à géométrie variable
Une première table de chevet réalisée pour le plaisir en pandémie et publiée ensuite sur Instagram a été le point de départ d’un projet plus grand. Un an et demi après ses débuts, la racine cubique de Pied Carré s’affiche sur différentes pièces de mobilier qui revitalisent les lignes graphiques des années 1960 et 1970.
Il fallait y penser, mais surtout le faire ! Avec cette première pièce de mobilier « imparfaite », dit-elle, Sara Cléroux s’est attiré une cinquantaine de clients potentiels. « Je me suis dit : “OK, je pense que je tiens quelque chose !” » L’idée, bien que présente ailleurs qu’au Québec, était encore inédite ici. Ce filon sera suffisamment parfait pour démarrer une nouvelle carrière et changer de vie.
Un passe-temps prenant
Après avoir étudié bon nombre de tutoriels en ligne, Sara Cléroux s’est mise à la menuiserie et au carrelage. « Quand je me suis lancée là-dedans, je ne réalisais pas que cette idée avait autant de potentiel et encore moins que ça allait devenir une job. Je me disais que c’était un passe-temps. Puis j’ai réalisé que ça marchait pour vrai », raconte-t-elle avec candeur, encore étonnée, semble-t-il, par cet accueil enthousiaste et l’issue des choses.
Alors proche aidante pour son petit frère aux besoins particuliers, l’apprentie a commencé par assurer le suivi de ses commandes le jour, en se réservant les soirs pour la fabrication.
« J’ai toujours été quelqu’un de super créatif. J’aime travailler de mes mains. »
— Sara Cléroux
Elle assure d’ailleurs toutes les étapes de la fabrication de ses objets, du montage des bases de bois au coulis.
Des cubes au cube
De projets simples comme des jardinières et des cubes, Sara Cléroux a migré graduellement vers des modèles plus élaborés et personnalisés. Les pièces qu’elle crée sont essentiellement produites sur mesure pour ses clients. « C’est un aspect de mon travail qui m’allume. Savoir qu’il y a des gens qui ont un de mes meubles dans leur maison et qui en sont fiers, c’est vraiment gratifiant ! »
Si ses créations demeurent épurées, la fantaisie s’exprime ailleurs : dans des lignes graphiques affirmées et un choix de couleurs parfois contrasté ou discret en ton sur ton, que ce soit pour les tuiles elles-mêmes ou le choix du coulis. Une tuile à la fois, la jeune artisane élargit ainsi sa gamme qui s’enrichit de tables de salle à manger, de consoles et d’autres créations de son cru. Elle assoit du même coup sa signature, caractérisée par un petit carreau de 2 po sur 2 po devenu sa marque de commerce.
Après le Québec, où elle conserve son atelier, l’artisane entend maintenant développer un marché en Colombie-Britannique où elle vient d’emménager. Les prix des créations Pied carré s’étendent entre 300 $ et 5000 $, selon les dimensions, la complexité et les mosaïques utilisées, certaines tuiles étant importées d’Italie.