Sondage ÉquiLibre

62 %

C’est la proportion de Québécois qui souhaitent maigrir, peu importe leur poids, selon un sondage Léger réalisé pour le compte d’ÉquiLibre en août 2022 auprès de 1808 Québécois âgés de 14 ans et plus. Dévoilés mardi, les résultats montrent également que 42 % des répondants sont angoissés ou stressés en raison de leur poids et que 36 % sont obsédés par son contrôle. Des préoccupations qui, selon l’organisme, les rendent plus vulnérables au marketing de l’industrie de l’amaigrissement en cette période de l’année où la perte de poids occupe une place de choix dans les résolutions.

— Valérie Simard, La Presse

Sondage Léger/ParticipACTION

Les Québécois moins nombreux à redouter l’hiver

Même s’ils sont moins nombreux que les autres Canadiens à redouter l’hiver, la moitié des Québécois disent ressentir un blues hivernal, selon un sondage dévoilé par l’organisme ParticipACTION à l’aube du lancement de son défi Bouge pour ton moral.

« On est la province où les gens ont exprimé le moins de résistance par rapport à l’hiver », se réjouit le directeur des opérations de ParticipACTION pour le Québec, Pierre Morin. Dans un sondage web réalisé par la firme Léger auprès de 1526 Canadiens adultes du 9 au 11 décembre dernier, 38 % des Québécois ont déclaré redouter l’hiver en raison de l’impact négatif sur leur humeur, comparativement à plus de 50 % des résidants de l’Alberta et du Canada atlantique.

Des résultats qui ont surpris cet ancien animateur en loisirs et directeur de service à la Ville de Montréal, impliqué au sein de ParticipACTION depuis 2008 : « Je me suis demandé : est-ce que les changements climatiques font en sorte qu’on est rendus à plus redouter l’hiver ? Mais non, quand je regarde les chiffres ailleurs, c’est qu’on aurait au Québec une plus grande ouverture à faire de l’activité physique l’hiver. »

Néanmoins, faire bouger les Québécois pendant la saison froide demeure un défi.

Bien qu’une grande majorité des résidants de la province (78 %) reconnaissent que l’activité physique améliore leur humeur, 23 % d’entre eux n’ont pas l’intention d’être plus actifs pendant les mois d’hiver. Ils citent le temps froid (41 %) et le manque de motivation et de volonté (37 %) comme étant les principaux obstacles.

Dans son application par laquelle il propose des défis, des récompenses et des vidéos d’entraînement, ParticipACTION constate que les utilisateurs sont beaucoup moins actifs pendant l’hiver, note Pierre Morin.

Le défi Bouge pour ton moral, qui se déroulera du 16 au 31 janvier, vise à rappeler à la population que « l’hiver n’est pas une période morte de l’activité physique », souligne M. Morin. « Au contraire, ça devrait être une période à privilégier, poursuit-il. C’est probablement une des meilleures façons que vous avez de rebooster votre moral en hiver, particulièrement au mois de janvier. Il faut juste vouloir, le planifier, se donner du temps. Faites-le en groupe, en plein air, de façon quotidienne. Bougez, c’est tellement important. »

Chez Cardio Plein Air, qui offre des entraînements dans les parcs à travers la province, l’hiver est également une saison où on constate une baisse d’inscriptions, quoique modérée. « De l’ordre de 20 % à 25 % environ », estime son directeur général, Thibault Gonnet. La clé, selon lui, est de bien s’habiller en favorisant le système multicouche. Une fois ce facteur maîtrisé, l’effet de groupe et du rendez-vous contribue énormément à la motivation. « Du moment où les participants ont bâti cette relation, je dirais que c’est un énorme plus motivationnel pour se pousser à se dire : “Bah, il fait froid, mais j’y vais quand même parce qu’on m’attend” », note-t-il.

Des effets reconnus sur la santé mentale

« Pour beaucoup de gens, le fait de bouger en groupe, avec des collègues, c’est extrêmement motivant. Ce sont aussi des occasions pour avoir des échanges, des interactions sociales qui, elles, sont très clairement reconnues comme étant bénéfiques pour la santé mentale, mais aussi pour briser l’isolement », confirme Isabelle Doré, professeure adjointe à l’École de kinésiologie et des sciences de l’activité physique de la faculté de médecine de l’Université de Montréal et chercheuse au Centre de recherche du CHUM.

Celle dont le programme de recherche porte sur l’activité physique et la santé mentale note que la littérature scientifique permettant d’affirmer l’impact de l’une sur l’autre est de plus en plus abondante. « L’activité physique est tout à fait bénéfique pour la réduction des symptômes dépressifs, qu’on ait ou non un trouble diagnostiqué, expose Isabelle Doré. La littérature semble indiquer des associations qui vont dans le même sens pour les symptômes anxieux et les symptômes reliés au stress. »

Elle ajoute que bouger favoriserait également les indicateurs de bonne santé mentale comme le bien-être psychologique, émotif, social ainsi que la qualité de vie.

Mais, bouger à quel point ? Tant pour la santé physique que pour la santé mentale, au moins 150 minutes d’activité sportive d’intensité modérée par semaine sont recommandées par l’Organisation mondiale de la santé. Mais au-delà de la fréquence, de la durée et de l’intensité, le contexte et les raisons pour lesquelles on pratique l’activité sont importants. « Bouger pour prendre soin de soi, pour être avec d’autres personnes ou simplement pour éprouver du plaisir sont des motivations saines qui sont positivement associées à la santé mentale, ce qui serait moins le cas pour les motivations reliées à l’apparence et à la perte de poids », remarque la chercheuse pour qui il importe de se fixer des objectifs réalistes.

« Cent cinquante minutes, c’est un bon objectif, affirme Pierre Morin. C’est 5 périodes de 30 minutes ou 15 périodes de 10 minutes. C’est de marcher rapidement, d’aller à l’extérieur, patiner, bouger avec les enfants, faire une petite course. Cent cinquante minutes dans une semaine, ça peut se trouver ! »

71 %

Proportion d’adultes québécois déclarant passer plus de deux heures par jour devant un écran à des fins autres que professionnelles. Il s’agit du taux le plus élevé parmi les provinces canadiennes.

Source : Sondage Léger/ParticipACTION réalisé en ligne auprès de 1526 Canadiens âgés de 18 ans et plus, entre le 9 et le 11 décembre 2022

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.