Chronique / COVID-19

La confiance d’Alain Bouchard

En ces temps de crise majeure, les dépanneurs Couche-Tard continuent de jouer leur rôle fondamental qui est de dépanner les consommateurs en leur fournissant les produits de base courants dont ils ont besoin. L’entreprise de commerce de proximité a toutefois décidé d’utiliser la force économique de son réseau pour aussi dépanner ses pairs en cette période difficile.

Alain Bouchard, président exécutif du conseil et fondateur de Couche-Tard, ne s’en cache pas, c’est davantage la crise de santé publique créée par la propagation du coronavirus qui le préoccupe que la crise économique qui en résulte.

« Pour moi, c’est l’incertitude entourant la propagation du virus qui m’inquiète le plus. Des crises économiques, j’en ai traversé au cours de ma carrière. Je suis capable de rationaliser ça. »

— Alain Bouchard, président exécutif du conseil et fondateur de Couche-Tard

« Mais la crise de santé publique que l’on vit actuellement, on ne sait pas où cela va nous mener exactement et comment l’évolution du coronavirus va se terminer. C’est ça qui me préoccupe », me confie l’entrepreneur, qui travaille de sa maison de campagne depuis bientôt deux semaines.

Alain Bouchard a toujours été de nature optimiste, et il nous l’a rappelé dans un courriel qu’il a envoyé à La Presse dimanche dernier, dans lequel il nous a expliqué les différentes initiatives que le groupe a prises depuis le déclenchement de la pandémie.

On le sait, Couche-Tard exploite un formidable réseau de 14 800 dépanneurs qui emploient 133 000 personnes dans 28 pays. C’est d’abord dans ses magasins de Norvège que Couche-Tard a été témoin de la rapidité de la propagation du virus.

« La Norvège ne reçoit pas beaucoup d’étrangers, mais les Norvégiens voyagent beaucoup, explique-t-il dans un entretien. Dès le signalement des premiers cas, nos responsables norvégiens nous ont expliqué comment réagir.

« On a immédiatement constitué des stocks importants de désinfectant pour l’ensemble de nos magasins dans le monde qui sont considérés comme des commerces essentiels puisque l’on distribue des denrées essentielles et du carburant », souligne Alain Bouchard.

Depuis le début de la crise, le président du conseil a été fortement impressionné par l’engagement des employés à poursuivre les activités malgré le contexte difficile.

« Notre priorité absolue, c’est la santé et la sécurité de notre monde et de notre clientèle. Partout, je reçois des témoignages de nos gestionnaires régionaux qui me rapportent toutes sortes d’initiatives qui ont été prises pour faciliter la vie de nos clients.

« On a des gens dédiés dans tous nos marchés et on a décidé d’accorder des primes à nos employés parce qu’ils se donnent vraiment. »

— Alain Bouchard

« Aux États-Unis, on est dans des zones difficiles comme l’État de New York, mais on a surtout une très forte présence en Californie, où nos dépanneurs ont été désignés “critical support” parce qu’ils servent de liens entre les autorités locales pour toutes sortes de services de proximité non traditionnels », souligne Alain Bouchard.

Soutenir les entrepreneurs

Couche-Tard ne fait pas que dépanner ses millions de clients partout dans le monde, l’entreprise a aussi décidé de dépanner les entrepreneurs locaux qui sont éprouvés par la crise dans chacun de ses marchés.

« Au Québec, on a entrepris d’augmenter fortement nos inventaires de toutes sortes de produits locaux, comme les boissons vitaminées, les jus spécialisés, les bières de microbrasseries. »

« On va distribuer les produits de Chocolats Favoris pour la période de Pâques parce qu’ils ont dû fermer leurs magasins. On augmente aussi la distribution des boîtes de repas prêts à cuisiner de Cook It. »

— Alain Bouchard

Depuis une semaine, Couche-Tard enregistre une baisse marquée des volumes d’essence vendus quotidiennement. Les ordres de confinement que l’on observe maintenant sur tous les territoires d’Amérique du Nord ont réduit de façon importante les déplacements en voiture.

« On enregistre une baisse drastique de la distribution de carburant, mais nos ventes de marchandises se maintiennent.

« Mais cela nous a amenés à rationaliser nos opérations. Si on a trois magasins dans un rayon de 8 km, on va en fermer deux à 11 h le soir et en garder un seul ouvert 24 heures. Ça permet d’enlever un peu de pression sur le dos de nos employés », observe Alain Bouchard.

Le fondateur de Couche-Tard tient par ailleurs à souligner l’effort de mobilisation exceptionnel qui est mené au Québec par les autorités gouvernementales pour enrayer au maximum la propagation du coronavirus, contrairement à l’inquiétante inertie que l’on peut observer dans plusieurs États américains.

Alain Bouchard affirme qu’il a toujours été optimiste de nature, et les moments de forte inquiétude que lui fait vivre la crise actuelle ne l’empêchent pas d’envisager des jours meilleurs pour tout le monde dans un proche avenir.

Dans un courriel qu’Alain Bouchard nous a envoyé dimanche, le fondateur de Couche-Tard transmettait cette conviction.

« Pour la suite des choses, évidemment, je ne connais pas les échéances de cette pandémie, mais j’ai une grande confiance en la capacité de l’humain en général et des entrepreneurs et des entreprises en particulier. »

Les humains, les entrepreneurs et les entreprises vont certainement partager cette conviction et passer avec confiance à travers ces temps éprouvants.

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