Caroline Dhavernas sera la voix du REM

Le Réseau express métropolitain (REM) a trouvé sa voix. Au terme d’un concours à l’aveugle, les futurs usagers ont voté pour la comédienne Caroline Dhavernas. Oui, la fille de Michèle Deslauriers, la voix illustre du métro de Montréal.

Non, ce n’est pas arrangé avec le gars des vues. Les astres se sont alignés pour jouer cet incroyable coup de dés. Et les principales intéressées sont les premières à ne pas y croire.

« Moi et ma mère, on n’en revient pas ! On trouve ça trop drôle », s’est exclamée Caroline Dhavernas en entrevue avec La Presse.

En août, le REM a invité ses futurs usagers à voter pour la voix qui les accompagnera dans leurs déplacements quotidiens pour les années à venir. Trois voix, appartenant à des personnes dont l’identité n’a pas été révélée pour préserver l’intégrité du concours, leur ont été présentées. Avec 40 % des votes, Caroline Dhavernas était la grande favorite.

Michèle Deslauriers, sa mère, n’avait rien vu venir. Comble du hasard, elle avait participé au concours… sans reconnaître la voix de sa propre fille ! « On ne pensait pas que Caroline pouvait faire ça ! », se souvient la comédienne, qui est la voix du métro de Montréal depuis 2003.

C’était dans ses gènes, pourtant. Et voilà que, par une surprenante tournure du destin, mère et fille seront toutes deux la voix d’un réseau de transport. « Quand Caroline nous a dit qu’elle était choisie, je me suis dit que ça ne pouvait pas être vrai ! On l’a bien ri », s’est esclaffée Michèle Deslauriers.

Une voix à l’image du REM

On l’entendra du matin au soir, sur la route du boulot ou au retour d’une soirée. Quelle voix l’heureuse élue souhaite-t-elle donner au REM ? « Une voix posée, claire, douce. Chaleureuse, surtout », décrit Caroline Dhavernas, qui devrait commencer les enregistrements dans les prochains mois.

Avant de lancer le concours, l’équipe du REM avait fait un premier tri à l’aveugle, selon des critères bien précis.

La voix devait être fluide (pas d’intelligence artificielle), sympathique (sans être trop amicale) et jeune, à l’image du réseau, dont la première ligne doit être mise en service d’ici 2022. Également, elle devait être distinctive, tout en restant harmonieuse par rapport à celle de l’ensemble des réseaux de transport collectif.

Le directeur des communications de CDPQ infra, Jean-Vincent Lacroix, se dit ravi du choix du public, qui remplit toutes les cases. « Quand on y pense, ce choix marquera un peu l’histoire, alors que la voix du REM accompagnera des milliers de personnes sur plusieurs générations ! », a-t-il déclaré.

Et pour Caroline Dhavernas, c’était un rôle qui lui tenait à cœur, elle qui croit fermement dans le transport collectif : « Je suis convaincue que c’est la voie de l’avenir. Pour moi, c’est vraiment important qu’on aille dans cette direction-là. Je suis vraiment contente de faire partie de ça. »

Une histoire de famille

Pendant des années, Caroline Dhavernas a fait le saut lorsqu’elle montait à bord d’un wagon de la Société de transport de Montréal (STM) et que la voix de sa mère résonnait dans les haut-parleurs.

Bientôt, les rôles s’inverseront, et c’est sa propre voix qui surprendra sa fille.

« Elle va prendre le REM et entendre sa mère, elle va prendre la STM et entendre sa grand-mère. Il n’y a pas beaucoup de petites filles qui peuvent dire ça ! »

– Caroline Dhavernas

C’est elle que les voyageurs reconnaîtront bientôt entre deux stations, que les travailleurs pressés taquineront (amicalement) pendant l’annonce d’une panne (fait vécu par Michèle Deslauriers).

Il s’en passe, des anecdotes, dans le métro, la prévient sa mère. Mais en général, « les gens sont très gentils ». Un dernier conseil, pour terminer ? « De s’amuser, dit-elle. Caroline est tellement bonne, elle se débrouille très bien dans ses rôles. Je ne doute absolument pas que ça va bien se passer. »

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