Portefeuille des lecteurs

Questions pour un champion

Au début de 2015, nous avions invité les lecteurs de La Presse Affaires à choisir leurs favoris dans notre sélection LPA 100 des principaux titres boursiers canadiens. L’exercice, qui paraissait aisé au tournant de 2015, quand la Bourse avait encore le vent dans les voiles, est devenu plus méritoire quand le vent a tourné.

Au terme de la simulation, qui s’est déroulée du 1er février au 31 décembre, tous les portefeuilles suivis battent allègrement l’indice de référence. Facile, puisque le S&P/TSX a perdu plus du dixième de sa valeur durant la période. Un portefeuille se distingue toutefois, celui du club d’investissement de HEC Montréal, assemblé par Yannick Martineau Goupil, Gabriel Grenier et Antoine Camus. Ce dernier répond à nos questions au nom du groupe champion.

Pourquoi votre sélection de titres a-t-elle présenté une si bonne performance en 2015, avec un rendement de 13,4 % ?

Évidemment, lorsqu’on regarde la performance sur un an d’un portefeuille, il y a toujours un facteur chance. Uni-Sélect a grandement contribué au rendement de notre portefeuille. De plus, nous avons réussi à ne pas avoir trop de pertes importantes dans notre portefeuille.

Par contre, la chance n’est pas la seule raison de notre succès. Dans notre sélection de titres, nous avons suivi une philosophie d’investissement (celle du Fonds de placement étudiant HEC) qui a fait ses preuves par le passé. De 2009 à 2014, le Fonds a surperformé l’indice du S&P/TSX de 20 %. 

Fort de votre expérience, quels conseils donneriez-vous aux lecteurs de La Presse Affaires ?

Lors de la construction d’un portefeuille, il est important de ne pas calquer les pondérations sectorielles de l’indice. Par exemple, au Canada, les secteurs de la finance et de l’énergie occupent une très grande proportion du TSX. Cela ne veut pas forcément dire que ce genre de secteurs conviennent à votre profil d’investissement.

Il est aussi important de bien comprendre les modèles d’affaires des compagnies pour déterminer les avantages compétitifs et les risques de chacune d’entre elles ; on évite ainsi les mauvaises surprises.

Conseil hors simulation : ne pas hésiter à investir à l’extérieur du Canada. La Bourse canadienne ne possède qu’un nombre limité de titres dans les secteurs de la santé et de la technologie. En se tournant vers l’international, les investisseurs auront beaucoup plus d’occasions qui vont s’offrir à eux. 

Croyez-vous que ce portefeuille ferait aussi bien sur une longue période ?

Non, il ne serait pas réaliste de penser que notre portefeuille pourrait soutenir ce rendement sur le long terme. Nous sommes bien sûr heureux du résultat final, mais obtenir un tel rendement avec comme contrainte de ne pas pouvoir changer les positions initiales est une belle surprise.

Par contre, lors de la création du portefeuille, nous avons suivi la philosophie d’investissement du Fonds de placement étudiant HEC, qui tend vers un horizon d’investissement de trois à cinq ans. Nous estimons donc que notre portefeuille devrait tout de même performer de façon favorable sur les prochaines années. 

Que changeriez-vous si l’exercice était à refaire en 2016 ?

Comme nous avons sélectionné des entreprises que nous estimons être de bons investissements sur le long terme, il serait préférable de revoir notre exposition sectorielle au lieu de notre exposition au niveau des entreprises. Par exemple, nous avons plusieurs positions dans le secteur de la consommation. Avec l’évaluation actuelle du secteur, nous pourrions peut-être nous départir d’un titre en consommation pour ajouter une position dans un secteur avec une évaluation plus favorable actuellement.

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