TRAIN DE LA CAISSE DE DÉPÔT

Mirabel veut devenir le terminus

La ville des Basses-Laurentides veut que le futur train de la Caisse de dépôt atteigne l’aéroport de Mirabel, qui n’accueille à peu près plus de passagers depuis novembre 2004, mais qui est devenu un pôle industriel de plus de 3000 emplois.

Son maire, Jean Bouchard, entend demander de rencontrer le patron de la Caisse, Michael Sabia, pour le convaincre du bien-fondé de sa proposition.

Cette proposition de la Ville de Mirabel a été consignée dans un mémoire déposé à la Commission de l’aménagement de la Communauté métropolitaine de Montréal. Cette instance a pour mandat d’analyser la conformité du projet du réseau électrique métropolitain (REM) avec le Plan métropolitain d’aménagement et de développement.

« Mirabel désire exposer les nombreux avantages qu’il y aurait à inclure le site aéroportuaire de Mirabel dans la desserte initiale du projet REM », y lit-on dans le document de 46 pages.

Le train de la Caisse, qui doit coûter 5,5 milliards, prévoit relier la Rive-Sud, le centre-ville et l’aéroport de Dorval en empruntant la ligne de train de banlieue Montréal-Deux-Montagnes.

Pendant ses années d’exploitation en tant qu’aéroport de vols internationaux de passagers, Mirabel a souffert de son éloignement de Montréal, une lacune exacerbée par l’absence de lien ferroviaire rapide.

Reproduite en annexe, une étude de 1995, préparée par SNC-Lavalin pour le compte d’Aéroports de Montréal, décrivait la ligne Montréal-Deux-Montagnes comme le tracé optimal pour relier Mirabel à Dorval. À l’époque, l’étude prévoyait un achalandage de 723 nouveaux utilisateurs au quotidien à la gare de Mirabel.

Depuis, la population de Mirabel a doublé, atteignant près de 50 000 personnes. Elle dépassera les 60 000 dès 2031, projette l’Institut de la statistique du Québec. En outre, Mirabel compte 20 000 emplois répartis dans 150 entreprises industrielles et 850 entreprises commerciales.

Quarante ans après l’inauguration de l’aéroport et douze ans après la fin des vols de passagers, Mirabel juge pertinent de prolonger la voie ferrée en raison de sa croissance fulgurante.

UN CHOIX PEU COÛTEUX, ESTIME LA VILLE DE MIRABEL

« Si la CDPQ considère qu’elle ne veut pas augmenter ses coûts déjà publiés, il pourrait être considéré de reporter de quelques années le tronçon d’environ 11 km qui sépare le Fairview Pointe-Claire de Sainte-Anne-de-Bellevue, pour donner priorité à Mirabel », suggère la Ville dans son mémoire.

En faisant ce choix, la Caisse ferait même des économies, soutient la Ville. 

« Non seulement le prolongement vers l’ouest [Sainte-Anne-de-Bellevue] nécessitera des coûts supérieurs d’expropriation, il engendrera aussi des coûts de construction largement supérieurs, à cause des viaducs qui devront traverser d’importantes artères, des secteurs d’affluence routière, ce qui n’est pas le cas pour le prolongement vers Mirabel. »

— Extrait du mémoire de la Ville de Mirabel déposé à la Commission de l’aménagement de la Communauté métropolitaine de Montréal

L’emprise entre Deux-Montagnes et Mirabel de 15 kilomètres existe déjà et appartient au ministère des Transports et à la Ville de Mirabel.

Retenir Mirabel comme terminus du REM pourrait permettre à la Caisse d’y déménager le garage ferroviaire de fin de ligne de Deux-Montagnes. Il ne manque pas de terrains disponibles à l’aéroport pour le faire. Il serait même possible d’y aménager une gare terminale intermodale (bus et trains) pour la couronne nord sur le modèle de ce qui est prévu à Brossard pour la Rive-Sud, écrivent les autorités municipales de Mirabel dans leur mémoire.

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