Monsieur l'inspecteur

L'importance du calfeutrant

Des joints de calfeutrant fendillés, d’autres décollés ou déchirés. Voilà de belles portes d’entrée pour l’air frais de l’hiver et les infiltrations d’eau quand il pleut.

Le mauvais état des joints de calfeutrant autour des portes et des fenêtres fait presque toujours partie des constats dans le rapport d’inspection préachat. À moins d’avoir été installés par des spécialistes du calfeutrage, ces joints de thermoplastique ne durent parfois même pas dix ans.

Exposé aux rayons ultraviolets du soleil et aux variations de température, le scellant s’assèche, craque et rétrécit. Tout cela a l’air bien banal, mais l’effet peut faire gonfler la facture de chauffage. De plus, l’eau peut s’infiltrer goutte par goutte pendant des années sans que des dommages deviennent visibles.

« Dès qu’il y a des signes de soulèvement ou d’assèchement à un endroit, cela se produit ailleurs aussi, autour des autres ouvertures. Quand la détérioration commence, elle s’accélère rapidement. »

— Christian Barbe, président de Calfeutrage Élite

Sur les murs extérieurs en maçonnerie, le déchirement du calfeutrant autour des fenêtres peut être un signe d’un problème très inquiétant : la façade cherche à se détacher du bâtiment !

CHEVAUCHEMENT INADÉQUAT

L’application de scellant à la jonction des revêtements extérieurs et des cadres des portes et fenêtres est une obligation énoncée dans le Code national du bâtiment. Sur les maisons neuves, trop souvent, le scellant est appliqué en trop petite quantité, de sorte qu’il ne chevauche pas suffisamment les deux surfaces. En aussi peu que cinq ans, le calfeutrage est à refaire.

C’est parfois le propriétaire du bâtiment qui souhaite des joints de calfeutrant minces, par souci d’esthétisme. Erreur. D’après Christian Barbe, il faut l'appliquer sur une largeur de 16 à 20 mm.

De plus, il est préférable d’éviter de créer un joint trop mince en lui donnant une forme concave en le lissant avec le doigt, comme cela se fait couramment avec les scellants appliqués à l’intérieur, à la jonction des murs et des moulures, par exemple.

Les professionnels lissent leurs joints avec un bâtonnet de bois trempé dans une substance qui l’empêche de coller. Cela donne un joint à 45 degrés, d’une épaisseur idéale de 12 mm. Ce lissage vient effacer les bourrelets que peut provoquer le fusil à calfeutrage. Ces bourrelets tendent à retenir la saleté et la poussière.

SOURNOISES INFILTRATIONS

Au moment de l’achat d’une propriété, le principal moyen de savoir si elle est bien isolée est de demander à voir la facture de chauffage du propriétaire vendeur.

L’inspection préachat étant principalement visuelle, l’inspecteur ne cherchera pas les infiltrations d’air. Il existe cependant un truc tout simple : allumer un briquet ou un bâtonnet d’encens, l’approcher des ouvertures et observer la direction de la fumée.

Encore plus sournoises, les infiltrations d’eau par le pourtour des portes et des fenêtres peuvent se produire pendant plusieurs années sans qu’on s’en aperçoive.

« Quand l’eau s’infiltre, les matériaux l’absorbent tant qu’ils en sont capables. Mais à partir du moment où ils sont saturés, ça coule comme un robinet ! »

— Christian Barbe

C’est souvent lors de pluies avec vents violents, comme la tempête Irène de 2011, que les infiltrations d’eau se déclarent. Les faiblesses dans le calfeutrage peuvent cependant avoir laissé pénétrer l’eau plusieurs fois auparavant, endommageant les matériaux à l’intérieur des murs.

Refaire l’ensemble du calfeutrage des portes et fenêtres peut contribuer à rassurer un acheteur. L’opération coûte aussi peu que 800 $ sur un petit bungalow et jusqu’à 3000 $ pour une grande résidence avec fenestration abondante. Les bons entreteneurs prennent soin de retirer le vieux scellant, de bien nettoyer les surfaces et de leur appliquer un apprêt avant d’apposer le scellant.

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