COMMANDITÉ
À la rencontre de…

Béatrice Martin

La dernière année aura été, pour celle que l’on connaît sous le nom de scène de Cœur de pirate, une période de transformation. Maintenant à la tête de sa propre maison de disques, Béatrice Martin endosse une multitude de nouveaux rôles, soit mentore, entrepreneure et directrice artistique. Elle s’entretient avec nous alors qu’elle s’adapte à un autre rôle d’importance : devenir maman pour une seconde fois.

Des félicitations sont de mise, Béatrice ! Comment la petite famille s’ajuste-t-elle au retour des nuits très courtes, des couches et du quotidien avec un nouveau-né ?

Je réalise que mon premier enfant, Romy, était vraiment un nouveau-né exemplaire, parce que je ne me rappelais pas que c’était « rushant » de même ! (rires) Je vis ce que les gens me disaient qu’ils vivaient à l’époque. Mais ça va bien : on ne dort pas, mais on est bien heureux !

Dans quelques jours, tu retrouveras enfin la scène à Montréal. Après deux ans de pause forcée, comment anticipes-tu cette réunion avec ton public ?

C’est un spectacle qui était prévu en 2019 et qui a été reporté à plusieurs reprises. Mentalement, on est rendus ailleurs, les musiciens et moi, mais c’est un beau spectacle; on l’a déjà fait en France et on a hâte de le présenter, pour boucler la boucle. Je suis fébrile, un peu stressée, mais c’est normal, je pense.

Pendant la pandémie, tu t’es quand même exprimée à travers deux albums, Perséides et Impossible à aimer. Cette période a-t-elle été féconde pour toi sur le plan créatif ?

Ç’a été une période assez complexe. J’ai eu une opération aux cordes vocales en mars 2021, ce qui était assez épeurant, parce que je ne savais pas si j’allais être capable de rechanter un jour. Je me suis dit : si on m’enlève ça, qu’est-ce que je peux faire ? Ça m’a forcée à créer autrement et à ne pas tenir ma voix pour acquis.

« Sur mon dernier album, ma façon de chanter n’est pas du tout la même ; j’ai dû changer des choses. Ç’a été une façon pour moi de me redécouvrir et de redécouvrir ce que j’étais capable de faire. »

- Béatrice Martin

Tu portes aussi un tout nouveau chapeau à titre de présidente et directrice artistique de la maison de disques Bravo musique. Comment embrasses-tu ce rôle que tu joues auprès d’autres artistes en les guidant dans leur propre processus d’expression ?

Déjà, je suis juste contente qu’on m’écoute et qu’on écoute mes conseils ! (rires) C’est drôle de penser que tout ce que j’ai pu vivre dans ma carrière, ça peut servir à des artistes de la relève aujourd’hui. Le contexte est complètement différent pour eux ; ils font face à beaucoup d’incertitude. D’être un pilier pour certains d’entre eux, je trouve ça super gratifiant. Je sens que je sers à quelque chose.

Et le rôle de gestionnaire de PME, ça vient empiéter sur ta propre carrière artistique ou, au contraire, ça te nourrit comme artiste ?

Je vois maintenant les enjeux derrière la scène. Il y avait beaucoup de concepts que je ne voyais pas, que je ne comprenais pas. Mais, des fois, j’oublie le côté artistique ; je pense au budget et à d’autres affaires que je ne voyais pas quand je pensais juste à l’art et à la musique. Ce n’est pas plus mal non plus, parce que ça me permet de prendre des décisions plus éclairées.

Mine de rien, tu célébreras bientôt ton 15e anniversaire de carrière comme auteure-compositrice-interprète. As-tu envie d’aller voir ailleurs et d’explorer d’autres disciplines pour t’exprimer ?

J’ai d’autres projets vraiment cool qui s’en viennent qui touchent plus la littérature. J’ai d’autres façons de m’exprimer, que ce soit de faire de la musique pour des jeux vidéo et des films ou de collaborer avec d’autres artistes.

« Je suis chanceuse : j’ai toujours un lot d’occasions différentes qui me permettent justement d’aller un peu ailleurs. »

- Béatrice Martin

En même temps, tu sembles prendre plaisir à exploiter les autres moyens d’expression à ta portée, que ce soit dans la scénographie, ton style vestimentaire... Exerces-tu beaucoup de contrôle sur ton image comme artiste ?

Je suis pas mal plus « relax » que je l’étais ! C’est la trentaine, aussi. Je laisse aller certaines choses qui ne sont pas graves. Dans ma vingtaine, je cherchais à tout contrôler ; j’étais très stressée et consciente de ce que les gens pouvaient dire de moi, tandis qu’aujourd’hui… ça va, ça va mieux.

MON QUOTIDIEN DE MAMAN EN UN MOT

Incertain

LA « TOUNE » QUE J’ÉCOUTE EN BOUCLE

« La poulette grise », de Carmen Campagne

MON PLUS GRAND ACCOMPLISSEMENT PROFESSIONNEL

Pouvoir aider de nouveaux artistes à partir de ce que moi, j’ai vécu dans mon parcours.

JE RESSENS L’IMPULSION D’ÉCRIRE QUAND…

Pas mal n’importe quand, et maintenant, je suis assez bonne pour être capable d’écrire sur commande.

LE DIMANCHE MATIN, JE…

suis sûrement dans mon sous-sol en train d’allaiter, avec un café !

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