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Objectif : combler le kilomètre manquant au REM

Ottawa évaluera différents scénarios pour relier le terminus du train électrique de l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau et la gare de Dorval, où Via Rail prévoit faire passer sa ligne de train à haute fréquence entre Québec et Toronto.

Prolonger le Réseau express métropolitain (REM) ? Implanter un court tramway ? Ou simplement miser sur des autobus ? Ottawa étudiera comment relier le train électrique qui desservira l’aéroport Montréal-Trudeau à la gare ferroviaire de Dorval.

Le ministre des Transports, Marc Garneau, participait hier à l’annonce du début des travaux pour aménager une station du REM à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau. Il en a profité pour aborder la question du kilomètre qui séparera le terminus du train électrique, qui entrera en fonction en 2023, et la gare de Dorval, où Via Rail prévoit faire passer sa ligne de train à haute fréquence entre Québec et Toronto.

« On sait que plusieurs communautés désirent être connectées à l’aéroport et au réseau de Via et du REM », a indiqué Marc Garneau.

Ottawa a ainsi prévu 2 millions pour étudier comment relier les deux. L’idée est de voir combien il faudrait débourser pour faire de la gare de Dorval un centre intermodal où trains et autobus se côtoieraient.

Le ministre Garneau a ainsi indiqué qu’on évaluerait la possibilité de prolonger le tracé du REM sur 700 m. Il a aussi évoqué la possibilité d’implanter un court tronçon de tramway pour déplacer les passagers du train de Via jusqu’à l’aéroport. Solution plus économique, des autobus aussi pourraient être utilisés. « Une possibilité est le prolongement du REM jusqu’à la gare et tout ce que ça implique, ces 700 m de tunnel. Deuxièmement, est-ce que ça serait mieux d’avoir un système de tramway ou un service plus fréquent d’autobus ? »

Le ministre Garneau n’a pas évoqué d’échéancier précis pour réaliser cette étude, se contentant de dire qu’il voulait procéder « le plus rapidement possible ». Il ne s’agit d’ailleurs que d’une première étape, le ministre parlant d’une étape préliminaire à la réalisation d’une étude de faisabilité et de rentabilité.

Le principal tracé du REM reliera Brossard à Deux-Montagnes. Une antenne sera ajoutée pour relier l’aéroport ainsi qu’une autre pour desservir l’Ouest-de-l’île, jusqu’à Sainte-Anne-de-Bellevue.

Plus rapide

Avec l’arrivée du REM, l’aéroport sera mieux connecté au réseau de transports collectifs de Montréal à partir de 2023, date de mise en service prévue de cette antenne du projet de train électrique de la Caisse de dépôt.

Avec le REM, il faudra compter environ 20 minutes à partir du centre-ville pour atteindre le terminal. C’est nettement plus vite qu’avec l’autobus 747, qui peut mettre jusqu’à 70 minutes pour se rendre du centre-ville à l’aéroport.

Les trains du REM devraient circuler toutes les 10 minutes aux heures de pointe et toutes les 15 minutes hors pointe.

« Ça va renforcer la compétitivité de Montréal, améliorer son dynamisme. »

— Benoit Dorais, président du comité exécutif de la Ville de Montréal

L’arrivée de cette antenne du REM viendra ainsi combler un important trou dans la desserte de transports collectifs, puisqu’il viendra se brancher au réseau de métro aux stations Bonaventure sur la ligne orange, McGill sur la ligne verte et Édouard-Montpetit sur la ligne bleue. La métropole québécoise accuse un important retard par rapport à d’autres grandes villes qui ont relié leur principal aéroport depuis longtemps. Les aéroports Charles-de-Gaulle de Paris et Heathrow de Londres sont desservis par les réseaux lourds de transport en commun depuis la fin des années 70.

Débarcadère refait

La facture de la station est évaluée à 250 millions et sera couverte par Aéroports de Montréal (ADM). En effet, les responsables de Montréal-Trudeau profitent des travaux pour reconstruire son stationnement étagé et son débarcadère, un projet de 2,5 milliards. Ces travaux doivent permettre de tripler la capacité d’accueil du débarcadère.

L’infrastructure était en fin de vie utile et les voitures s’y empêtraient, des bouchons pouvant parfois se créer jusqu’au chemin de la Côte-de-Liesse, a indiqué Philippe Rainville, PDG d’ADM.

Les travaux, qui ont été confiés au consortium formé de Pomerleau, SNC-Lavalin et Kiewit, ne devraient pas alourdir la circulation, déjà difficile, évalue ADM. « On a un problème déjà. Les travaux ne vont pas causer les bouchons : ils sont déjà là », a indiqué Philippe Rainville.

Par ailleurs, l’espace qui avait déjà été prévu dans l’aéroport pour servir de gare, mais qui ne sera finalement jamais utilisé, aurait été trop petit. La station du REM et un étage de transit occuperont une plus grande superficie que prévu à l’époque. Un projet pour cet espace sera annoncé cet automne.

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