’il y a une urgence, plutôt que de rester chez soi à faire des brunchs et à en profiter », a ajouté Melissa Mollen Dupuis, mère innue engagée dans la défense des droits des peuples autochtones.
Elle a tracé un parallèle entre la situation vécue par les Premières Nations et les caribous, qui sont enfermés dans des « zoos », et l’avenir des enfants québécois.
« On rappelle un pendant de l’Histoire qui ne pourra jamais être effacé, mais qui peut être guéri. Mais il ne pourra jamais être guéri si on ne prend pas soin du territoire, si on ne tient pas compte de la disparition des forêts et de la biodiversité », a-t-elle indiqué.
« Toutes ces disparitions, elles n’ont pas [eu lieu] parce qu’on était autochtones, mais parce qu’on était dans le chemin. On était dans le chemin de quoi ? De l’exploitation des territoires », a-t-elle déploré, avant d’ajouter que la population doit agir avant que la nature québécoise et l’avenir des enfants se retrouvent eux aussi « dans le chemin ».
De nombreuses personnalités publiques et des politiciens étaient également présents. Entre autres, Sol Zanetti, député solidaire, Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral, et Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois.