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Les nouvelles du jour liées à la pandémie

COVID-19

Des améliorations constantes au Québec

La province affiche toutefois un taux de rémission nettement inférieur à celui de l’Ontario, indique une analyse pancanadienne

La bonne nouvelle : le nombre d’hospitalisations et de morts liés à la COVID-19 chute de façon constante au Québec, au point qu’une équipe de dépistage a été démantelée à Montréal. La mauvaise : de nouvelles données pancanadiennes montrent que les Québécois infectés ont un taux de rémission très inférieur à celui des Ontariens. 

Au cours de la dernière semaine, le Québec a comptabilisé 572 morts liées au coronavirus. Mais de ce nombre, seulement 211 sont véritablement survenues au cours des sept derniers jours. Les 361 autres morts datent du mois de mai, mais ont été confirmées par fax ou même par la poste seulement cette semaine, ce qui explique une partie des délais. 

Le nombre d’hospitalisations a aussi connu une baisse constante tout au long de la semaine. Depuis samedi dernier, le nombre d’admissions quotidiennes, dont celles aux soins intensifs, est passé sous la barre des 40 pour l’ensemble de la province. On comptait vendredi 1030 personnes hospitalisées, en baisse de 46 par rapport à la veille. 

La situation est maintenant suffisamment stable pour que les CIUSS du Nord-de-l’île-de-Montréal, dont le personnel des établissements a été durement touché par la crise, démantèlent une équipe de 16 personnes affectées expressément au dépistage auprès du personnel des hôpitaux et des CHSLD. 

« Cette équipe participait à une opération de dépistage massif des employés et devait prendre fin le 3 juin », explique la porte-parole Émilie Jacob. L’escouade de dépistage a testé plus de 5000 employés répartis dans 3 hôpitaux et 11 CHSLD du nord de la ville. Environ 3 % des employés ont obtenu un diagnostic positif. « Certaines personnes ont commencé à retrouver leur poste », indique Mme Jacob. 

Portrait canadien

Ces données sont toutefois assombries par une analyse « très préliminaire » de données pancanadiennes, réalisée par la démographe Simona Bignami, du département de démographie de l’Université de Montréal. 

Ses constats sont basés sur un jeu de données rendues publiques par l’Agence de la santé publique du Canada, qui permet de détailler pour la première fois les cas confirmés selon l’âge et le sexe à l’échelle du pays, jusqu’au 24 mai. 

Premier constat : le taux de morts liées à la COVID-19 est plus élevé au Québec qu’en Ontario dans toutes les tranches d’âge. Chez les personnes de 60 à 79 ans, le taux de décès des Québécois infectés est plus de deux fois supérieur à celui des Ontariens, avec 57,8 morts par 100 000 habitants, contre 18,4 par 100 000. 

Bien que Mme Bignami se montre prudente dans son analyse, elle note que « la proportion d’hospitalisations est plus faible au Québec qu’en Ontario », ce qui pourrait expliquer en partie cet écart. 

« L’Ontario a hospitalisé plus de personnes de 70 ans et moins. Est-ce que ça a compté et contribué à assurer une plus grande survie ? Il y a peut-être une piste d’explication là. »

— Simona Bignami, démographe 

« On ne peut cependant pas arriver à la conclusion que l’Ontario a mieux fait que le Québec », nuance la démographe. « Il y a un gros bémol dans la méthodologie puisque, tant au Québec qu’en Ontario, il y a près de 30 % des cas pour lesquels on n’a pas toutes les informations. On a la date de leur dépistage, on a leur âge, on a leur sexe, mais on n’a aucune information sur ce qui s’est passé par la suite. On ne sait pas s’ils sont guéris, s’ils sont hospitalisés. C’est la partie submergée de l’iceberg. »

Les données rendues publiques sont aussi imparfaites puisqu’elles ne révèlent pas la condition médicale des patients à leur admission. « On ne sait pas s’ils souffraient de diabète ou d’autres problèmes », illustre Mme Bignami. 

Plus diagnostiquées, mais moins à risque

Les données révèlent par ailleurs que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à avoir un diagnostic positif de COVID-19, mais les hommes ont 10 % plus de chance d’être hospitalisés à la suite du diagnostic. 

Les femmes courent par ailleurs 29 % moins de risques de succomber à la maladie que les hommes, tous âges confondus, et ce, dans l’ensemble des provinces canadiennes. 

COVID-19

Des cliniques de dépistage « très  tranquilles » à montréal

Québec peine à atteindre son objectif de tests quotidiens

Les parcs ensoleillés attiraient davantage que les cliniques de dépistage de la COVID-19, vendredi à Montréal, alors que le réseau de la santé peine à atteindre son objectif de tests quotidiens.

Lors d’une tournée de quatre points de service effectuée par La Presse en milieu de journée, une seule avait une file d’attente substantielle : un problème réel, si la province entend atténuer une éventuelle deuxième vague. La barre des 14 000 tests quotidiens, que le gouvernement Legault visait, n’a été atteinte qu’à trois reprises depuis le début de la pandémie.

Sur la 25e Avenue, à Montréal-Nord, un employé du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal arrêtait les voitures pour tenter de convaincre les automobilistes de se faire tester à la clinique mobile installée tout près.

« Depuis le 30 mai, à peu près, il y a une diminution de fréquentation », a indiqué sa patronne Nathalie Rochon, coordonnatrice en santé publique. 

« On avait 163 dépistages au 30 mai, et là, on est autour de 40 à 60 usagers qu’on dépiste par jour. » 

— Nathalie Rochon

Une baisse importante a été détectée pour l’ensemble du territoire du CIUSSS.

Mme Rochon croit que le fait que la COVID-19 n’est plus le seul sujet de conversation dans les médias peut faire en sorte que le virus n’est plus aussi présent à l’esprit des résidants de Montréal.

Damas Lenda roulait vers l’épicerie avec sa famille lorsqu’il s’est laissé convaincre de se faire dépister. De son entrée à la sortie de la clinique (installée dans un autobus garé dans une cour d’école), à peine cinq minutes se sont écoulées. « On ne sait jamais [qui on croise], on fait des tours parfois », a-t-il dit.

« En dents de scie »

Au sud-ouest de Montréal-Nord, dans le stationnement du siège social du Cirque du Soleil, une seule voiture attendait pour passer dans la tente des « tests au volant ».

« Ça fait une heure que c’est très tranquille », a dit Richard Papineau, un bénévole qui dirigeait les voitures avec sa conjointe Nicole Bergeron, elle aussi bénévole. M. Papineau soulignait toutefois une très forte affluence en tout début de journée, « avec beaucoup de voitures avec trois ou quatre personnes ». « Ça va en dents de scie », a-t-il ajouté.

À l’Hôtel-Dieu de Montréal, les patients passaient les uns après les autres très rapidement.

« Ça ne prend pas beaucoup de temps, il y avait peut-être une personne devant moi. Au total, ça prend 10 minutes. C’est vraiment rapide », a expliqué Tatiana Zingan juste après son test. L’infirmière « qui fait le dépistage, elle attend ». « C’est mort, alors elle était contente que je sois là, qu’elle ait quelque chose à faire. » Mme Zingan s’y connaît : elle travaille dans le domaine de la santé et a elle-même œuvré dans une clinique de dépistage.

Une file à Outremont

La clinique mobile installée dans la cour de l’école Paul-Gérin-Lajoie à Outremont était la seule où une trentaine de personnes attendaient.

« Il y avait à peu près 20 minutes d’attente », a dit Miriam Fernandez, qui venait de subir le test. Mme Fernandez habite Longueuil, mais aucune clinique de dépistage sans rendez-vous n’y était ouverte aujourd’hui.

Maria Serna venait de joindre la file d’attente, après avoir vu sur Instagram qu’elle pouvait se faire tester facilement. « Je suis allée à la manifestation [antiracisme] dimanche dernier et je pense aller à la prochaine, alors c’est juste pour prévenir », a-t-elle dit.

CHSLD

Un engagement d'au moins un an pour les futurs préposés

Les 10 000 recrues pour devenir préposées en CHSLD devront s’engager à travailler « un minimum d’une année » après avoir été payées pour suivre la formation express. En cas d’abandon, l’employé devra rembourser le salaire de 21 $ l’heure reçu pendant les trois mois de formation. Le gouvernement Legault jonglait avec l’idée d’imposer « un engagement plus formel » aux candidats inscrits au programme de formation de 375 heures pour devenir préposés en CHSLD. Le nombre exceptionnel de volontaires – un total de 91 326 formulaires remplis à la fermeture des mises en candidature vendredi – lui offre maintenant plus de latitude pour le faire. Le candidat devra donc s’engager à offrir une disponibilité pour occuper un emploi à temps complet, que ce soit pour un horaire de soir, de nuit ou de fin de semaine, et ce, pour un an après avoir achevé le programme. Québec a fait connaître ses nouvelles exigences dans une communication envoyée aux candidats, que La Presse a pu consulter. 

— Fanny Lévesque, La Presse

Les petits et moyens hôtels recevront une aide de Québec

Si le plan de relance de l’industrie touristique n’est attendu que la semaine prochaine, M. Legault s’est néanmoins avancé et a promis de l’oxygène aux établissements de taille modeste, « un mélange de prêts et de subventions », a-t-il dit en conférence de presse à Orford, en Estrie. Et les gros hôtels ? « Il va y avoir des restructurations dans certains gros hôtels. Les détenteurs de dettes risquent de devoir contribuer à cette restructuration financière. Il faut attendre cette restructuration avant que le gouvernement puisse intervenir. » M. Legault estime qu’il faudra au moins un an ou deux avant que les touristes étrangers reviennent au Québec. — Louise Leduc, La Presse

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