« On ne s’arrêtera pas comme ça » : les opposants au projet de réforme des retraites, y compris dans les rangs des syndicats dits réformistes, étaient encore nombreux mercredi à vouloir poursuivre la bataille, quel que soit l’épilogue programmé au Parlement.
« On verra ce qu’on fera par la suite, mais on ne s’arrêtera pas comme ça », dit dans la manifestation de Rennes David Morel, secrétaire général de l’union départementale CFDT.
« J’ai déjà des problèmes de genoux et de dos, je commence à 6 h du matin pour un petit salaire » et « j’en suis à ma sixième journée de grève », déclare dans le cortège parisien Mariama Traore, 35 ans, une syndiquée CFDT qui travaille dans la propreté.
« Mais ça vaut la peine. Faut continuer, faut pas désespérer, on va pas se laisser faire, c’est pas fini demain même si on est moins nombreux », assure-t-elle.
« On continuera jusqu’au retrait ! », lance le délégué CGT cheminots Damien Scali lors d’une manifestation improvisée au centre commercial Euralille, où les cheminots ont reçu le renfort des étudiants lillois.
« On a déjà une première victoire, on sent que la population est avec nous », souligne, à Rennes, Laurence Turbé, professeure du second degré de 55 ans et membre du Snes-FSU, le premier syndicat des collèges et lycées.
« Il va falloir passer sur des blocages toujours plus systématiques puisqu’on n’est jamais entendus quand on manifeste », estime à Lyon Thibaud, 46 ans, militant du NPA, le parti d’extrême gauche.
Un vote jeudi possible
Le président Emmanuel Macron a fait savoir mercredi soir qu’il « souhaite aller au vote » jeudi à l’Assemblée nationale sur sa réforme contestée des retraites, après une huitième journée de manifestations et de grèves en France.
« Nous devons mobiliser tous les parlementaires dans un esprit de responsabilité », « les consultations se poursuivent demain pour continuer la mobilisation », a-t-on dit dans l’entourage du président à la veille de ce vote décisif et encore incertain quant à l’existence d’une majorité en faveur de la réforme.
Le président n’envisage pas « à ce stade » de la faire adopter par un 49.3, l’article de la Constitution qui permet d’adopter un texte sans vote, a-t-on appris de sources concordantes dans le camp présidentiel.
— Agence France-Presse