PRÉSIDENTIELLE AMÉRICAINE
Mon logo est plus beau que le tien…
La Presse
Ils sont déjà 19 sur les rangs. Dix-neuf candidats (14 républicains et 5 démocrates) qui aspirent à devenir le prochain président – ou la prochaine présidente – des États-Unis. Leurs programmes et leurs discours seront scrutés et décortiqués au cours des prochains mois. Mais qu’en est-il de leurs logos ? Que révèlent-ils des candidats ? Analyse par deux experts.
Plus que jamais, les campagnes à la présidence américaine empruntent de nombreuses techniques propres au marketing afin de mener un candidat à la victoire. Rien n’est laissé au hasard. Pas même le logo, soutient Rafael Jacob, chercheur à l’Observatoire sur les États-Unis à la Chaire Raoul-Dandurand.
Dans le cas de Hillary Clinton, par exemple, tout est très calculé. « Je peux vous assurer que son logo n’a pas été conçu sur le coin d’une table. C’est très réfléchi, affirme M. Jacob. […] Les campagnes présidentielles sont maintenant des campagnes de marketing géantes qui coûtent très cher. »
La pratique n’est pas nouvelle. Elle remonte aux premières campagnes présidentielles au début du XX
siècle, précise Rafael Jacob. Mais les logos de l’époque ne se comparent pas à ceux d’aujourd’hui. « La pratique s’est professionnalisée, le des candidats est plus systématique maintenant. Le graphisme a vraiment décollé ces dernières années avec l’apparition du web 2.0. »Un bon logo permet notamment de montrer qu’on a du succès sur le plan de la communication. Parmi les réussites récentes, Rafael Jacob cite les logos de Barack Obama (2008) et de George W. Bush (2004).
Un logo peut cependant être un piège pour un candidat, affirme M. Jacob. « En 2004, Bush attaquait sans cesse John Kerry, affirmant qu’il changeait toujours d’idée, qu’il était un indécis. Bush s’est servi du fait que Kerry a pris des jours afin de décider s’il voulait ou non un drapeau américain sur son logo. Il disait : “Voyez, il n’est même pas capable de décider ce qu’il veut pour un logo.” »