Société

Logistique 101 des masques à l’école

Nouvelle mission pour les parents en cette rentrée scolaire 2020 : gérer les masques des enfants à l’école. Pour que le tout se déroule rondement – et surtout de façon sécuritaire –, voici des réponses à quelques questions.

Combien de masques prévoir ?

Idéalement, l’enfant devrait partir le matin avec au moins deux masques propres, indique la Dre Chantal Sauvageau, médecin-conseil à l’Institut national de santé publique du Québec. L’enfant le change s’il l’a porté sur une longue durée, s’il l’a beaucoup manipulé, s’il est sale, s’il est tombé par terre ou s’il est humide, dit-elle.

« Si on l’a utilisé sur une très courte période, juste pour rentrer dans l’école, se rendre à notre local, je pense que c’est raisonnable de pouvoir le réutiliser dans la journée, à moins qu’il soit clairement souillé ou mouillé », indique la Dre Sauvageau. Pour le retour en autobus, le soir, il est préférable que les jeunes ne portent pas le même masque que le matin, ajoute-t-elle.

Quant au nombre total de masques à se procurer par enfant, ça dépend de la fréquence des lessives à la maison. « Il faut laver le ou les couvre-visage utilisés chaque jour, nous écrit Marie-Claude Lacasse, de l’équipe des relations avec les médias du ministère de la Santé et des Services sociaux. Il est donc recommandé de s’en procurer un nombre suffisant, en fonction des habitudes de lessive des ménages. » Les masques peuvent être lavés avec les autres vêtements.

Comment les transporter ?

Les enfants peuvent partir de la maison avec deux sacs de type Ziploc ou deux pochettes lavables : un identifié « masques propres », l’autre identifié « masques sales ».

« Une fois qu’on l’a utilisé, idéalement, le couvre-visage ne devrait pas retourner dans la pochette des sacs propres », précise la médecin-conseil Chantal Sauvageau. Le deuxième sac peut donc servir à entreposer le masque entre les utilisations et à ramener les masques utilisés à la maison, le soir.

« On va tenter d’éviter de mettre directement le masque dans la poche », précise la Dre Sauvageau, qui souligne qu’on porte souvent les mains à ses poches et que le fond d’une poche, ce n’est pas toujours très propre. La pochette ou le sac « masques sales » devrait aussi être nettoyé tous les jours.

Comment les manipuler ?

C’est à prévoir : les enfants auront à manipuler leurs masques plusieurs fois pendant la journée. Ils n’ont pas à le mettre en classe, mais devront le porter dans les transports scolaires et dans les aires communes de l’école. C’est obligatoire à partir de la cinquième année et recommandé pour les plus jeunes.

« Les consignes de manipulation pour les enfants sont les mêmes que pour les adultes : se laver les mains avant de l’enfiler ; l’enfiler en prenant les élastiques ou les ficelles ; éviter de toucher le masque lorsqu’on le porte », nous écrit Marie-Claude Lacasse, du Ministère. Lorsqu’on retire le masque pour le mettre dans le sac prévu à cet effet, « ce qui est recommandé, c’est de le replier pour cacher la portion extérieure, où les microbes des autres ont pu venir se coller », explique Chantal Sauvageau.

Autre aspect important : les enfants ne devraient pas retourner le masque de l’autre côté pendant la journée. Pour bien différencier la portion intérieure et extérieure, on peut les identifier et prendre des masques avec deux couleurs ou deux types de motifs, propose la médecin-conseil.

Comment gérer le lavage de mains ?

Selon les directives de santé publique, les gens devraient se laver les mains avant de mettre un couvre-visage, après l’avoir mis et chaque fois qu’ils le manipulent. Comment gérer tout ça en classe ?

« Bon, ça peut devenir un peu compliqué, convient la Dre Chantal Sauvageau. Une fois qu’on est assis à notre bureau, on ne va pas se relever pour aller au lavabo et tous se coller ensemble. C’est pour ça qu’idéalement, les enfants devraient avoir leur petit gel. » Comme il n’est pas toujours possible de se laver les mains, il est d’autant plus important, pour les parents, de montrer à leurs enfants à manipuler le masque par les ficelles ou les élastiques, ajoute Marie-Claude Lacasse, du Ministère.

La Dre Sauvageau souligne que, dans les écoles, des efforts sont faits pour ajouter des lavabos et des distributeurs de gel antiseptique.

Quels masques choisir ?

« Le plus important, c’est de choisir un couvre-visage adapté à la taille de l’enfant – qui couvre le nez et la bouche, sans être trop grand », indique Marie-Claude Lacasse, du Ministère. Le masque, poursuit-elle, devrait être composé de plusieurs couches (trois ou quatre au total), tout en offrant une respirabilité suffisante.

Trouver ou fabriquer un masque ayant à la fois plusieurs couches et une bonne respirabilité n’est pas toujours évident ; la médecin-conseil Chantal Sauvageau en est bien consciente.

« Présentement, avec les types de tissus qui sont mis à la disposition de la population générale, et avec ce qui est fait par plusieurs compagnies, c’est très, très variable », constate-t-elle, soulignant qu’on voit encore sur le marché des masques avec une seule épaisseur.

Si le masque a au moins deux couches (encore mieux, avec possibilité de mettre un filtre jetable à l’intérieur), s’il épouse quand même bien le contour du visage et s’il ne devient pas humide rapidement (donc un petit espace entre le tissu, le nez et la bouche), « on a déjà probablement un gain », conclut la Dre Sauvageau, qui rappelle que la distanciation physique demeure la mesure la plus efficace pour contrer la propagation du virus.

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