Planète bleue, idées vertes
Comment ils sont passés de la parole aux actes

Un obstacle de moins au zéro déchet

Une entreprise montréalaise propose un service d’achats en ligne de produits livrés dans des bocaux consignables

La transition vers un mode de vie zéro déchet a beau faire de plus en plus d’adeptes, nombreux sont ceux qui hésitent encore à l’idée de trimballer leur armada de pots Mason jusqu’à l’épicerie du coin. Et surtout d’en revenir chargés comme des mulets.

Qu’à cela ne tienne, le service en ligne BocoBoco permet depuis le printemps de commander des aliments et des produits ménagers qui sont livrés directement à la maison dans des bocaux de verre consignables.

« Quand j’ai commencé à réduire mes déchets, j’avais du mal à convaincre mes amis d’aller dans les différentes épiceries, raconte Lauren Rochat, entrepreneure à l’origine du projet. L’idée, c’est de simplifier la vie des gens et l’accès au zéro déchet. »

La consigne des pots permet également d’éviter les cas de figure que connaissent bien des familles : des armoires débordant de bocaux vides ou une montagne de sacs réutilisables énergiquement enfouie au fond d’un placard.

Ainsi, au moment d’une première commande chez BocoBoco, des frais de consigne sont ajoutés à la facture, mais sont remboursés à la commande suivante. Le consommateur peut donc rendre ses bocaux vides au moment de la livraison à domicile ou de la cueillette dans les locaux de l’entreprise du Mile End.

« À la maison, tu as ta poubelle, ton recyclage, ton compost et ton tas de bouteilles de bière à rapporter à l’épicerie. D’où la réflexion : si tout était consigné, il n’y aurait plus de déchets. »

— Lauren Rochat, instigatrice de BocoBoco

« On mise vraiment sur le R de la réutilisation », résume cette Française établie à Montréal depuis 2007.

Pour l’heure, l’entreprise propose une cinquantaine de produits, mais espère atteindre le seuil de 200 d’ici la fin de l’année. Les aliments proposés sont essentiellement des ingrédients secs, mais du pain, de la viande, du poisson, du fromage et des plats préparés feront peu à peu leur apparition au cours des prochains mois.

Ses fournisseurs sont « d’abord locaux, ensuite bios » et sont encouragés à n’utiliser que des contenants réutilisables pour des produits qui font l’objet d’un embouteillage personnalisé – de l’huile, par exemple.

Bientôt à vélo

BocoBoco vient par ailleurs de remporter le concours Zéro déchet organisé par la Ville de Montréal et assorti d’une bourse de 50 000 $.

Son objectif à court terme : investir dans des vélos électriques et des remorques sur mesure pour la livraison, qui sont toujours en cours de conception.

« On ne sait pas encore si la remorque sera en avant ou à l’arrière, elle doit être étanche, avoir de bons essieux pour affronter les nids-de-poule de Montréal… On en a pour 12 000 $ chacune environ », énumère Lauren Rochat.

À terme, la livraison à vélo viendra s’ajouter à celle déjà faite en voiture – par Lauren elle-même – grâce à un partenariat avec Communauto.

D’ailleurs, après des mois à développer le projet, la créatrice de BocoBoco ne cache pas que les premiers contacts avec les clients lui ont fait le plus grand bien.

« Ce que je fais en ce moment est complètement en accord avec mes valeurs, alors chaque fois que je rencontre un nouveau client qui s’intéresse au zéro déchet, je trouve ça juste génial. Quand tu as rêvé d’un projet pendant un an, c’est complètement fou ! »

Sur le radar

Faire le plein d’énergie à Saint-Sauveur

Les « électromobilistes » pourront bientôt recharger leur véhicule gratuitement à Saint-Sauveur, dans les Laurentides. La municipalité a annoncé la semaine dernière qu’elle installera sur son territoire, d’ici la fin de l’année, six bornes de recharge de 240 V dont l’utilisation sera sans frais. « Les électromobilistes pourront mettre à profit leur temps d’arrêt pour découvrir les nombreux attraits de la ville », qui veut aussi, par cette démarche, contribuer au Plan d’action en électrification des transports du gouvernement du Québec, précise le communiqué.

— Jean-Thomas Léveillé, La Presse

La verte Irlande veut être encore plus verte

Le gouvernement irlandais a annoncé son projet d’interdire les ventes de voitures à essence et au diesel d’ici à 2030, parmi d’autres mesures destinées à protéger l’environnement. Dublin escompte que, d’ici là, 950 000 véhicules électriques circuleront sur les routes irlandaises. Le gouvernement compte développer un réseau de bornes de recharge permettant d’alimenter ces nouveaux véhicules dans tout le pays. Cette annonce s’inscrit dans un « Plan d’action pour le climat » qui contient 180 mesures concernant les entreprises, le bâtiment, les transports, l’agriculture ou encore la gestion des déchets. Le plan vise à atteindre les objectifs de Dublin en matière d’émissions de gaz à effet de serre pour 2030 et à mettre l’Irlande « sur la voie pour atteindre zéro émission de dioxyde de carbone d’ici 2050 », indique un communiqué de presse du gouvernement.

— Agence France-Presse

Un « New Deal vert » pour l’État de New York

L’État de New York a adopté un texte prévoyant la réduction de 85 % de ses émissions polluantes d’ici 2050, une loi qui se veut pionnière en matière de changement climatique comme de justice sociale. La loi, saluée par des associations de protection de l’environnement, dont le Sierra Club, comme « la plus ambitieuse du pays en matière de justice climatique », prévoit notamment que l’électricité utilisée dans cet État de 20 millions d’habitants provienne à 70 % de sources d’énergie renouvelable d’ici à 2030. Le texte prévoit aussi de consacrer 35 % des investissements publics liés au changement climatique aux communautés les plus défavorisées, et d’amortir le choc pour les travailleurs employés dans les secteurs économiques les plus touchés par la transition énergétique. Les démocrates new-yorkais se targuent d’avoir adopté leur version du « New Deal Vert » que prône un nombre croissant de démocrates avant la présidentielle de 2020.

— Agence France-Presse

L’UNESCO étend son réseau de protection de la biosphère

L’UNESCO a ajouté 18 nouveaux sites répartis dans 12 pays à son réseau mondial des réserves de biosphère, qui en compte désormais 701 sur tous les continents, a-t-on appris la semaine dernière. Ces réserves visent à concilier la conservation de la biodiversité et les activités humaines par l’utilisation durable des ressources naturelles. Il y en a désormais dans 124 pays. Parmi les nouveaux sites, pour la première fois, une réserve de biosphère a été désignée au Royaume d’Eswatini, dans la chaîne de montagnes de Lubombo, qui chevauche le Mozambique et l’Afrique du Sud. Trois sites sont également reconnus en Espagne, deux en Italie et deux en Suède. La Norvège compte de nouveau un site de l’UNESCO. Adopté au début des années 70, le Programme sur l’homme et la biosphère de l’UNESCO vise à améliorer les relations entre l’homme et son environnement naturel. « C’est une initiative pionnière à l’origine de la notion même de développement durable », fait valoir l’organisation onusienne.

— Agence France-Presse

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