Jour de la Terre

Enjeux du siècle, de la ville et de l’UQAM

Le Jour de la Terre est un moment où l’appel à la mobilisation prend une envergure planétaire et où les enjeux au pluriel forcent une réflexion approfondie que la pandémie a d’ailleurs accélérée.

Des enjeux comme la biodiversité, la justice sociale, l’agriculture urbaine, la mobilité durable et les changements climatiques ont été amplifiés par la crise sanitaire qui en a révélé toute l’importance. Alors que nous soulignons aujourd’hui le Jour de la Terre, il faut réfléchir collectivement à ces questions et agir en faveur de la transition écologique des villes, où les deux tiers de la population mondiale habiteront d’ici 2050.

Bien sûr, les impacts environnementaux sont de plus en plus documentés, et il devient criant de multiplier les actions, les petites comme les grandes : le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), auquel nos professeures et professeurs ont d’ailleurs contribué, souligne les nécessaires collaborations aux échelles locale, nationale et internationale.

À cet égard, le Pôle sur la ville résiliente, créé par l’UQAM en 2021, rappelle les défis vécus et rencontrés en zone urbaine. Que l’on pense par exemple aux espaces publics, en particulier les parcs, qui sont devenus en période de confinement de précieux antidotes à l’isolement des citadins. Ils ont même servi de salles de cours en diverses occasions, permettant aux universités de poursuivre leur enseignement en toute sécurité.

La ville de demain

À quoi aspirent cependant les populations urbaines ? À vivre dans une ville plus verte, plus humaine, plus saine et plus inclusive. C’est ce vers quoi sont tournées les équipes de recherche du Pôle sur la ville résiliente. Réunissant les expertises transdisciplinaires d’une cinquantaine de professeurs et d’une dizaine d’unités de recherche de l’Université, dont l’Institut des sciences de l’environnement, ce regroupement imagine et façonne la ville de demain.

Les solutions concrètes qu’il met au point touchent cinq grands domaines : la forêt urbaine, l’habitat et les milieux de vie, la mobilité, les eaux urbaines et la ville nourricière. Nos personnes étudiantes en design de l’environnement et en études urbaines et touristiques, entre autres, construisent et redéfinissent notre rapport à la ville naturelle et toujours urbaine.

L’UQAM a depuis de longues années déjà mobilisé ses forces vives, soit l’ensemble du corps enseignant, des personnes étudiantes et des employés, pour traiter de ces enjeux environnementaux et faire de cette université une pionnière en matière d’écoresponsabilité.

De quelle manière les arbres urbains peuvent-ils contrer les îlots de chaleur ? Comment tirer parti des résidus organiques récupérés par la ville dans les bacs bruns ? Par quels aménagements peut-on accroître le caractère inclusif des espaces publics ? Comment préserver et protéger les sources d’eau potable sur le territoire urbain ? Quelle vocation transitoire conférer aux bâtiments désaffectés et aux terrains vagues du centre-ville ?

Projets concrets

Toutes ces questions, et bien d’autres encore, sont examinées par les équipes de recherche de l’UQAM, en collaboration avec plusieurs partenaires. Certaines ont déjà donné lieu à des projets concrets : potager à ciel ouvert sur le toit du Palais des congrès, afin d’expérimenter diverses techniques de production agricole en milieu urbain ; collecte d’échantillons de précipitations, grâce à la participation des Montréalais, en vue de comprendre l’incidence du milieu urbain sur les ressources en eau ; création du Réseau Ville Autrement, consacré aux occupations transitoires des bâtiments et des terrains vacants, dont ceux du Quartier des spectacles.

Ce ne sont là que quelques exemples de projets au service de la ville du 21e siècle, qui profiteront désormais de la synergie du Pôle. Ils ne sont pas menés en vase clos, bien au contraire. Une vingtaine de partenaires et d’organismes collaborateurs travaillent déjà de concert avec l’UQAM au sein de MixCité, un carrefour d’échanges rattaché au Pôle.

Il s’agit de municipalités et de ministères, d’entreprises des secteurs de l’énergie, de la philanthropie ou de l’immobilier, de groupes citoyens, d’organisations sans but lucratif des domaines du transport, de l’environnement, de la culture, de l’alimentation, de l’entrepreneuriat social, du logement ou de l’éducation citoyenne ainsi que d’associations et d’ordres professionnels.

C’est de cette manière qu’on va plus loin. Grâce au rapprochement de partenaires d’horizons diversifiés, à l’ancrage dans les milieux, aux points de vue pluriels et à la mise en commun des savoirs, des solutions inédites peuvent naître. C’est le pari que nous avons pris en mettant sur pied le Pôle sur la ville résiliente. C’est aussi celui que nous tenons à l’UQAM depuis plus de 50 ans : mener de la recherche inspirante, participative et collaborative, au bénéfice de l’ensemble des citoyennes et citoyens, et au service de la ville du XXIsiècle !

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