COVID-19

un coup de main de statistique canada pour le traçage

Les autorités sanitaires du Québec ont accepté l’offre d’Ottawa qui libérera 1700 fonctionnaires pour contribuer aux opérations de traçage de contamination à la COVID-19 dans la population.

Le directeur national de santé publique, le Dr Horacio Arruda, a confirmé vendredi après-midi lors du point de presse quotidien du gouvernement du Québec organisé à Montréal par la vice-première ministre, Geneviève Guilbault, que son équipe avait communiqué avec Ottawa sur cette question. « On est déjà en train de contacter 500 de ces 1700 personnes. Donc, l’action est en cours », a affirmé le Dr Arruda après avoir reçu un message sur son téléphone pendant le point de presse.

Quelques minutes plus tôt, Mme Guilbault et lui affirmaient avoir été mis au courant de l’offre fédérale seulement vendredi matin et ne pas en connaître les détails. Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, venait alors d’annoncer que 1700 employés de Statistique Canada étaient disponibles pour contribuer aux enquêtes épidémiologiques. Cette proposition a été présentée alors qu’un déconfinement graduel se met en place à travers le pays.

Geneviève Guilbault a dit accueillir favorablement cette offre. 

« On va communiquer et collaborer avec le gouvernement fédéral pour voir comment cette aide peut s’inscrire dans les stratégies de dépistage. »

— Geneviève Guilbault, vice-première ministre du Québec

Le Dr Arruda a rappelé que traçage et dépistage sont deux choses différentes, bien qu’elles soient liées. Le dépistage consiste à effectuer des tests dans la population afin de détecter le coronavirus, alors que le traçage, tel qu’il est effectué par les équipes de la Santé publique, consiste à remonter la chaîne des contacts des personnes infectées à la COVID-19. Cela peut impliquer de faire des tests auprès de ces personnes ou de les inviter à s’isoler à la maison pendant 14 jours pour éviter une propagation de la maladie.

Selon le Dr Arruda, la Santé publique « arrive à faire le travail », mais doit planifier la suite des choses, notamment les vacances estivales qui risquent de faire pression sur les équipes en place. « Il est clair qu’il faut prévoir l’été, la fatigue des gens. Il faut prévoir potentiellement la prochaine vague. C’est clair qu’on va intégrer toutes autres ressources fédérales qui pourraient être utiles », a affirmé Horacio Arruda.

Son homologue de la Direction régionale de santé publique (DRSP) de Montréal, la Dre Mylène Drouin, qui était à ses côtés, a affirmé que dans la métropole le travail d’enquête épidémiologique est à jour. « On arrive à faire notre traçage dans les 24 heures à moins que les personnes ne répondent pas au téléphone. Ça implique qu’on doit faire des recherches subséquentes. On a une bonne capacité », a-t-elle indiqué.

Tendance encourageante

Pour ce qui est du dépistage, l’objectif gouvernemental de réaliser 14 000 tests par jour au Québec n’est toujours pas atteint. Mercredi dernier, par exemple, le Québec a effectué 12 654 tests. « Malgré le fait que l’on teste de plus en plus, l’augmentation des nouveaux cas demeure relativement stable, d’où le fait qu’on se permet de qualifier la tendance d’encourageante », a commenté Mme Guilbault.

À travers le Québec, on dénombre jusqu’à maintenant 46 141 cas d’infection, ce qui représente une hausse de 646 cas. Au cours des dernières 24 heures, la COVID-19 a fait 65 victimes de plus, pour un total de 3865 morts depuis le début de la crise sanitaire. 

1479 

Nombre de personnes atteintes de la maladie dans les hôpitaux, dont 171 aux soins intensifs. Il s’agit d’une légère baisse des hospitalisations (25 pour les soins ordinaires et 5 pour les soins intensifs).

Geneviève Guilbault a rappelé que la collaboration des Québécois qui présentent des symptômes de la COVID-19 est essentielle. Ils doivent aller se faire tester, a insisté la vice-première ministre.

« C’est en testant de plus en plus qu’on va être capables de savoir où sont les personnes infectées, d’avoir un portrait juste de la situation un peu partout au Québec et de mieux cibler nos interventions et nos efforts pour contenir la situation », a-t-elle souligné.

La multiplication des tests est l’une des conditions pour un déconfinement réussi et « une liberté retrouvée », a affirmé Mme Guilbault. « Le meilleur moyen de continuer d’aller de l’avant, c’est de respecter les consignes de santé publique et de ne pas relâcher les efforts malgré la tentation, malgré qu’on s’ennuie, malgré qu’il fait beau », a-t-elle insisté.

Depuis vendredi, les rassemblements de 10 personnes (de trois familles ou trois adresses différentes) sont permis. Deux jours auparavant, les randonnées dans les grands parcs ont reçu le feu vert de la Santé publique. De plus, le retour quasi normal des activités commerciales se fera à compter de lundi dans le Grand Montréal. La réouverture des services de garde a toutefois été reportée au 1er juin.

Patience, les campeurs

Le gouvernement du Québec travaille à un plan de réouverture des terrains de camping de concert avec la Santé publique. « Ça s’en vient », a tenté de rassurer la vice-première ministre, Geneviève Guilbault, vendredi. Consciente de l’impatience des campeurs, Mme Guilbault a plaidé pour une stratégie par étapes, rappelant qu’« on ne peut pas tout rouvrir en même temps » sans risquer de donner un second souffle à la pandémie de COVID-19. « On est encore dans l’installation de nouvelles normes sociales où on doit s’habituer à être moins proches et où on doit porter un couvre-visage », a-t-elle dit en soulignant qu’il fallait « faire attention à l’excès d’enthousiasme ». Un calendrier concernant la réouverture des terrains de camping ainsi que le retour des activités de divertissement et du tourisme en général fait actuellement l’objet d’une analyse avec les autorités sanitaires. Aucune date n’a été dévoilée. « On vous entend et on va trouver une solution pour que les gens puissent profiter de la nature cet été », a affirmé Mme Guilbault lors du point de presse gouvernemental tenu à Montréal.

— Kathleen Lévesque, La Presse

Offensive pour le port du masque à Montréal

À trois jours du déconfinement commercial dans la région métropolitaine, le premier ministre François Legault a participé vendredi matin à une offensive promotionnelle en faveur du port du masque comme barrière à la COVID-19. Après avoir participé à une distribution de masques à la station de métro Cadillac, dans l’est de Montréal, en compagnie du directeur général du Canadien, Marc Bergevin, et du joueur de hockey Jonathan Drouin, le premier ministre s’est rendu dans le quartier Hochelaga, pour visiter la Coopérative Couturières Pop. À sa descente de voiture, rue Sainte-Catherine, M. Legault portait un masque confectionné par la Coopérative Couturières Pop. Les quatre fondatrices l’attendaient sur le trottoir, visiblement heureuses de discuter de leur succès. « En dedans, on a 50 000 masques. Vous allez voir, il y a une montagne de masques prêts à être distribués. Ça ne reste jamais bien longtemps à l’atelier », a indiqué Camille Goyette-Gingras, directrice générale de la coopérative de travailleuses, qui est passée de quatre couturières membres à 126 à temps plein et 250 à temps partiel. Elle fournit des couvre-visages à la Ville de Montréal et a aussi obtenu des contrats dans le réseau de la santé pour les employés de soutien ainsi que dans le secteur industriel.

— Kathleen Lévesque, La Presse

Pas de limite de trois foyers pour les rassemblements extérieurs

Les rassemblements extérieurs de 10 personnes habitant un maximum de trois foyers différents sont maintenant permis, a énoncé plus tôt cette semaine la ministre Geneviève Guilbault. Or, le décret ministériel publié vendredi ne fixe pas de limite au nombre d’adresses de ceux qui participent aux attroupements extérieurs. La vice-première ministre de la province avait informé les Québécois mercredi en point de presse que les réunions extérieures de 10 personnes et moins allaient être tolérées, sous certaines conditions. Les gens doivent respecter les deux mètres de distance et habiter à moins de trois adresses différentes. Toutefois, selon le décret ministériel publié vendredi, la consigne porte uniquement sur la distanciation et le nombre maximal de 10 personnes et ne contient pas de limite de trois résidences différentes.

— Mayssa Ferah, La Presse

traçage des contacts

1700 fonctionnaires fédéraux en renfort

Même si elle « arrive à faire le travail » épidémiologique au Québec, la Santé publique a accepté vendredi la main tendue par Ottawa, qui offre de libérer 1700 fonctionnaires pour retrouver les contacts des gens infectés par la COVID-19. « L’action est en cours », a assuré le Dr Horacio Arruda. Le gouvernement Trudeau est aussi à l'œuvre pour désigner une application de traçage qu'il pourra recommander à la population.

COVID-19

un coup de main de statistique canada pour le traçage

Les autorités sanitaires du Québec ont accepté l’offre d’Ottawa qui libérera 1700 fonctionnaires pour contribuer aux opérations de traçage de contamination à la COVID-19 dans la population.

Le directeur national de santé publique, le Dr Horacio Arruda, a confirmé vendredi après-midi lors du point de presse quotidien du gouvernement du Québec organisé à Montréal par la vice-première ministre, Geneviève Guilbault, que son équipe avait communiqué avec Ottawa sur cette question. « On est déjà en train de contacter 500 de ces 1700 personnes. Donc, l’action est en cours », a affirmé le Dr Arruda après avoir reçu un message sur son téléphone pendant le point de presse.

Quelques minutes plus tôt, Mme Guilbault et lui affirmaient avoir été mis au courant de l’offre fédérale seulement vendredi matin et ne pas en connaître les détails. Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, venait alors d’annoncer que 1700 employés de Statistique Canada étaient disponibles pour contribuer aux enquêtes épidémiologiques. Cette proposition a été présentée alors qu’un déconfinement graduel se met en place à travers le pays.

Geneviève Guilbault a dit accueillir favorablement cette offre. 

« On va communiquer et collaborer avec le gouvernement fédéral pour voir comment cette aide peut s’inscrire dans les stratégies de dépistage. »

— Geneviève Guilbault, vice-première ministre du Québec

Le Dr Arruda a rappelé que traçage et dépistage sont deux choses différentes, bien qu’elles soient liées. Le dépistage consiste à effectuer des tests dans la population afin de détecter le coronavirus, alors que le traçage, tel qu’il est effectué par les équipes de la Santé publique, consiste à remonter la chaîne des contacts des personnes infectées à la COVID-19. Cela peut impliquer de faire des tests auprès de ces personnes ou de les inviter à s’isoler à la maison pendant 14 jours pour éviter une propagation de la maladie.

Selon le Dr Arruda, la Santé publique « arrive à faire le travail », mais doit planifier la suite des choses, notamment les vacances estivales qui risquent de faire pression sur les équipes en place. « Il est clair qu’il faut prévoir l’été, la fatigue des gens. Il faut prévoir potentiellement la prochaine vague. C’est clair qu’on va intégrer toutes autres ressources fédérales qui pourraient être utiles », a affirmé Horacio Arruda.

Son homologue de la Direction régionale de santé publique (DRSP) de Montréal, la Dre Mylène Drouin, qui était à ses côtés, a affirmé que dans la métropole le travail d’enquête épidémiologique est à jour. « On arrive à faire notre traçage dans les 24 heures à moins que les personnes ne répondent pas au téléphone. Ça implique qu’on doit faire des recherches subséquentes. On a une bonne capacité », a-t-elle indiqué.

Tendance encourageante

Pour ce qui est du dépistage, l’objectif gouvernemental de réaliser 14 000 tests par jour au Québec n’est toujours pas atteint. Mercredi dernier, par exemple, le Québec a effectué 12 654 tests. « Malgré le fait que l’on teste de plus en plus, l’augmentation des nouveaux cas demeure relativement stable, d’où le fait qu’on se permet de qualifier la tendance d’encourageante », a commenté Mme Guilbault.

À travers le Québec, on dénombre jusqu’à maintenant 46 141 cas d’infection, ce qui représente une hausse de 646 cas. Au cours des dernières 24 heures, la COVID-19 a fait 65 victimes de plus, pour un total de 3865 morts depuis le début de la crise sanitaire. 

1479 

Nombre de personnes atteintes de la maladie dans les hôpitaux, dont 171 aux soins intensifs. Il s’agit d’une légère baisse des hospitalisations (25 pour les soins ordinaires et 5 pour les soins intensifs).

Geneviève Guilbault a rappelé que la collaboration des Québécois qui présentent des symptômes de la COVID-19 est essentielle. Ils doivent aller se faire tester, a insisté la vice-première ministre.

« C’est en testant de plus en plus qu’on va être capables de savoir où sont les personnes infectées, d’avoir un portrait juste de la situation un peu partout au Québec et de mieux cibler nos interventions et nos efforts pour contenir la situation », a-t-elle souligné.

La multiplication des tests est l’une des conditions pour un déconfinement réussi et « une liberté retrouvée », a affirmé Mme Guilbault. « Le meilleur moyen de continuer d’aller de l’avant, c’est de respecter les consignes de santé publique et de ne pas relâcher les efforts malgré la tentation, malgré qu’on s’ennuie, malgré qu’il fait beau », a-t-elle insisté.

Depuis vendredi, les rassemblements de 10 personnes (de trois familles ou trois adresses différentes) sont permis. Deux jours auparavant, les randonnées dans les grands parcs ont reçu le feu vert de la Santé publique. De plus, le retour quasi normal des activités commerciales se fera à compter de lundi dans le Grand Montréal. La réouverture des services de garde a toutefois été reportée au 1er juin.

Patience, les campeurs

Le gouvernement du Québec travaille à un plan de réouverture des terrains de camping de concert avec la Santé publique. « Ça s’en vient », a tenté de rassurer la vice-première ministre, Geneviève Guilbault, vendredi. Consciente de l’impatience des campeurs, Mme Guilbault a plaidé pour une stratégie par étapes, rappelant qu’« on ne peut pas tout rouvrir en même temps » sans risquer de donner un second souffle à la pandémie de COVID-19. « On est encore dans l’installation de nouvelles normes sociales où on doit s’habituer à être moins proches et où on doit porter un couvre-visage », a-t-elle dit en soulignant qu’il fallait « faire attention à l’excès d’enthousiasme ». Un calendrier concernant la réouverture des terrains de camping ainsi que le retour des activités de divertissement et du tourisme en général fait actuellement l’objet d’une analyse avec les autorités sanitaires. Aucune date n’a été dévoilée. « On vous entend et on va trouver une solution pour que les gens puissent profiter de la nature cet été », a affirmé Mme Guilbault lors du point de presse gouvernemental tenu à Montréal.

— Kathleen Lévesque, La Presse

Offensive pour le port du masque à Montréal

À trois jours du déconfinement commercial dans la région métropolitaine, le premier ministre François Legault a participé vendredi matin à une offensive promotionnelle en faveur du port du masque comme barrière à la COVID-19. Après avoir participé à une distribution de masques à la station de métro Cadillac, dans l’est de Montréal, en compagnie du directeur général du Canadien, Marc Bergevin, et du joueur de hockey Jonathan Drouin, le premier ministre s’est rendu dans le quartier Hochelaga, pour visiter la Coopérative Couturières Pop. À sa descente de voiture, rue Sainte-Catherine, M. Legault portait un masque confectionné par la Coopérative Couturières Pop. Les quatre fondatrices l’attendaient sur le trottoir, visiblement heureuses de discuter de leur succès. « En dedans, on a 50 000 masques. Vous allez voir, il y a une montagne de masques prêts à être distribués. Ça ne reste jamais bien longtemps à l’atelier », a indiqué Camille Goyette-Gingras, directrice générale de la coopérative de travailleuses, qui est passée de quatre couturières membres à 126 à temps plein et 250 à temps partiel. Elle fournit des couvre-visages à la Ville de Montréal et a aussi obtenu des contrats dans le réseau de la santé pour les employés de soutien ainsi que dans le secteur industriel.

— Kathleen Lévesque, La Presse

Pas de limite de trois foyers pour les rassemblements extérieurs

Les rassemblements extérieurs de 10 personnes habitant un maximum de trois foyers différents sont maintenant permis, a énoncé plus tôt cette semaine la ministre Geneviève Guilbault. Or, le décret ministériel publié vendredi ne fixe pas de limite au nombre d’adresses de ceux qui participent aux attroupements extérieurs. La vice-première ministre de la province avait informé les Québécois mercredi en point de presse que les réunions extérieures de 10 personnes et moins allaient être tolérées, sous certaines conditions. Les gens doivent respecter les deux mètres de distance et habiter à moins de trois adresses différentes. Toutefois, selon le décret ministériel publié vendredi, la consigne porte uniquement sur la distanciation et le nombre maximal de 10 personnes et ne contient pas de limite de trois résidences différentes.

— Mayssa Ferah, La Presse

COVID-19

Quelle application de traçage gagnera le cœur d’Ottawa ?

Le gouvernement évalue les options, une entreprise du Québec croise les doigts

OTTAWA — Le gouvernement canadien suit étroitement le développement d’applications mobiles de traçage de la COVID-19, et il compte en choisir une qu’il recommandera pour aider à contrôler la propagation du virus. Les gens derrière l’application COVI, conçue au Québec, croisent les doigts pour que la leur soit l’heureuse élue.

Le premier ministre a affirmé en conférence de presse qu’Ottawa étudiait attentivement plusieurs applications en cours d’utilisation ou de développement, ici et ailleurs dans le monde. On attend de voir comment les choses évoluent chez Apple et Google, et on veut tirer des enseignements des tentatives d’autres nations pour suivre la propagation du virus.

« De nombreuses applications ont été développées à travers le monde, dont à Singapour et en Australie. L’un des problèmes des applications, c’est qu’elles drainent la pile. C’est la raison pour laquelle les solutions que comptent présenter Apple et Google au début juin seront extrêmement importantes », a expliqué Justin Trudeau.

Quand le gouvernement fédéral jettera son dévolu sur l’une d’entre elles, il lui donnera son sceau d’approbation, a souligné M. Trudeau, sans toutefois aller jusqu’à dire que le téléchargement pourrait être décrété obligatoire dans le cadre de la lutte contre la pandémie.

« Nous travaillons avec des partenaires sur de potentielles applications, nous travaillons de près avec Apple et Google sur la mise à jour qu’ils mettront de l’avant, et au moment venu, on s’attend à pouvoir être en mesure de recommander fortement aux Canadiens une application en particulier. »

— Justin Trudeau

En coulisse, on signale à La Presse que « plusieurs compagnies canadiennes ont décidé de s’essayer », un peu comme cela a été le cas dans le cadre de l’« effort de guerre » qui a été déployé dans le secteur industriel.

On ne retiendra pas forcément une entreprise canadienne, mais parmi les candidats en lice, selon nos informations, figure COVI, une application de traçage conçue au Québec.

Un « outil de décision »

Fruit du travail de l’Institut québécois d’intelligence artificielle (MILA), COVI sera « prête pour la mi-juin », a indiqué à La Presse Valérie Pisano, présidente et chef de la direction de MILA – qui a été fondée par le professeur Yoshua Bengio, une sommité en matière d’intelligence artificielle.

Conçue de façon à pouvoir aussi générer un modèle épidémiologique, l’application a été pensée comme un « outil de décision » pour l’utilisateur, en fonction des risques d’exposition et de transmission du nouveau coronavirus.

Pour le vendre, des pourparlers ont été menés avec divers ordres de gouvernement. Le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada a été consulté. 

À terme, MILA va se retirer et confier son « bébé » à une organisation à but non lucratif.

Mais pour que le projet puisse atteindre son plein potentiel, il faudra que la population y adhère, prévient d’ores et déjà Valérie Pisano. Reconnaissant qu’il y a « de l’éducation à faire », elle croit un débat nécessaire pour « savoir ce que les gens vont vouloir ».

Elle assure que l’outil respecte la protection des données et de la vie privée. C’est peut-être là qu’il y a un os. Car avec les scandales à répétition de fuites de données, le public a vu sa confiance ébranlée.

Le gouvernement fédéral devra en tenir compte, croit Gabrielle Paris Gagnon, avocate en droit des affaires et des technologies émergentes au cabinet Fasken. « Je pense que les consommateurs sont très au courant que leurs données sont difficiles à contrôler. Plus les citoyens vont avoir de l’information sur l’usage qu’on va faire de leurs données […], plus ça va donner une chance d’avoir une adoption massive », a-t-elle dit à La Presse.

« La notion de vie privée, ça va être un grand enjeu », a-t-elle noté.

Subvention salariale d’urgence du Canada

Tous les partis fédéraux, sauf le Bloc, lèvent la main

La pandémie affecte tout le monde, même les partis politiques. Leurs coffres sont si peu garnis que toutes les formations fédérales, à l’exception du Bloc québécois, touchent déjà la Subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC), ou tentent de s’en prévaloir, pour rémunérer leur personnel qui œuvre au sein du parti. Une pratique que le Bloc québécois condamne. « Il est inadmissible que des partis politiques, plus particulièrement les libéraux et les conservateurs, utilisent les fonds publics pour payer des salaires partisans et ainsi préserver leur cagnotte électorale alors qu’ils n’ont pas besoin d’argent », a déclaré le leader parlementaire Alain Therrien dans un courriel transmis par le parti. Il jette en particulier la pierre aux conservateurs, avec qui les bloquistes sont à couteaux tirés : « Les conservateurs à eux-seuls ont amassé presque quatre millions $ dans le dernier trimestre. Ils n’ont pas besoin de l’argent des Québécois qui se demandent comment ils vont joindre les deux bouts », a pesté le député. Le programme de subvention salariale, qui est rétroactif au 15 mars, était prévu pour une période initiale de trois mois, mais il a été prolongé jusqu’à la fin de l’été. La subvention couvre 75 % des salaires, jusqu’à concurrence de 847 $ par employé par semaine. Ces derniers jours, Justin Trudeau a exhorté les employeurs à présenter une demande. Il voit ce programme, chiffré à environ 73 milliards de dollars, comme un véhicule pouvant favoriser une reprise économique vigoureuse au pays.

COVID-19

Pluie de dénonciations dans le réseau de la santé

Québec a reçu 1791 courriels, dont certains concernent les mouvements de personnel et le manque d’équipement 

QUÉBEC — En un peu moins d’une semaine, Québec a reçu 1791 courriels de travailleurs de la santé dénonçant des problèmes dans le réseau. Des lanceurs d’alerte se plaignent de la poursuite de mouvements de personnel d’un CHSLD à l’autre, entre zones chaudes et froides, et du manque d’équipement de protection.

Le 16 mai, Québec a lancé l’initiative On vous écoute : une adresse électronique (onvousecoute@msss.gouv.qc.ca) a été créée pour permettre aux travailleurs de dénoncer des lacunes en toute confidentialité. L’objectif du gouvernement : « mettre fin à l’omerta » dans le réseau de la santé.

Jusqu’ici, 1791 courriels ont été reçus, « donc on peut penser que ça répond à un besoin », a affirmé la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, lors d’une commission parlementaire virtuelle, vendredi.

Elle a l’intention de « traiter le plus rapidement possible les dossiers ou les demandes qui sont très prioritaires ». Elle a parlé de dénonciations concernant « un manque d’équipement de protection » ou encore un déplacement de personnes « qui vont de zone chaude à zone froide ».

Il ne s’agit toutefois pas de la majorité des situations dénoncées. Elle a laissé entendre que l’on parle surtout d’enjeux de « relations de travail ». Il faudra interpeller les syndicats et les établissements concernés, a-t-elle dit. Elle s’est engagée à présenter sur la place publique, à terme, un portrait des situations dénoncées.

L’initiative On vous écoute, c’est « un signal fort pour mettre fin à l’omerta », a soutenu la ministre. Elle entend pousser plus loin l’exercice et déposer une proposition à l’automne. Elle parle d’une opération visant « la libération de la parole » dans le réseau de la santé.

Par exemple, « on va tout revoir » les ententes de confidentialité que doivent signer les travailleurs au moment de l’embauche. Certes, la loi oblige à respecter la confidentialité de certaines informations, comme le dossier des patients, « mais dans certains établissements, [l’entente] va au-delà » et revient à imposer le silence, a-t-elle déploré.

Mouvements de personnel

Lors de la commission parlementaire, la ministre a reconnu qu’il y avait toujours des mouvements de personnel d’un CHSLD à l’autre dans la région de Montréal, surtout en raison du manque d’infirmières lors des quarts de travail de nuit.

Québec a pourtant demandé, il y a plusieurs semaines déjà, que des « équipes dédiées » travaillent dans les CHSLD pour éviter le déplacement de personnel d’un milieu à l’autre et réduire le risque de transmission du coronavirus. Le député libéral André Fortin a toutefois signalé en commission parlementaire que le mouvement de personnel se poursuit au « quotidien ».

« C’est beaucoup, exceptionnellement, les quarts de nuit en CHSLD dans la région de Montréal où ça se passe encore. Nous allons régler le problème le plus vite possible. »

— La ministre Danielle McCann

Selon elle, la situation s’explique par le fait que l’État a du mal à pourvoir les postes d’infirmière de nuit.

La ministre a signalé qu’on ne pourrait tout simplement pas revenir aux pratiques d’avant la pandémie dans l’organisation du travail. Il faudra éviter les mouvements de personnel et mettre en place de façon permanente les « équipes dédiées ». « Après la pandémie, on ne pourra pas revenir à ce qu’il y avait avant, les équipes volantes et les postes multi-installations », a-t-elle dit.

Or, André Fortin a révélé qu’« il y a encore des postes multi-installations qui sont affichés en ce moment, des postes pour des équipes volantes ».

Moins d’intermédiaires

En réponse aux questions du député Sol Zanetti, de Québec solidaire, Danielle McCann a manifesté son intention de réduire le recours aux agences privées de placement de personnel.

Elle a rappelé son arrêté ministériel qui leur serre la vis. Grâce à cet arrêté, « on va pouvoir cesser les contrats avec certaines agences [conclus] pendant la pandémie pour embaucher le personnel » concerné, a-t-elle signalé à titre d’exemple.

De son côté, le député péquiste Joël Arseneau a indiqué que des patients négatifs à la COVID-19 étaient admis en zone chaude en ce moment, selon des témoignages en provenance « du terrain ». La ministre a demandé à obtenir plus d’informations sur cette allégation, rappelant que « les règles sont claires et qu’un patient COVID-19 négatif ne devrait pas aller dans une zone chaude, mais plutôt aller dans une zone froide », là où personne n’est infecté par le coronavirus.

Selon Danielle McCann, le gouvernement « a su à la fin mars que les personnes asymptomatiques pouvaient propager le virus ». Comme le gouvernement n’avait pas cette information avant, la contagion a pu faire plus de ravages, a-t-elle reconnu.

Le libéral André Fortin s’est dit surpris de cette déclaration. Il a relevé que le directeur de l’Institut américain des allergies et des maladies infectieuses, le Dr Anthony Fauci, disait dès la fin de janvier que les personnes asymptomatiques pouvaient transmettre le coronavirus et qu’une étude allemande était très claire à ce sujet. Il citait un reportage de CNN du 31 janvier. Comment le gouvernement a-t-il pu ignorer cette information fondamentale pendant si longtemps ? s’est-il demandé.

Demandeurs d’asile

Danielle McCann a ouvert la porte, que le premier ministre avait fermée dans les derniers jours, à l’idée de régulariser le statut des demandeurs d’asile qui travaillent en ce moment dans le réseau de la santé. « Nous allons examiner toutes les avenues », a-t-elle affirmé, saluant ces personnes qui « font une grande différence dans le réseau ».

« J’en parle d’ailleurs avec le ministre de l’Immigration, M. Simon Jolin-Barrette, et on va voir tout ce qui peut être fait. On sait que le fédéral a aussi son mot à dire, mais on va voir si on peut trouver des voies de passage », a-t-elle ajouté.

Sol Zanetti venait de relever que « près de 800 personnes venues d’Haïti travaillent dans le réseau de la santé, principalement à Montréal, et sont en attente d’un statut d’immigration ».

Par ailleurs, la ministre a assuré que le gouvernement prend les moyens nécessaires pour se préparer à une éventuelle deuxième vague de COVID-19. Il compte augmenter la capacité de dépistage et recruter davantage de personnel. « Ça prend plus d’espaces pour s’occuper des gens qui ont la COVID-19. On est en train d’organiser des espaces additionnels, notamment des modulaires au niveau des hôpitaux et des espaces dans la communauté pour aider les CHSLD », a-t-elle ajouté. Elle juge nécessaire de faire « une grande réorganisation du réseau » pour faire face à une deuxième vague efficacement.

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