PSYCHOLOGIE
Événement anormal, réactions normales
La Prese
Reviviscence flash-back, cauchemars
Évitement des stimuli associés à l’événement traumatique objets, lieux, conversations, souvenirs
État d’alerte constant hypervigilance, difficultés de sommeil et de concentration.
Altérations des émotions et des cognitions remise en question de la nature humaine, de la conception du monde.
« Les symptômes post-traumatiques constituent des tentatives pour digérer le pire événement de notre vie, explique Pascale Brillon. Un flash-back, ça sert à nous indiquer que quelque chose n’est pas digéré et qu’il faut s’en occuper. L’évitement, ça sert à nous protéger. L’hypervigilance nous donne l’impression de protection. »
UN MOIS
« Dans la majorité des cas, les symptômes vont s’estomper dans les jours qui suivent l’événement traumatisant, mais pour beaucoup, les symptômes vont se cristalliser », souligne M
Brillon. Le diagnostic de stress post-traumatique peut être posé si les symptômes perdurent plus d’un mois.Proximité plus on sent sa vie menacée, plus la scène à laquelle on assiste est horrible, plus on est à risque d’avoir des symptômes
Présence de dissociation plus on déconnecte de la réalité au moment de l’événement, plus on est à risque
Deuil ajouté si on perd quelqu’un dans le drame, l’impact est augmenté
Pensées négatives ou catastrophisantes.
« Un des facteurs qui jouent positivement pour Paris, c’est la présence de solidarité. Le fait que ce soit un traumatisme collectif maximise la résilience des victimes : le tissu social se resserre, on reconnaît les victimes, on leur donne de l’aide professionnelle, ce qui est différent de victimes d’un traumatisme individuel. »
La moitié des victimes qui ont un trouble de stress post-traumatique vont sombrer dans une dépression majeure, ce qui est énorme, souligne Pascale Brillon. On perd l’intérêt pour la vie, on pleure sans cesse, on a des idées suicidaires…
La moitié des hommes et 30 % des femmes qui souffrent de stress post-traumatique vont avoir tendance à consommer de l’alcool pour s’apaiser, et ce, au point d’en abuser. « L’alcool est facilement accessible, et malheureusement encore moins tabou que d’aller consulter ou que de prendre un médicament, note Pascale Brillon. Non seulement l’alcool ne règle aucunement l’anxiété, mais il a aussi un effet dépressogène important. »
Lorsque Pascale Brillon a terminé son doctorat sur le stress post-traumatique, en 1998, on en était aux balbutiements du sujet. La situation a bien changé depuis : « On sait beaucoup mieux comment aider ceux qui souffrent », souligne M
Brillon. La psychothérapie qui permet de maximiser les ressources adaptatives et de minimiser les séquelles douloureuses s’avère « très efficace », indique-t-elle.