76 ans de la Nakba

Des milliers de manifestants propalestiniens dans les rues de Montréal

Des manifestants propalestiniens sont venus de partout au Québec pour défiler dans le centre-ville de Montréal, samedi après-midi.

Drapeaux palestiniens et pancartes à la main, les manifestants étaient réunis pour commémorer les 76 ans de la Nakba, nom qui désigne l’exode forcé des Palestiniens lors de la création de l’État d’Israël, en 1948.

La foule s’est d’abord massée devant le consulat général d’Israël à Montréal avant de descendre dans les rues du centre-ville, sous les regards curieux des passants. « Gaza, Montréal est avec toi ! », clamaient les manifestants, qui réclamaient également un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes israéliennes de la bande de Gaza, ainsi que la rupture de tous les liens entre le Canada et Israël.

Ils étaient près de 3000 à manifester dans les rues du centre-ville, selon un porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal.

En marge de la manifestation, Zeyad, porte-parole du groupe Solidarity for Palestinian Human Rights (SPHR) de l’Université Concordia, s’est dit encouragé par le nombre important de protestataires venus encourager la cause palestinienne, samedi. « Le soutien est énorme. […] Ça nous apporte beaucoup de motivation. »

Selon Zeyad, une telle mobilisation citoyenne représente « une autre étape, une autre escale dans ce mouvement qui a grandi énormément, depuis ces derniers mois ».

« On n’arrêtera pas tant que nos demandes n’auront pas été entendues », a-t-il lancé.

Les manifestants ont terminé leur parcours devant le campus de l’Université McGill, où des porte-parole ont livré des discours en soutien au campement étudiant propalestinien qui y est installé depuis deux semaines.

Un mouvement multigénérationnel

Différentes générations se côtoyaient au sein de la manifestation, qui s’est déroulée de manière pacifique.

Frederick Jones, 78 ans, s’est dit trop horrifié par les images de la bande de Gaza qu’il voyait à la télévision pour rester chez lui. « J’ai lu sur ce qui est arrivé aux Palestiniens en 1948, et je constate qu’on est en train de refaire la même chose », a souligné le retraité, qui manifestait avec sa femme âgée de 81 ans.

« Ce n’est pas une guerre contre le Hamas qu’Israël mène, c’est une guerre contre le peuple [palestinien] », a ajouté celui qui marchait au nom de l’organisation Palestiniens et Juifs unis.

Pancarte à la main, Oscar Carillo défilait au côté de sa fille de 9 ans. « Je suis là en solidarité avec mes frères et sœurs palestiniens, qui sont en train de subir un génocide », a souligné le manifestant, qui a participé à plusieurs autres manifestations depuis le 7 octobre, date du début de la guerre entre Israël et Gaza. « Je marche pour la paix », a ajouté le père.

La manifestation était organisée par les groupes Palestinian Youth Movement, Lawyers 4 Palestine, Health Workers Alliance for Palestine, PalestineQuebec et Labour 4 Palestine, ainsi que par divers groupes étudiants propalestiniens de Montréal.

Prix d’excellence de la Society for News Design

Trois récompenses pour La Presse

Trois reportages de La Presse ont reçu vendredi des prix d’excellence de la part de la Society for News Design, qui récompense le design et le storytelling visuel en journalisme, dans la catégorie des médias numériques.

Un reportage d’André Duchesne sur les armes à sous-munitions fournies à l’Ukraine par les États-Unis et un texte de Charles Lecavalier sur le complexe hydroélectrique de la rivière Saint-Maurice, dont le volet visuel est l’œuvre du graphiste Maxime Jean, ont été retenus.

De plus, un dossier des chroniqueurs Chantal Guy et Paul Journet sur les différentes crises qui frappent notre époque, et dont Jennifer St-Georges a assuré la conception graphique, a été primé.

Le travail graphique s’est fait sous la supervision de France Dupont, cheffe de production, et de Jacques-Olivier Bras, directeur artistique.

« Repousser les limites de l’originalité »

Les prix d’excellence « récompensent le storytelling visuel exceptionnel » et les reportages retenus « vont au-delà de la simple compétence technique ou esthétique, et peuvent repousser les limites de l’originalité et de la créativité », explique-t-on sur le site de la Society for News Design.

Le journalisme ne se limite pas aux textes écrits et ces prix le rappellent de belle façon en récompensant le travail exceptionnel des équipes graphiques, leur créativité et leur audace, estime François Cardinal, éditeur adjoint et vice-président Information de La Presse. « Une salle de nouvelles forte est une salle de nouvelles composée d’une panoplie d’expertises, et le journalisme visuel en fait certainement partie. »

« Ces trois prix confirment l’excellence de La Presse depuis plus de 20 ans en design graphique et prouvent à quel point La Presse est soucieuse non seulement du fond, mais aussi de la forme par laquelle est diffusée l’information, relève Jacques-Olivier Bras, directeur artistique de La Presse. Jennifer et Maxime incarnent cette excellence, de concert avec l’ensemble de l’équipe de designers de la salle de nouvelles. »

Colombie-Britannique

Des milliers de personnes évacuées de Fort Nelson à cause d’un incendie de forêt

La municipalité de Fort Nelson (dans le nord-est de la Colombie-Britannique), où des milliers de personnes ont été évacuées en raison d’un incendie de forêt qui s’étendait à proximité, a exhorté tous les résidants restants à partir immédiatement, samedi, malgré l’amélioration des conditions météorologiques.

Dans une déclaration commune, la municipalité régionale de Northern Rockies et la Première nation de Fort Nelson ont déclaré que les personnes qui restent sur place malgré les ordres d’évacuation doivent être conscientes que « les services médicaux d’urgence ne sont pas disponibles, pas plus que les épiceries ou autres commodités ».

« Les services publics pourraient être impactés pour soutenir les efforts de réponse aux incendies, indique le communiqué. Les réseaux de communication sont précaires, ce qui pourrait avoir un impact sur la capacité de joindre les résidants pour les informer de l’évolution des conditions. »

Cette déclaration intervient alors que l’incendie de Parker Lake a atteint une superficie de près de 17 kilomètres carrés samedi, soit plus du double des huit kilomètres carrés signalés quelques heures plus tôt, les cartes du BC Wildfire Service montrant l’incendie brûlant à seulement quelques kilomètres à l’ouest des limites de la ville de Fort Nelson.

Northern Health a indiqué dans un communiqué que l’hôpital général de Fort Nelson avait été évacué en toute sécurité et était fermé jusqu’à nouvel ordre.

Les autorités sanitaires ont déclaré que les patients de l’hôpital avaient été transférés vers des établissements de Fort St. John et de Dawson Creek.

Le maire de la municipalité régionale de Northern Rockies, Rob Fraser, a déclaré que la plupart des 3500 habitants de Fort Nelson et des environs, en Colombie-Britannique, ont été évacués depuis que l’incendie de Parker Lake a éclaté, vendredi, mais que la police frappe aux portes pour s’assurer que tout le monde sorte.

Des évacuations ont été lancées pour la municipalité régionale de Northern Rockies et les Premières Nations de Fort Nelson vendredi soir, après que l’incendie s’est étendu à 17 h 25, passant d’une taille initiale d’un demi-kilomètre carré à quatre kilomètres carrés à 18 h 30, continuant à croître de façon exponentielle depuis.

D’épais panaches de fumée

Sur les réseaux sociaux, des vidéos et des photos des habitants de Fort Nelson montrent d’épais panaches de fumée s’élevant haut dans le ciel avec des maisons au premier plan, certaines images révélant une brume couvrant la région.

Le maire Fraser a déclaré que l’incendie de Parker Lake est l’un des trois incendies de forêt majeurs près de Fort Nelson, et que ce qui a surpris les résidants a été la fumée « très sombre » s’élevant d’une distance proche de la ville, provoquant l’ordre d’évacuation.

M. Fraser a déclaré que l’incendie avait été déclenché par un arbre renversé par des vents violents et tombé sur une ligne électrique.

La mise à jour de samedi de la municipalité régionale de Northern Rockies indique que la situation des incendies « reste volatile et évolue rapidement ». Les autorités ont exhorté tous les résidants restants de Fort Nelson à évacuer.

Vendredi, il a été initialement demandé aux résidants de fuir vers Fort St. John, à environ 380 kilomètres au sud-est, et la mise à jour de la municipalité indique que ceux qui ont les moyens de voyager plus loin sont invités à parcourir encore 440 kilomètres au sud jusqu’à Prince George, en Colombie-Britannique, où un centre d’accueil a été ouvert.

M. Fraser a annoncé que le rythme de l’incendie avait ralenti depuis, les vents se calmant considérablement et réduisant la vitesse de propagation de l’incendie, mais les responsables ne savent pas quand l’ordre d’évacuation sera levé.

Environnement Canada affirme que les vents autour de Fort Nelson sont tombés à seulement deux kilomètres à l’heure samedi, après avoir atteint 59 kilomètres à l’heure mercredi.

Les vents violents ont propagé la fumée de l’incendie à travers le nord-est de la Colombie-Britannique et dans certaines parties de l’Alberta samedi. Edmonton fait l’objet d’un avis sur la qualité de l’air, avec des niveaux de danger évalués à plus de 10 – ou « risque très élevé » – prévus tout au long de la journée.

Environnement Canada ne prévoit pas de pluie dans la région avant mercredi soir et prévoit seulement 60 % de probabilité d’averses cette nuit-là et jeudi.

Lutte contre la haine dans l’univers des jeux vidéo

Des progrès, mais on peut faire mieux, disent des experts

Des progrès ont été réalisés dans la lutte contre la haine depuis la tristement célèbre campagne de harcèlement sexiste connue sous le nom de « Gamergate », il y a 10 ans, selon des experts.

En 2014, des femmes et des entreprises de jeux vidéo avaient été la cible d’une campagne de harcèlement parce qu’elles appuyaient des idées progressistes. Elles cherchaient notamment à attirer plus de femmes vers ce milieu traditionnellement dominé par les hommes. Des femmes avaient été menacées de viol et de mort. Les adresses de certaines d’entre elles avaient même été publiées en ligne.

Il règne encore une certaine toxicité dans les communautés sur l’internet, reconnaît Mia Consalvo de l’Université Concordia, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’étude et la conception des jeux.

« Cela peut jaillir d’un sujet de discussion fort banal et inoffensif dont le ton monte jusqu’aux menaces de violence », mentionne-t-elle.

L’internet est aujourd’hui fréquenté par une grande diversité de gens. « Les jeux forment une grande partie de cet écosystème », dit la professeure Consalvo.

Sarah Stang, une professeure agrégée de conception de jeux de l’Université Brock, dit que la haine et la violence sont plus des éléments d’une culture, moins du médium.

« Le contenu des jeux ne cause pas de violence dans le monde réel, soutient-elle. Il existe tant d’études qui concluent que peu importe le niveau de violence des jeux auxquels on joue, cela ne signifie pas qu’on est une personne violente. »

La toxicité en ligne est quelque chose qui préoccupe la population mais pas nécessairement les gouvernements, souligne la professeure Consalvo.

Ce n’est que lorsqu’on s’inquiète des menaces contre la société, la démocratie ou les institutions gouvernementales que les autorités prennent la chose au sérieux, ajoute-t-elle.

Une étude britannique

Le gouvernement fédéral a annoncé en mars le financement d’une étude afin d’examiner « comment la formation de communautés dans le cadre de jeux peut créer des environnements propices à la radicalisation et à l’extrémisme violent ». Une somme dépassant 317 000 $ a été remise au Royal United Services Institute for Defence and Security Studies, un groupe de réflexion établi au Royaume-Uni.

Le financement a été fourni par le Centre canadien d’engagement communautaire et de prévention de la violence, sous la responsabilité du ministère fédéral de la Sécurité publique.

Selon Brett Kubicek, directeur de recherche au Centre, le gouvernement s’inquiète surtout des risques de radicalisation liés aux plateformes de jeux adjacentes, comme Discord, Twitch et Steam.

« Les gens vont là où les gens se tiennent », dit-il.

La professeure Stang souligne que la situation s’est quand même améliorée au cours des dix dernières années.

« Je constate que mes étudiants actuels sont très wokes. Ils tournent leur attention vers les questions de diversité, d’inclusivité et d’équité. Ils privilégient les discussions sur la représentation. »

Elle dit que les étudiants souhaitent changer un secteur parce qu’ils aiment le médium.

« Les choses s’améliorent, mais lentement. »

Tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine

L’intoxication de deux travailleurs force l’arrêt du chantier

Deux hommes ont été intoxiqués au monoxyde de carbone alors qu’ils travaillaient dans le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine vendredi après-midi. Le chantier a été fermé puisque les conditions n’y sont pas sécuritaires, selon la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). La fermeture du chantier demeurera en vigueur jusqu’à ce qu’un nouveau plan de ventilation jugé sécuritaire soit proposé et mis en place, explique Nicolas Bégin, porte-parole de l’organisation. Selon nos informations, les deux travailleurs, qui ont été pris en charge par les paramédics, sont dans un état stable. L’évènement n’aura aucun impact au niveau de la circulation, puisque la portion du tunnel touchée était déjà fermée aux automobilistes. — Mayssa Ferah, La Presse

Dispute à la sortie des bars

Agression armée au centre-ville de Montréal

Un homme dans la vingtaine a été gravement blessé après avoir été poignardé à la sortie des bars au centre-ville de Montréal. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) est intervenu près du boulevard De Maisonneuve et de la rue Peel aux alentours de 3 h samedi. Les agents ont répondu à un appel logé au 911 concernant un homme blessé dans une ruelle. La victime aurait été poignardée lors d’une dispute aux abords d’un resto-bar. « Son état est jugé critique, mais stable », a précisé l’agent Jean-Pierre Brabant, des relations médias. Les enquêteurs se rendront sur place afin d’éclaircir les circonstances de cette bagarre qui aurait dégénéré. On ne signale aucune arrestation pour le moment. Selon nos informations, la victime n’est pas connue des services de police.

— Mayssa Ferah, La Presse

Piétonne happée mortellement

Une plaque commémorative installée à Montréal

Souliers et vélos fantômes Québec (SVFQ) a commémoré samedi matin la mort d’une piétonne dans un accident de la route survenu en 2020 dans le secteur de Saint-Léonard, à Montréal. L’organisme rappelle ainsi la nécessité d’offrir des espaces de marche sécuritaires pour les citoyens. Le 14 octobre 2020, Lucia Tiberio Tamburro, une dame de 82 ans, se promenait sur le trottoir, près du parc Ferland, à Montréal, lorsque le conducteur d’un VUS serait entré en collision avec elle. Selon l’organisme, le conducteur a été accusé à l’époque de conduite dangereuse causant la mort, puis a finalement été acquitté. « Pour notre collectif, qui lutte contre la violence routière et rend hommage aux victimes, conduire est un privilège et non un droit », a dénoncé Shanti Larochelle, porte-parole de SVFQ.

— Mayssa Ferah, La Presse

Assassinat d’un militant sikh en Colombie-Britannique

La police arrête un quatrième suspect

Un quatrième ressortissant indien vivant au Canada a été accusé du meurtre du militant sikh Hardeep Singh Nijjar, perpétré l’année dernière à l’extérieur d’un temple en Colombie-Britannique. La police a également confirmé qu’Amandeep Singh, 22 ans, partage son temps entre Brampton, en Ontario, et Surrey et Abbotsford, en Colombie-Britannique. Les enquêteurs affirment qu’aucun autre détail sur l’arrestation ne peut être divulgué en raison des enquêtes et des procédures judiciaires en cours. Plus tôt ce mois-ci, la police a arrêté trois ressortissants indiens – Karan Brar, Kamalpreet Singh et Karanpreet Singh – à Edmonton et les a accusés de meurtre au premier degré et de complot en vue de commettre un meurtre lors de la mort de M. Nijjar.

— La Presse Canadienne

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