Affaire de famille Caroline Néron

« Fonce, Caroline »

Qui : Caroline Néron, fondatrice de Bijoux Caroline Néron. Création en 2004. Plus de 120 points de vente dans le monde, dont 20 boutiques Caroline Néron.
Mère : Claudette Champoux-Néron, professeure et courtier immobilier retraitée.
Père : Richard Néron, courtier immobilier semi-retraité.

La liberté de choix, mais un appui inconditionnel. Résumé, en quatre phrases inspirantes, du parcours en affaires de Caroline Néron, épaule contre épaule avec ses parents.

« On ne se salit pas les mains à essayer de décrocher des étoiles. »

Un soir d’été 2017, alors qu’il regarde le talk-show Les échangistes, Richard Néron reste bouche bée. Sa fille, invitée, vient de se faire exposer une carte où on retrouve les 120 boutiques et points de vente des Bijoux Caroline Néron dans le monde ! « On ne pouvait croire que ça allait prendre de telles proportions », avoue-t-il.

Richard Néron et sa femme Claudette Champoux-Néron risquent d’être ébahis encore plusieurs fois au cours des prochaines années. Car les visées d’expansion de leur fille n’ont pas de frontières. « Je vise le milliard, lance Caroline Néron. Je crois en la visualisation. Il faut exprimer ses objectifs. On aligne ainsi son cerveau vers ce qu’on veut obtenir. »

« On ne se salit pas les mains à essayer de décrocher des étoiles, philosophe son père. Ce n’est pas grave de rêver à quelque chose de grand, car ça permet d’avancer. »

« C’était important que mes deux filles soient libres et capables de faire leurs choix. »

Caroline Néron est une dragonne-investisseuse qui a comme entourage deux anges gardiens, ses parents, très présents. Lorsque l’actrice, chanteuse et femme d’affaires a lancé Bijoux Caroline Néron, en 2004, elle a trouvé en eux des protecteurs qui l’appuyaient. Deux parents qui l’ont soutenue sans conditions et qui ont préféré se taire plutôt que de la conseiller à tout vent. « J’ai des allures de père poule et Claudette est très maternelle, dit Richard Néron. Mais on souhaitait juste que Caroline réussisse. Au départ, on vit une insécurité qu’on ne peut verbaliser, pour ne pas insécuriser son enfant. On la vit les bras croisés. »

« C’était important que mes deux filles soient libres et capables de faire leurs choix, ajoute Claudette Champoux-Néron. Et ce, même si Caroline voulait être actrice dès l’âge de 5 ans. Petite, elle trouvait des agents dans les annonces du journal ! Ça n’avait pas de bon sens pour moi. Je craignais ce milieu qui était, à mes yeux, beaucoup plus sur le paraître que sur l’être. »

« J’avais deux personnes qui me donnaient des ailes. »

Caroline Néron confirme avoir toujours senti l’appui de ses parents. Et ce, dès qu’elle a choisi de devenir comédienne. « L’inconnu fait peur, c’est sûr, mais je n’ai jamais senti de pression, dit l’actrice de Tribu.com, Diva et L’âge des ténèbres. J’avais deux personnes qui me donnaient des ailes. Je me suis dit : “Si je me plante, je retournerai vivre chez mes parents.” »

Elle avait 23 ans. « Mais je ne suis jamais retournée ! Je suis devenue indépendante très rapidement. J’étais investie. Je savais qu’il fallait travailler. »

Le parcours a néanmoins été semé d’embûches. Le milieu des affaires n’est pas un Club Med. Ni ceux de la télévision et de la chanson, d’ailleurs. Même devant le succès tangible de Bijoux Caroline Néron, plusieurs ont douté. La femme d’affaires, publique et qui n’a pas froid aux yeux doit encore rappeler que c’est elle qui a lancé le projet d’avoir une collection de bijoux, qui a contacté Les Ailes de la Mode, puis Peter Simons directement pour présenter ses collections.

« Je me suis autofinancée au départ, assure-t-elle. Une femme a tellement de choses à prouver ! J’ai démarré mon entreprise seule, mais je me suis fait demander qui était derrière moi… On a longtemps pensé que c’était mon chum. Non, c’est moi ! J’ai eu le réflexe de m’inscrire à des concours pour confirmer que j’étais l’entrepreneure. »

« Quand tu nous parles de tes affaires, on te donne notre opinion ! »

Quand Caroline Néron fait appel à son amoureux, c’est pour des conseils. Avant de consulter ses parents, d’ailleurs. « Caroline, quand tu nous parles de tes affaires, on te donne notre opinion, dit cependant Richard Néron à sa fille, devant la journaliste. Mais c’est plus une consultation que des conseils. Dès fois, j’ai essayé de lui en transmettre, et elle m’a dit : ‟Papa, je sais quoi faire !” »

« On était tous deux agents immobiliers, analyse Claudette Champoux-Néron. On ne parlait pas de nos clients. Que de nos négociations. Je fais confiance à ma fille. On n’a pas l’expérience dans son domaine, donc on l’encourage. Je ne me sens pas obligée de lui donner des conseils. C’est fatigant de se faire dire quoi faire. Adolescente, j’ai moi-même aimé cette indépendance. À mes 14 ans, mon père, un commerçant, m’a donné son livre de comptabilité. Et les colonnes devaient être à zéro ! »

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