Turquie

La drag comme acte politique

Malgré l’hostilité générale envers la communauté LGBT dans son pays et un père conservateur qui ignore ce pan de sa vie, un jeune homosexuel turc foule les planches sous les traits de la drag queen Miss Putka pour ouvrir les yeux de ses concitoyens à une autre réalité.

Dilara Senkaya et Burcu Karakas Reuters

« J’avais l’impression d’être le seul »

Ilker Yazici – nom de scène Miss Putka – était à l’école secondaire lorsqu’il a découvert son homosexualité. C’est là qu’il a rencontré des groupes de défense des LGBT et qu’il a participé à des manifestations dans les rues d’Ankara, capitale de la Turquie, pour défendre les droits des LGBT, en arborant des drapeaux arc-en-ciel. « Au début, je me suis beaucoup débattu avec moi-même, raconte-t-il. On grandit au Moyen-Orient. Ce n’est pas facile. J’avais l’impression d’être le seul, comme la plupart des personnes LGBT. » Ilker, aujourd’hui âgé de 23 ans, n’a cependant jamais ressenti le besoin de se cacher et a continué à célébrer qui il est. Inspiré par la série RuPaul’s Drag Race diffusée sur Netflix, il considère le spectacle de drag comme un acte d’expression personnelle plutôt que comme un simple divertissement.